La Confédération Africaine de foute a donc décidé d’écarter le Maroc de l’organisation de la 30e édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Elle a refusé de repousser d’un an son déroulement comme le demandait la fédération et le gouvernement marocains, à cause du risque de propagation de l’épidémie Ebola.
Fallait-il donc repousser une compétition qui outre les équipes qualifiées allait (va ?) brasser des supporters de tout le continent ? Le Maroc qui avait été désigné comme pays organisateur avait jugé que cela s’imposait.
Les 16 membres de la commission exécutive de la CAF réunie au Caire, le 11/11/2014 ont estimé que non.
Pour le Maroc, la conséquence première est la déqualification des « Lions de l’Atlas », leur équipe nationale, du tournoi, alors qu’elle était qualifiée d’office en tant justement que pays organisateur (comme la France en tant que future organisatrice de la Coupe d’Europe des nations). Et la fédération risque de voir ses équipes nationales exclues des compétitions pendant deux années ou plus. Sans parler des lourdes sanctions financières que la CAF veut infliger au Maroc. De quoi ouvrir un contentieux pour un bon bout de temps.
La CAF doit trouver une solution de repli d’urgence si elle veut maintenir la compétition, puisque la CAN devait se dérouler entre le 17 janvier et le 8 février. Le Nigeria, tenant du titre et l’Angola sont envisagés.
Pour les dirigeants du foute et le gouvernement marocains, qui comptait sur au moins un million de visiteurs, le risque était trop grand de voir la pandémie se répandre au Maroc même et ailleurs, alors que l’OMS n’indique aucune régression d’Ebola. La CAF, réunie à Alger – tout un symbole quand on connaît l’inimitié que se vouent les deux voisins – avait repoussé les demandes de report soit au mois de juin – mais c’eût été en plein ramadan – soit en janvier 2016, le Maroc escomptant que des vaccins efficaces pourraient contrer la maladie. La CAF avait alors donné jusqu’au 08/11 au Maroc pour reconsidérer sa position. Le Maroc l’a maintenue.
Le communiqué de la CAF écarte donc fermement et définitivement le report. Il expulse du tournoi l’équipe du Maroc, puisque le pays n’est plus organisateur. Cette exclusion pourrait avoir aussi des répercussions sur sa participation aux jeux olympiques de Rio. Des contreparties financières seront de plus réclamées au Maroc (50 000 dollars d’amende plus des sommes à définir pour les préjudices financiers). Et la CAF maintient les matches de qualification prévus les 14, 15 et 19 novembre.
Suspense donc : la CAN aura-t-elle lieu ? Si oui, où ? Et comment le foute marocain va se remettre de ce coup dur, alors que cette compétition organisée sur son sol devait le doper ? Sans parler du contentieux que la Fédération marocainne va soulever auprès du Tribunal arbitral du sport…
Gageons en tout cas que si la CAN devait être annulée beaucoup d’entraîneurs européens, à commencer par un certain Sagnol, s’en réjouiraient !
Mais cette crise pourrait aussi être l’occasion pour la FIFA de réajuster ces compétitions continentales avec coupe du monde comme maintenant, tous les quatre ans, et coupes continentales (Afrique, Amérique, Europe…) alignées et intercalées, tous les quatre ans itou.
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