Pourquoi Robert Crumb ?
Mauvaise raison : c'est un gâs de la classe (né en 1943). Non, c'est après que je l'ai découvert.
Bien que je n'aie rien contre des beautés sculpturales, aux fessiers rebondis (rien non plus d'ailleurs contre les tanagras aux petits fessiers nerveux), je ne partage pas son émotion pour les mollets super musclés de ses héroïnes.
Déjà l'immortel auteur de Fritz the cat, chat ô combien libidineux, dont a été tiré un film qu'il a désapprouvé (le malheureux Fritz a été la victime de cette désapprobation puisqu'il l'a fait assassiner, tel Trotsky, à coups de pic à glace, portés par une autruche), mérite qu'on lui rende hommage.
D'autant que, las des Etats-Unis, il a élu domicile dans le Gard : un états-unien, obsédé sexuel, qui choisit notre beau et grand pays ne peut pas être tout-à-fait mauvais.
Mais c'est surtout ce goût, quasi maladif, pour l'auto-dérision qui captive.
« Son idéal féminin : une créature plantureuse aux fesses rebondies, à la carrure robuste et aux jambes puissantes - femmes fières, heureuses et dominantes » (d'après Fluctuat Net), en plus caricatural, n'est pas très éloigné des soldates de Hu-Ming. La vue du puissant mollet d'une camarade de classe provoque les premiers émois de notre dessinateur qui, véritable Jean-Jacques Rousseau de la BD, va nous faire les confessions de ces fantasmes. Il se représente en « créature petite, laide et faible, malheureuse et mesquine qui saute littéralement sur la femme, s'accroche à sa jambe ou s'assoit sur ses fesses. »
Il « aime se présenter comme un repoussant animal libidineux avec un plaisir masochiste ».
Son épouse, que l'on voit dans le petit montage, est aussi dessinatrice. Ils ont ainsi réalisé ensemble une série de dessins (scènes de la vie conjugale ?) qu'ils ont baptisée « linge sale » (Dirty laundry).
Ayant vécu à San Francisco - tout le début de son œuvre a été réalisé sous acide - il a été longtemps pris pour un chantre des hippies. Bien qu'il en ait profité, quand le succès vint, pour mettre dans son lit des jeunes admiratrices en fleurs, il ne s'est jamais reconnu dans ce mouvement.
Ce grand amoureux du jazz, joue du bandjo et de la guitare dans un groupe nommé Les Primitifs du futur, dont il dessine les pochettes de disques.
Tel Lavrate, il se serait attaqué à la Bible, en tout cas la Genèse.
Pour compléter https://honesterotica.com/illustrator/robert-crumb et son site officiel
Petit montage vidéo téléchargeable