Avec Ménard, le pire est toujours sûr !
Articles incendiaires contre le Midi Libre, mots croisés sur l'Algérie Française, promotion des mesures contre l'insécurité... Le maire apparenté FN a fait du «Journal de Béziers» un tract politique. Même Le Figaro le constate !
Ménard a donc débaptisé la rue du 19 mars 1962 (signature des accords d’Evian mettant fin à la guerre d’Algérie) pour lui donner le nom d’un officier factieux. Et cela en présence d’un ramassis de badernes à bérets de paras, aussi décorés que les généraux soviétiques du temps de Brejnev, de vieillards nostalgiques de l’OAS, mais aussi de FHaineux bien trop jeunes pour avoir connu l’Algérie Française !
Même les nourrissons qui sont revenus d’Algérie après l’indépendance ont maintenant plus de 53 ans. Quant aux pioupious qui ont crapahuté dans les djebels, ils en ont plus de 70. Le faraud au menton viril pris en contre-plongée n’a pas obtenu ses médailles contre les fellouzes.
Quant à Ménard, il avait 9 ans en 1962 ! Alors quand il chante les « filles à la peau suave », il doit parler des gamines de CE2 ou de CM1. Et le « paradis à nous » n’était pas celui des « indigènes ». “Il est méprisable de dire que le peuple kabyle s’adapte à la misère. Il est méprisable de dire que ce peuple n’a pas les mêmes besoins que nous... Il est curieux de voir comment les qualités d’un peuple peuvent servir à justifier l’abaissement où on le tient et comment la frugalité proverbiale du paysan kabyle est appelée à justifier la faim qui le ronge”, écrivait Camus, en 1939, pour dénoncer l’ordre colonial, et la pauvreté et l’abaissement auxquels étaient réduits les “musulmans”. Une vingtaine d’années plus tard, ça n’avait guère changé.
Et le verbiage ménardesque, 53 ans après, est aussi stupide que vain. Les traîtres qu’il dénonce – à commencer par De Gaulle – ont été approuvés par l’immense majorité du peuple français à l’époque. Et la majorité des rapatriés ne se sont pas complus dans cette rancœur aigrie des nostalgiques de l’OAS.
L’ancien patron – déjà à l’époque atteint d’égobésité – de Reporters sans frontières s’en prend, avec des propos les plus indignes, au Midi-Libre. Il ose même, pour ce journal issu de la Résistance, détourner le slogan de Pierre Dac sur Radio-Paris pendant l’occupation (Radio-Paris ment, Radio-paris ment, Radio-paris est allemand). Rien de ce qui est abject ne lui est étranger et il attaque nominalement un journaliste.
Il va même jusqu’à évoquer les subventions de l’état à la presse, ce qui lui vaut une réplique cinglante du SNJ 5syndicat national des journalistes) : « Oui, l’Etat subventionne le secteur de presse et ce n’est pas nouveau. L’association Reporters sans frontières, dont Robert Ménard a longtemps été le secrétaire général, en a d’ailleurs bénéficié. Mais cela c'était avant. Du temps où Ménard prenait vigoureusement la défense des journalistes... y compris quand ces derniers étaient la cible de publications de propagande politique tel qu’apparaît désormais le bulletin municipal de Béziers. »
Et une fois de plus Ménard « libère la parole » d’un opprimé qui ne bénéficie que d’une émission sur Europe 1 et d’une chronique au Figaro, un vrai paria des médias. Il est vrai que cet ex-magistrat qui ne dit pas que des çonneries – il en écrit aussi énormément – Bilger, s’en prend à Christiane Taubira, la cible constante de l’extrême-droite et de la droite-extrême.
Le bulletin de propagande, comme Le Figaro qualifie cette feuille, joue aussi sur la nostalgie des gloires sportives passées avec des pages à la gloire du rugby biterrois qui, comme Lourdes, a connu le déclin.
Sans oublier, René Vignal, gardien de but d’autant plus mythique que les moins de 70 ans (et encore) n’en ont pas entendu parler, si ce n’est à la rubrique fait-divers, puisque sa carrière sportive a pris fin au milieu des années cinquante du siècle dernier.
Mais un peu de démagogie chauviniste sur les gloires sportives d’autrefois n’est pas inutile pour faire passer le brouet idéologique.
commenter cet article …