En Vendée, seuls 2 % des cours d’eau sont en « bon état écologique ». La dégradation des milieux aquatiques s’explique par une accumulation des impacts de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire principalement. Cette situation catastrophique ne pourra qu’empirer avec l’abandon de fait du plan Ecophyto et le feu vert à l’irrigation agricole massive.
En matière de qualité de l’eau, la Vendée fait office de mauvaise élève. Dans le département, seuls 2 % des cours d’eau sont en « bon état écologique », d’après l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, contre 11 % dans la région Pays de la Loire et 24 % à l’échelle du bassin Loire-Bretagne. La cause de cette dégradation ? Les impacts cumulés de l’activité humaine exercent une pression sur un milieu qui, de par les contraintes naturelles du territoire, est déjà sensible.
Des prélèvements massifs dont la moitié pour l’irrigation agricole
D’après la préfecture (1), « la Vendée est le département de la région avec le plus de prélèvements ». Pour les besoins de l’agriculture, de la production d’eau potable ou de l’industrie, ce sont près de 125 millions de mètres cubes d’eau qui ont été prélevés dans le milieu naturel en 2021 (2) , soit environ 50 000 piscines olympiques. Selon les services de l’État, cette pression « contribue au déclassement de 88 % des masses d’eau du département ».
Dans un rapport de juin 2023, la chambre régionale des comptes relevait que la réduction de la quantité d’eau « aboutissait à une plus forte concentration des polluants », dégradant in fine la qualité des milieux aquatiques. En Vendée, en 2021, 50,9 % des prélèvements étaient destinés à l’irrigation agricole et 47,6 % à la production d’eau potable.
Des achats de pesticides qui ne faiblissent pas
Dans un rapport consacré à la qualité de l’eau dans le département, la préfecture de la Vendée identifie « une dégradation de la qualité des eaux au regard des pollutions aux nitrates et aux pesticides ». Alors même que la limitation du recours aux produits phytosanitaires est affichée comme une « piste d’amélioration » dans ce même document, et que les plans Ecophyto successifs visaient à en réduire l’usage, la quantité de substances achetée dans le département ne faiblit pas. Selon une base de données recensant l’ensemble des achats et des ventes de pesticides (BNV-D), elle se stabilise en moyenne à 652 tonnes entre 2014 et 2021, sans connaître de recul significatif.
Des collectivités et des industriels aussi dans le viseur
Qu’ils proviennent de collectivités ou d’industriels, certains rejets d’eaux usées provoquent également une dégradation de la qualité des cours d’eau, parfois en raison de l’insuffisance du système d’assainissement. En Vendée, la préfecture en compte 49 étant « prioritaires » dont 17 « non conformes ».
Trop de matières rejetées entraînant une raréfaction de l’oxygène dans les cours d’eau, micropolluants : les atteintes à l’environnement aquatique prennent ici diverses formes. Ces derniers temps, plusieurs collectivités ont été mises en demeure de mettre en conformité leur système d’assainissement collectif. Des industriels, en majorité issus de l’industrie agroalimentaire, sont également dans le viseur.
A noter que la journaliste ose évoquer "les efforts concédés par les agriculteurs" alors qu'aucun effort n'a été fait !
Des pollutions accidentelles parfois destructrices
Une cuve de pesticide qui s’écoule dans une rivière, du digestat qui s’échappe d’un méthaniseur, un déversement accidentel d’eaux usées… Plusieurs fois par an, des pollutions accidentelles marquent l’actualité locale. Avec des conséquences parfois destructrices pour le milieu aquatique, dont la plus visible est souvent des poissons retrouvés morts dans la rivière. S’il nous est impossible d’être exhaustif, l’étude de la base de données Aria, qui répertorie les accidents technologiques, permet d’affirmer que des dizaines de pollutions accidentelles ont touché les cours d’eau vendéens lors de ces vingt dernières années.
La Vendée est en quelque sorte la démonstration des méfaits d’une agriculture modèle FNSEA, intensive, chimique et dévoreuse d’eau.
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