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6 avril 2015 1 06 /04 /avril /2015 10:59
Ménard nostalgique de l’OAS

Avec Ménard, le pire est toujours sûr !

Articles incendiaires contre le Midi Libre, mots croisés sur l'Algérie Française, promotion des mesures contre l'insécurité... Le maire apparenté FN a fait du «Journal de Béziers» un tract politique. Même Le Figaro le constate !

 

Ménard  a donc débaptisé la rue du 19 mars 1962 (signature des accords d’Evian mettant fin à la guerre d’Algérie) pour lui donner le nom d’un officier factieux. Et cela en présence d’un ramassis de badernes à bérets de paras, aussi décorés que les généraux soviétiques du temps de Brejnev, de vieillards nostalgiques de l’OAS, mais aussi de FHaineux bien trop jeunes pour avoir connu l’Algérie Française !

Ménard nostalgique de l’OAS

Badernes plus décorées qu'un arbre de Noël et mots croisés à la gloire de l'Algérie Française

Même les nourrissons qui sont revenus d’Algérie après l’indépendance ont maintenant plus de 53 ans. Quant aux pioupious qui ont crapahuté dans les djebels, ils en ont plus de 70. Le faraud au menton viril pris en contre-plongée n’a pas obtenu ses médailles contre les fellouzes.

 

Quant à Ménard, il avait 9 ans en 1962 ! Alors quand il chante les « filles à la peau suave », il doit parler des gamines de CE2 ou de CM1. Et le « paradis à nous » n’était pas celui des « indigènes ». “Il est méprisable de dire que le peuple kabyle s’adapte à la misère. Il est méprisable de dire que ce peuple n’a pas les mêmes besoins que nous... Il est curieux de voir comment les qualités d’un peuple peuvent servir à justifier l’abaissement où on le tient et comment la frugalité proverbiale du paysan kabyle est appelée à justifier la faim qui le ronge”, écrivait Camus, en 1939, pour dénoncer l’ordre colonial, et la pauvreté et l’abaissement auxquels étaient réduits les “musulmans”. Une vingtaine d’années plus tard, ça n’avait guère changé.

 

Et le verbiage ménardesque, 53 ans après, est aussi stupide que vain. Les traîtres qu’il dénonce – à commencer par De Gaulle – ont été approuvés par l’immense majorité du peuple français à l’époque. Et la majorité des rapatriés ne se sont pas complus dans cette rancœur aigrie des nostalgiques de l’OAS.

Ménard nostalgique de l’OAS

Attaque ad hominem !

L’ancien patron – déjà à l’époque atteint d’égobésité – de Reporters sans frontières  s’en prend, avec des propos les plus indignes, au Midi-Libre. Il ose même, pour ce journal issu de la Résistance, détourner le slogan de Pierre Dac sur Radio-Paris pendant l’occupation (Radio-Paris ment, Radio-paris ment, Radio-paris est allemand). Rien de ce qui est abject ne lui est étranger et il attaque nominalement un journaliste.

Il va même jusqu’à évoquer les subventions de l’état à la presse, ce qui lui vaut une réplique cinglante du SNJ 5syndicat national des journalistes) : « Oui, l’Etat subventionne le secteur de presse et ce n’est pas nouveau. L’association Reporters sans frontières, dont Robert Ménard a longtemps été le secrétaire général, en a d’ailleurs bénéficié. Mais cela c'était avant. Du temps où Ménard prenait vigoureusement la défense des journalistes... y compris quand ces derniers étaient la cible de publications de propagande politique tel qu’apparaît désormais le bulletin municipal de Béziers. »

Ménard nostalgique de l’OAS

Et une fois de plus Ménard « libère la parole » d’un opprimé qui ne bénéficie que d’une émission sur Europe 1 et d’une chronique au Figaro, un vrai paria des médias. Il est vrai que cet ex-magistrat qui ne dit pas que des çonneries – il en écrit aussi énormément – Bilger, s’en prend à Christiane Taubira, la cible constante de l’extrême-droite et de la droite-extrême.

 

Le bulletin de propagande, comme Le Figaro qualifie cette feuille, joue aussi sur la nostalgie des gloires sportives passées avec des pages à la gloire du rugby biterrois qui, comme Lourdes, a connu le déclin.

Sans oublier, René Vignal, gardien de but d’autant plus mythique que les moins de 70 ans (et encore) n’en ont pas entendu parler, si ce n’est à la rubrique fait-divers, puisque sa carrière sportive a pris fin au milieu des années cinquante du siècle dernier.

