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21 avril 2022 4 21 /04 /avril /2022 16:15

Le 19 avril, à cinq jours d’un 2e tour de l’élection présidentielle crucial, Jean-Luc Mélenchon ne trouve rien de mieux que de lancer un prétendu 3e tour, c’est-à-dire, escompter une majorité, même pas de gauche, mais d’insoumis. "Je demande aux Français de m'élire Premier ministre, (...) je leur demande pour cela d'élire une majorité de députés insoumis" (Mélenchon sur BFMTV).

Le premier tour des législatives aura lieu le 12 juin ! Quel besoin avait Mélenchon de venir lancer son fantasmagorique 3e tour avant le vrai 2e tour ?

3e tour... à la con

La réponse à la question,

- Premier ministre de qui,  de Macron ou de Le Pen ?

- "C'est assez secondaire", donne la clé.

Comme le souligne Charles Enderlin, voilà donc un dirigeant politique de gauche qui, avant même le second tour, envisage déjà d'être le Premier ministre d'une chef de l'État d'extrême droite !

Il se garde bien sûr d’appeler à voter Macron.

Et il n’est peut-être pas besoin d’être diplômé de sciences politiques, pour deviner le calcul cynique : l’élection de la candidate d’extrême-droite peut favoriser un sursaut républicain à gauche et même au centre, porteur peut-être d’une majorité parlementaire.

"Quand le candidat qui connait (et dénonce) le mieux le pouvoir exorbitant que notre constitution donne au président de la république, qui en a même fait un important thème de campagne, explique qu’il pourrait être le premier ministre d’une présidente fasciste et ainsi mener sa politique progressiste à lui, et éviter celle de la fasciste, on doit se dire quoi ?

Qu’il prend les gens pour quoi ?

Quand il explique que, dans ce régime présidentiel qu’il connait si bien et qu’il a si souvent disséqué depuis tant d’années, sa puissance de premier ministre rendrait « secondaire » (ce sont ses mots) la question de savoir s’il est premier ministre d’un président Macron ou d’une présidente Le Pen, quand il laisse ses lieutenants et lieutenantes déclarer que cette place à Matignon est « la seule question importante » , à quatre jours d’une possible accession des fascistes à l’Élysée, on doit se dire qu’il nous prend pour quoi ?

[..]

Lorsqu’à cinq jours d’un second tour de tous les dangers, ce candidat, fort de ce poids de 22% que tant de citoyen.ne.s antifascistes ont contribué à lui donner, appelle solennellement et explicitement à un vote de « troisième tour » (entendre : aux élections législatives) qui doit « donner une majorité à l’Union Populaire », cela (ce sont ses mots, toujours) « pour m’élire premier ministre », mais refuse d’appeler solennellement et explicitement à un vote permettant de battre la fasciste au second tour, un second tour qu’il sait pourtant bien plus décisif que le « troisième » (précisément parce qu’il sait le caractère présidentiel du régime et a fait campagne dessus), on doit se dire qu’il nous prend pour quoi ? "

Pierre Tevanian

 

 

Sauf que dans ses hantises et ses rancoeurs (dont il se défend mais qui sont trop évidentes) lui et ses insoumis se donnent tous les moyens de ne pas fédérer ce qui reste des forces de gauche, restes décisifs dans des seconds tours de législatives.

Il prétend avoir derrière lui 11 millions d’électeurs, alors qu’il  a eu 7 700 000 suffrages. Donc là, votants d’Hidalgo, de Jadot ou de Roussel, tout lui serait acquis (y compris les voix trotskystes). Et en même temps, lui et sa clique sectaire, jettent l’anathème sur le PS et il demande à Jadot et à Roussel de venir baiser ses mocassins pour qu’il condescende à leur accorder l’aman, tel Mohammed V avec le Glaoui.

Roussel demandant l'aman à son sultan Méluche.

Roussel demandant l'aman à son sultan Méluche.

Là où le foutage de gueule devient du grand art, c’est quand  les insoumis décident que la répartition des candidatures se fera à la proportionnelle des résultats du 1er tour de la présidentielle. L’élection phare de l’honnie Ve République devient l’instrument de mesure pour les législatives. A ce compte LFI s’adjugerait au moins 400 circonscriptions, les verts 80, le PC un peu plus de 40 (avec le mystère du PS rejeté dans les ténèbres extérieures, mais dont Mélenchon comptabilise les voix, comme celles de NPA et LO).  Mélenchon fait comme s’il avait gagné et que, comme un Mitterrand en 1981, sa loi s’imposait à ses alliés.

 

Il oublie au moins deux choses.

D’une part, justement, la dynamique présidentielle : certes si c’est Macron qui l’emporte elle sera sans doute moindre qu’en 2017, mais avec l’apport d’une large partie du LR. Et dans l’hypothèse inverse, le pire est à craindre.

D’autre part, l’implantation locale. Ainsi malgré sa déconfiture de 2017, le PS avait sauvé 5 régions et tient encore de nombreuses villes,

En 1981, une chèvre avec une rose entre les dents se faisait élire ; en 2022, il n’est pas sûr qu’une buse insoumise se posant n’importe où y arrive.

