Sœur Lucía Caram, une bonne sœur qui en a, non contente d’être une supportrice acharnée du Barça, de soutenir l’indépendance de la Catalogne, a mis en doute la virginité de la Vierge.
Scandale ! Condamnation de l’évêque. Insultes et menaces de mort des fachocathos !
La Sor Lucía se définit comme la monja cojonera qu’on pourrait traduire par la nonne couillue. Une nonne touitteuse qui n’hésite pas, en grande supportrice du Barça à traiter un arbitre de « vendu, voleur » pour avoir sifflé un pénalty en faveur du Real lors d’un clásico. "Pour moi, la preuve de l'existence de Dieu se manifeste dans la bonté et la beauté, et quand je regarde Messi jouer, je vois ça !" "Je ne dis pas que Messi est Dieu, mais il reflète la perfection de Dieu. Il éblouit tout le monde." En revanche Christiano – malgré son prénom – Ronaldo, "joue très bien au football, mais il est très arrogant et antipathique". Pour elle, donc, 'ne pas être pour le Barça est péché' !
D’origine libanaise, cette Dominicaine est née à Tucumán, en Argentine en 1966, mais vit en Espagne (Catalogne). Non contente de clamer sa foi dans le Barça et dans Messi, elle a aussi appuyé la campagne du référendum de l’ex-président catalan Artur Mas, dont elle se disait amoureuse, en se prononçant pour une Catalogne « libre et indépendante ». Bien qu’elle se soit fait taper sur les doigts par le nonce, elle persévèrera en soutenant Xavier Trias, candidat indépendantiste (mais conservateur), en dénonçant la démagogie facile d’une certaine gauche (celle de Podemos) et en disant que le fait de se plaindre, et de ne pas aller voter, est un péché.
Notre très médiatique nonne n’a donc pas hésité à répondre à l’invitation de la Cuatro pour participer à une émission baptisée – si on ose dire – Chester in love. Et c’est là que, Ô scandale, elle a déclaré tout de go : « Je crois que Marie était amoureuse de Joseph et qu’elle fut une épouse normale et il est normal de pratiquer le sexe. C’est difficile à croire et à admettre. » Tout en se disant elle-même vierge et ne s’être jamais même masturbée, elle a ajouté « Le sexe est une belle façon d’exprimer les sentiments et l’amour. […] Pour l’Eglise, c’est un sujet sale et caché, moi je crois que c’est une bénédiction. […] Je crois que nous nous sommes trompés sur la manière d’enseigner les choses : nous avons trop voulu convertir le message évangélique en quelque chose de purement spirituel, et tenté d’inculquer l’idée absurde que le corps est la prison de l’âme. »
Inutile de dire que son évêque en a avalé son vin de messe de travers. Et, si l’on en croit le correspondant de Libération en Espagne l’archevêque de Barcelone s’est étranglé : « il s’agit d’un grave scandale. C’est un affront intolérable contre un point fondamental de la doctrine catholique ». Une pétition de bigots sur Change.org a recueilli 15 000 signatures dans le but d’obtenir l’excommunication de la nonne, qui vit avec cinq autres religieuses dans le couvent Santa Clara de Manresa, près de Barcelone. Un porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole, José Maria Gil Tamayo, a dit étudier le cas «très problématique» de cette femme dont les propos «salissent la pureté du message christique».
Mais il y a pire chez les cathofachos ibériques. Ainsi, Armando Robles, directeur du site d’extrême droite Alerta Digital, dans une conversation avec le prêtre Custodio Ballester, curé de l’Inmaculada Concepción de L’ Hospitalet de Llobregat (dont le soutien aux nostalgiques du franquisme lui a valu d’être traité de curé Nazi), a affirmé : « D’abord elle n’est pas vierge, et, dans ses jeunes années, je tiens l’information de source sûre, cette pute pratiquait la prostitution dans son Argentine natale »*.
La sœur Lucia Caram, qui a reçu des menaces de mort, a confié : « Je suis très préoccupée par cette atmosphère de vengeance, de haine et de calomnie qui existe dans les médias et les milieux traditionnels […] Ils n’ont rien compris à la beauté de l’acte sexuel. » Et, sans pour autant revenir sur ses paroles, elle a clamé sa fidélité et son amour pour l’église et l’évangile et a invoqué la bénédiction de Marie, mère de Jésus.
* "Primero, no es virgen, y en sus años mozos, tengo información ciertamente solvente que podría acreditar que esta golfa practicó la prostitución en su Argentina natal".