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23 février 2024 5 23 /02 /février /2024 18:11

En Vendée, seuls 2 % des cours d’eau sont en « bon état écologique ». La dégradation des milieux aquatiques s’explique par une accumulation des impacts de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire principalement. Cette situation catastrophique ne pourra qu’empirer avec l’abandon de fait du plan Ecophyto et le feu vert à l’irrigation agricole massive.

Seuls 2 % des cours d’eau « en bon état écologique » en Vendée !

En matière de qualité de l’eau, la Vendée fait office de mauvaise élève. Dans le département, seuls 2 % des cours d’eau sont en « bon état écologique », d’après l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, contre 11 % dans la région Pays de la Loire et 24 % à l’échelle du bassin Loire-Bretagne. La cause de cette dégradation ? Les impacts cumulés de l’activité humaine exercent une pression sur un milieu qui, de par les contraintes naturelles du territoire, est déjà sensible.

Des prélèvements massifs dont la moitié pour l’irrigation agricole

D’après la préfecture (1), « la Vendée est le département de la région avec le plus de prélèvements ». Pour les besoins de l’agriculture, de la production d’eau potable ou de l’industrie, ce sont près de 125 millions de mètres cubes d’eau qui ont été prélevés dans le milieu naturel en 2021 (2) , soit environ 50 000 piscines olympiques. Selon les services de l’État, cette pression « contribue au déclassement de 88 % des masses d’eau du département ».

Dans un rapport de juin 2023, la chambre régionale des comptes relevait que la réduction de la quantité d’eau « aboutissait à une plus forte concentration des polluants », dégradant in fine la qualité des milieux aquatiques. En Vendée, en 2021, 50,9 % des prélèvements étaient destinés à l’irrigation agricole et 47,6 % à la production d’eau potable.

Des achats de pesticides qui ne faiblissent pas

Dans un rapport consacré à la qualité de l’eau dans le département, la préfecture de la Vendée identifie « une dégradation de la qualité des eaux au regard des pollutions aux nitrates et aux pesticides ». Alors même que la limitation du recours aux produits phytosanitaires est affichée comme une « piste d’amélioration » dans ce même document, et que les plans Ecophyto successifs visaient à en réduire l’usage, la quantité de substances achetée dans le département ne faiblit pas. Selon une base de données recensant l’ensemble des achats et des ventes de pesticides (BNV-D), elle se stabilise en moyenne à 652 tonnes entre 2014 et 2021, sans connaître de recul significatif.

Seuls 2 % des cours d’eau « en bon état écologique » en Vendée !

Des collectivités et des industriels aussi dans le viseur

Qu’ils proviennent de collectivités ou d’industriels, certains rejets d’eaux usées provoquent également une dégradation de la qualité des cours d’eau, parfois en raison de l’insuffisance du système d’assainissement. En Vendée, la préfecture en compte 49 étant « prioritaires » dont 17 « non conformes ».

Trop de matières rejetées entraînant une raréfaction de l’oxygène dans les cours d’eau, micropolluants : les atteintes à l’environnement aquatique prennent ici diverses formes. Ces derniers temps, plusieurs collectivités ont été mises en demeure de mettre en conformité leur système d’assainissement collectif. Des industriels, en majorité issus de l’industrie agroalimentaire, sont également dans le viseur.

 

 

A noter que la journaliste ose évoquer "les efforts concédés par les agriculteurs" alors qu'aucun effort n'a été fait !

Des pollutions accidentelles parfois destructrices

Une cuve de pesticide qui s’écoule dans une rivière, du digestat qui s’échappe d’un méthaniseur, un déversement accidentel d’eaux usées… Plusieurs fois par an, des pollutions accidentelles marquent l’actualité locale. Avec des conséquences parfois destructrices pour le milieu aquatique, dont la plus visible est souvent des poissons retrouvés morts dans la rivière. S’il nous est impossible d’être exhaustif, l’étude de la base de données Aria, qui répertorie les accidents technologiques, permet d’affirmer que des dizaines de pollutions accidentelles ont touché les cours d’eau vendéens lors de ces vingt dernières années.

La Vendée est en quelque sorte la démonstration des méfaits d’une agriculture modèle FNSEA, intensive, chimique et dévoreuse d’eau.

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 15:57
FNSEA : fumier, purin et ragondins !

Image symbolique sur nos étranges lucarnes : un drapeau européen, planté dans un tas de fumier déversé devant une préfecture. Actions tout aussi symboliques, les déjections porcines répandues devant un bâtiment public. Car, derrière le ras-le-bol affiché de la paperasserie, c’est contre la limitation de ce déversement qui pollue cours d’eaux, nappes phréatiques et rivages marins, que se battent nos agriculteurs en colère.