Mélenchon, tout gonflé de la haute opinion qu’il a de lui-même, lance, sciemment, à contretemps une campagne des législatives, incitant presque explicitement ses électeurs au vote blanc ou à l’abstention. Prenant donc clairement le risque de faire passer la candidate RN. Et il affiche toujours son incapacité rédhibitoire à bâtir l’union des gauches : il ne veut pas d’alliés, juste des ralliés et repentants !

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19 juin 2017 1 19 /06 /juin /2017 16:31
Election de Valls : contestation bizarre !

Qu’un-e concurrent-e conteste un résultat d’élection quand le score est serré est classique et quasi automatique. Donc, Manuel Valls, sans étiquette, n’ayant que 139 voix d’avance voit sa victoire à l’arraché mise en cause par sa rivale, Farida Amrani, France Insoumise. Rien que de banal. Sauf que  la concurrente évoque un incongru appel à Amnesty International, le vendredi d’avant le scrutin, « pour qu’ils fassent leur travail d’observateurs » dans les bureaux de vote !

Mme Amrani conteste particulièrement les résultats de quatre bureaux d’Evry dépourvus d’assesseurs de France Insoumise. Elle s’appuie sur des témoignages de citoyens présents : "On a des attestations, des citoyens qui nous ont appelés hier en disant : 'Vous avez raison.' Qui ne sont pas des militants France insoumise."

Cette absence d’assesseurs ou de délégués, tout au long du scrutin et au dépouillement, est des plus étonnantes.

Il suffit de lire l’article 67 du code électoral pour savoir que : « Tout candidat ou son représentant dûment désigné a le droit de contrôler toutes les opérations de vote, de dépouillement des bulletins et de décompte des voix, dans tous les locaux où s’effectuent ces opérations, ainsi que d’exiger l’inscription au procès-verbal de toutes observations, protestations ou contestations sur lesdites opérations, soit avant la proclamation du scrutin, soit après. » Au lieu d’appeler à la participation d’Amnesty international, elle eût mieux fait de désigner ses assesseurs dans chaque bureau de vote.

Quant au dépouillement, il obéit à des règles strictes qui laissent peu de place à la fraude, comme le rappelle Le Monde.

Il s'agit d'un vote de parents d'élèves sur les rythmes scolaires d'où l'aspect insolite des bulletins, mais le dépouillement se fait dans les règles.

Il s'agit d'un vote de parents d'élèves sur les rythmes scolaires d'où l'aspect insolite des bulletins, mais le dépouillement se fait dans les règles.

"Le dépouillement est régi par l’article 65 du code électoral, et doit être réalisé sous le regard des électeurs présents, et des délégués des candidats.

Dès la clôture du scrutin, la procédure impose de commencer par le dénombrement des émargements. Ensuite, l’urne est ouverte et le nombre des enveloppes est compté. Si ce nombre est différent de la liste d’émargement, cela doit être mentionné au procès-verbal.

Les enveloppes sont ensuite réparties par tranches de 100, puis placées dans une « enveloppe de centaine », cachetée et signée par le président du bureau de vote et ses deux assesseurs. Chaque enveloppe est confiée à une table de quatre personnes. Là encore, le nombre d’enveloppes est recompté pour vérifier la présence de 100 bulletins.

Le dépouillement des enveloppes débute ensuite. Un scrutateur est chargé d’ouvrir l’enveloppe électorale, un deuxième de lire le nom du candidat ou de la liste, puis de déposer devant lui le bulletin, face imprimée vers le haut. Les deux autres scrutateurs inscrivent des bâtons en face du nom du candidat sur la liste de dépouillement. Cette opération peut être observée librement par les personnes présentes, et la circulation doit être facile entre les tables, précise le code électoral.

Si un bulletin de vote présente un problème – l’enveloppe est vide, contient plusieurs bulletins, ou quelque chose d’autre qu’un bulletin – les scrutateurs doivent en faire un constat à l’unisson. Le vote blanc ou nul est ensuite confirmé par un membre du bureau, puis le bulletin est agrafé à l’enveloppe, et signé par le bureau."

Quiconque a assisté ou mieux participé comme scrutateur à cette opération voit mal à quelles « choses graves » Mme Amrani a pu assister, comme elle le prétend, sans plus de précisions. « Choses graves » dont elle avait le droit absolu de les faire noter sur le PV du bureau de vote.

Quand à aller recompter les bulletins de vote à la préfecture, comme elle prétend le faire, c’est de la plus haute fantaisie, puisque ne remontent que les listes d’émargements, les Procès Verbaux et les votes déclarés blancs ou nuls* (les seuls donc qu’elle peut recompter).

Election de Valls : contestation bizarre !

Malgré un passé rocardien commun – j’ai eu partagé un buffet champêtre lors d’une réunion du courant C avec le trio Bauer, Fouks, Valls – j’ai nettement divergé de l’ex- premier ministre, notamment sur la laïcité. Et sa déloyauté après la primaire m’a débecté. Cependant, ce prétendu appel à des observateurs d’Amnesty International montre que dès l’avant-veille du scrutin, la candidate de France Insoumise prévoyait de jeter la suspicion sur le résultat… s’il lui était défavorable. Et le flou de ses accusations comme ce recomptage bidon qu’elle évoque ne démontrent pas le sérieux de sa contestation. Qu’elle pourra d’ailleurs porter devant le Conseil constitutionnel…

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