Un pseudo professeur de sociologie intente un procès en dogmatisme à la laïcité, par une grossière confusion avec un athéisme qualifié de fanatique !
La sociologie est parfois un pavillon de complaisance pour des idéologies fumeuses. Faut-il rappeler qu’un éminent professeur de sociologie, Michel MAFFESOLI, a pu donner un doctorat à Elisabeth Tessier, une Madame Soleil un peu plus chicos ! Et c’est cet éminent sociologue qui signe une tribune dans Libération dont le titre même - Du fanatisme athée au fanatisme dévot – laisse deviner l’élucubration intellectuelle qu’il va développer.
En effet, à l’issu d’une véritable bouillie conceptuelle où il confond, athéisme et laïcité, il assène : « C’est en ce sens qu’à l’encontre de la «doxa» dominante, on peut dire que c’est l’intégrisme laïque qui, sans bien sûr en être conscient, est le fourrier des positions et des actes extrémistes. »
Certes, les soi-disant laïques, style Riposte raciste, sont à la laïcité ce que les daechiens sont à l’Islam. Ils en ânonnent le verbe, ils en nient l’esprit. Mais les daechiens n’ont pas eu besoin du repoussoir de ces faux-laïques pour recruter.
La laïcité ne se situe absolument pas sur le même plan que la religion, encore moins comme une rivale. Opposer un fanatisme laïque à un fanatisme religieux est un non sens. Et feindre de confondre laïcité et athéisme – en convoquant le pauvre Rousseau à l’appui – démontre, si besoin était après l’épisode Tessier et des nominations plus que douteuses dans des instances universitaires, la totale absence d'honnêteté intellectuelle du personnage.
Est-il besoin de lui rappeler les deux premiers articles de la loi de 1905 dont nous fêterons le 110e anniversaire le 9 décembre ?
Article 1
La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
Article 2
La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte…
Aucun fanatisme athée dans ces articles. La République ne veut pas instaurer une sorte de religion civile, non plus. Comme son titre l’indique il s’agit uniquement de la séparation des églises et de l’état. Avec une double conséquence : la parfaite neutralité de l’état (donc de tous ses bâtiments et agents) et le refus du cléricalisme, cette propension des religions à vouloir imposer leurs dogmes à l’ensemble de la société civile.
Et le rationnel ne s’oppose pas à l’émotion ou aux affects, il s’oppose à l’irrationnel. Et quoi de plus irrationnel que la barbarie ?
Emotion, affects, passions se situent dans une toute autre sphère, qui s’exprime dans l’art notamment. Et le laïque convaincu, athée, agnostique ou croyant, s’il estime qu’en politique il vaut mieux s’adresser au cerveau qu’aux tripes, est capable de vibrer en écoutant le Chœur des esclaves du Nabucco de Verdi ou en regardant Guernica de Picasso à Madrid ou en se récitant Le dormeur du val de Rimbaud…
« Les communautés sont là », nous assène le professeur.
Mona Ozouf, dans « Composition française » a bien montré comment on pouvait tout à la fois se sentir Bretonne, Française et Européenne. Autrement dit, une personne ne se réduit pas à une communauté, plus ou moins mythique d’ailleurs. Et le repli communautaire parfois stigmatisé est plus sûrement provoqué par la xénophobie que par la laïcité.
Déduire de massacres perpétrés par de vrais fanatiques – enfermés dans leur bulle, imperméables justement à toute émotion ou affect et animé par la seule passion de détruire et se détruire – un besoin religieux retrouvant une indéniable force et vigueur est des plus consternants. Le vocabulaire employé est d’ailleurs surprenant, puisque ce qu’il appelle un sacral diffus contaminerait la sphère politique et il estime qu’il faudrait savoir accompagner cette contamination !
La laïcité est indispensable pour justement éviter cette contamination à laquelle d’ailleurs nous invitent plus les bigotes de l’anti mariage pour tous, qui ne peuvent admettre que leurs dogmes ne s’imposent pas à tous, que d’autres religionnaires.
Et des batailles sociétales, pour le droit à décider de sa mort dans la dignité par exemple, sont encore à gagner contre les cléricalismes.
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