 

Pour la FNSEA c’est le beurre l’argent du beurre et le droit imprescriptible de sodomiser la laitière !

Eh oui ! la vilaine Europe est revenue dire que question nitrates, la France est loin de respecter les normes qui, faut-il le rappeler, sont décidées non pas par « Bruxelles », mais par l’ensemble des pays de l’UE.

 

    Vilaine Europe dont les beaux biftons de la PAC (Politique agricole commune) transforment les gros agrariens en véritables fonctionnaires. Notre ministère de l’agriculture, dans un souci pudique de préserver la vie privée sans doute, ne donne les montants perçus par les bénéficiaires que s’il s’agit de sociétés ou groupements (EARL, GAEC, par exemple). Mais pour avoir quelques échantillons, il suffit de taper EARL avec un nom de commune, dans gogol, et de choisir celles qui font dans les céréales pour avoir des montants de FEAGO ou de FEODER. Ainsi, le temps de le taper, j’ai découvert une EARL, domiciliée dans notre bel évêché, qui émargeait en 2012-2013 à 60 000 € et des broutilles, soit 5000 €/mois. Et cela, même quand le cours du blé s’envole.

Le drapeau européen est là planté dans un fumier particulièrement fertile !

 

Les amis de BB se sont indignés parce que nos FNSEAnistes déchaînés ont maltraité des ragondins pour les ramener vers le chemin d’une préfecture. Mais ce qu’ont pu subir ces bestioles n’est rien par rapport aux conditions d’élevage des porcs*. 95% des porcs sont entassés dans ces usines à lisier.

 

"Dans une très grande partie, la France n'a pas correctement transposé la directive nitrates, si bien qu'il y a un risque de pollution des eaux par l'azote", ose dire la vilaine Europe. Faut-il rappeler que l’affreuse directive nitrate date de … 1991 ? Et plus de 20 ans après les cochonculteurs continuent de déverser allègrement les déjections porcines à forte concentration de nitrates n’importe comment, n’importe quand. Et donc plus de 20 ans après la FNSEA demande de rouvrir un débat communautaire de fond sur la directive nitrate, soutenu d’ailleurs par Valls !

Qu’importe si les algues vertes prolifèrent en Normandie ou au Sud de la Loire. "Il y a un décalage entre la Bretagne, qui a pollué plus tôt avec des quantités plus importantes, et la Normandie, où l'intensification agricole a été plus tardive et moindre qu'en Bretagne", explique un responsable de l’agence de l’eau Seine-Normandie. Mais, ce n’est pas grave, puisque ce sont les communes concernées qui enlèvent et traitent les tonnes d’algues vertes.

Le principe pollueur-payeur n’a pas cours au pays de la FNSEA.

FNSEA : fumier, purin et ragondins !

Et la FNSEA peut compter sur le soutien sans faille de l’UMP. Il est vrai qu’il y a une grande porosité entre l’organisation agricole et la droite : Debatisse et Guillaume, ex-dirigeants de la FNSEA, ont été l'un secrétaire d’état de Barre, l'autre ministre de Chirac. Guyau a sa carte UMP. Christhihan Jacob, le copéiste, a présidé le CNJA (branche jeune de la FNSEA), avant de présider le groupe parlementaire UMP.

Ainsi, alors que la Vendée connaît un pic de concentration de pesticides dans ses eaux, Alain Lebœuf, député UMP, dénonce « le poids des contraintes administratives et environnementales, toujours plus nombreuses, qui ne contribuent qu’à une perte de compétivité de nos filières ».

Epandage de lisier dans les rues de Toulouse !

Inutile de dire que, comme les légumiers bretons se plaignant d’une surproduction qu’ils ont eux-mêmes favorisée et brûlant le siège de leur mutuelle et un centre d’impôts, les Fnseanistes auront une fois de plus dégueulassés des villes, commis quelques dégradations diverses et variées, en toute impunité. Et qu’une fois encore, ce sera, c’est le cas de le dire, le cochon de payant, contribuable de Toulouse ou d’ailleurs, qui en sera de sa poche, pour leurs méfaits.

 

Et pendant ce temps-là, les vrais agriculteurs qui ne se croient pas obligés d’enrichir l’industrie chimique en achat de pesticides, qui maintiennent une polyculture raisonnable et non une monoculture forcenée, qui sauvegardent des espèces animales et végétales négligées, etc. voient passer les liasses de billets de la PAC au-dessus de leur tête.

 

 

* Les états-uniens, qui condamnent le gavage de nos oies ou canards, ont élu sénatrice une candidate qui se vantait de châtrer les porcs, à vif ! Sûr que ces oies et canards gavés ont un sort nettement préférable à celui des cochons qu’élève la dame.

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