De Mai 68, à Azrou, au cœur du Moyen-Atlas, nous n’avions que des échos, la nuit tombée, par Europe 1 que nous captions sur notre transistor.
Pour des raisons mystérieuses les grandes ondes étaient inaudibles avant le coucher du soleil. Souvenir d’un reporter qui, privé de radio-téléphone par le Ministère de l’information, commentait les évènements d’un balcon avec le téléphone de l’habitant des lieux.
Etait-ce dans cette mythique rue Gay-Lussac ?
Rue Gay-Lussac
Deux figures de Mai 68 : Dany Cohn-Bendit et le plus discret Jacques Sauvageot
Boulevard Saint-Germain
Trois images de la Sorbonne dont celle de l'amphithéâtre Richelieu
Sciences-Po
Une image emblématique de Mai 68
Dans un débat d’Arte sur Mai 68, où l’on trouvait Goupil et Buisson s’empaillant sur les étudiants,– Buisson, l’ex-gourou de Sarkozy, démontrant que penser creux vous fait paraître profond – seule la sociologue Isabelle Sommier a rappelé que le mouvement ne s’est pas limité au quartier latin ni aux étudiants.
Ils n’étaient pas sur les barricades du Quartier latin, ni même étudiants à Nanterre, ils ne s’appelaient pas Geismar ou Cohn-Bendit mais leur existence a tout autant basculé avec 68. Militants ordinaires des années folles du gauchisme, du féminisme, du syndicalisme, ils ont consacré leur vie à la transformation sinon du monde, du moins de la société.
Changer le monde, changer sa vie, (Actes Sud), auquel Isabelle Sommier a participé, dresse le portrait inédit de la France militante des années 70, loin de Paris, à travers cinq villes : Lille, Marseille, Lyon, Rennes, Nantes.
«Nos enquêtés [3780 personnes] ont aujourd’hui environ 70 ans, ils touchent souvent de petite retraite, due à leur refus de parvenir mais aussi aux "trous" dans leur carrière. Mais, ils ne sont pas dans le ressentiment. Tous ou presque le disent encore : "Ça m’a coûté cher, mais pas de regrets." Souvent ils ajoutent : "Surtout quand je vois la vie de mes enfants et petits-enfants. Nous, au moins, on s’est marré !"» Du point de vue des convictions, pas de regrets non plus ni de discours de déploration. Une poignée de militants seulement a franchement viré à droite. Evidemment, les soixante-huitards ont changé et ne vantent plus la Révolution culturelle à la Mao. Tout le fatras idéologique de l’époque, les querelles théologiques entre différentes fractions trotskistes… ils les ont laissés derrière eux. «Ce qui reste, c’est un fond commun de convictions, qui fait que quelle que soit la question, ils sont toujours du même côté, comme sur la question des Roms ou des réfugiés, ou sur la casse du modèle social.»
Extraits de Mai 68, émoi, émois et moi
Rouen
Dijon
Dans le Nord
Nantes
Vote à main levée dans une entreprise angevine
Ainsi Sud-Aviation connaissait des débrayages depuis Avril et le 13 mai 1968, l'usine de Bouguenais, près de Nantes, était la première de France à se mettre en grève (une date anniversaire puisque le 13 mai 1958 marquait le retour de De Gaulle à la tête de l’état). Juste avant Renault et des dizaines de milliers d'autres, projetant 10 millions de salariés dans la grève générale. Le lendemain l’usine était occupée.
Sud Aviation Bouguenais
Citroën
Renault
La mythologie maoïste s'affiche à Renault Flins
Occupations d'usines ou de gare
Manifs...
Georges Seguy à Renault
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