Mais un peu de démagogie chauviniste sur les gloires sportives d’autrefois n’est pas inutile pour faire passer le brouet idéologique.

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 11:09

Les religions se trompent dès l'instant qu'elles font de la morale et qu'elles fulminent des commandements (Camus, Chute,1956)

 

Lettre ouverte à Monsieur André Vingt-trois

A23 01Le cardinal A. Vingt-trois : 2e à droite

Monsieur,

 

Vous m’excuserez d’abord de ne pas utiliser des formules rituelles telles que Monseigneur, vu que je ne vous considère pas comme tel, ni Votre éminence, vu que, si aux yeux de vos fidèles votre fonction peut être considérée comme éminente, elle ne rend pas votre personne même éminente.

 

Mais laissons cette terminologie bien obsolète de côté. Venons-en au fait.

 

Vous avez donc envoyé, si j’ose dire, urbi et orbi, au nom je pense de vos collègues, une prière à prononcer le 15 août, dans toutes les paroisses en activité. Sur le texte même de la prière, le nul en orthographe que je suis ne vous reprochera pas  dans le deuxièmement (« Pour celles et ceux qui on été récemment élus pour légiférer et gouverner ») un "on" que j’eusse pu commettre.

  En revanche, c’est le contenu du paragraphe qui pose problème.  Il est explicité, si besoin était, par l’introduction à l’envoi de votre texte : «  Compte tenu de la situation et des probables projets législatifs du gouvernement sur la famille, il me semble opportun de donner un signe national à l’occasion du 15 août qui rassemble des foules de catholiques à travers le pays. C’est pourquoi je vous propose une formule de prière des fidèles à utiliser lors des célébrations du 15 août 2012. L’unité de la formule devrait faire signe et on peut espérer que certains de nos fidèles seront sensibilisés, même parmi des parlementaires... ». Et il est formulé, comme souvent, de la plus jésuitique façon, en voulant faire passer comme le « bien commun » ce qui n’est que la conception que vous avez de ce bien ; et de qualifier de « requêtes particulières » ce qui, du point de vue de ceux qui les formulent, est une demande de justice.

 

Qu’en tant que responsable de votre institution vous rappeliez à vos ouailles que l’église s’oppose au préservatif et plus globalement à la contraception (ne parlons pas de l’IVG), au divorce, au mariage des prêtres, aux femmes-prêtres* et, bien sûr, au mariage homosexuel, pourquoi pas ? Que certains de vos fidèles, voire même de vos propres clercs – je n’aurai pas la cruauté de rappeler les scandales qui ponctuent la vie de votre église -  aient de la peine à suivre ces préceptes, voire les violent allégrement, c’est votre problème. J’entends le vôtre et celui de vos collègues.

 

Mais pour « l’avenir de notre pays » essayez de comprendre que ce n’est pas à une église ou à une obédience spirituelle quelconque d’en décider. Vous succombez à la terrible tentation du cléricalisme. Cléricalisme, cette volonté obstinée des papes et du clergé à subordonner la société civile à la société religieuse, à vouloir étendre à la société politique les règles et méthodes de cette Église, à utiliser des armes spirituelles à des fins temporelles, à se servir du pouvoir politique pour imposer sa vision morale, individuelle ou collective (d'après Marc Ferro). Cléricalisme qui sévit à grande échelle en Espagne avec une église nostalgique du franquisme. Mais que l’on voit ressurgir en France, votre prière, comme des prises de position sur des programmes scolaires, en témoigne.

 

Notre République est dotée d’institutions démocratiques. C’est au Parlement, si possible préservé de la pression de lobbys, fussent-ils spirituels et religieux, de décider, comme il l’a fait avec la loi Neuwirth, puis avec la loi Veil, des lois dites de société. Mariage et adoption pour les homosexuels notamment. Bien d’autres sujets sont en question – mères porteuses, suicides assistés, recherche scientifique sur les embryons surnuméraires, ou, dans un autre domaine, légalisation du cannabis… – sur lesquels réflexions et débats, les plus dépassionnés possibles, s’imposent.

 

En revanche, aucune des lois citées (divorce, contraception, IVG) ne s’impose à qui que ce soit. Pour mettre les points sur les i, aucun couple catholique n’est obligé de divorcer, il peut pratiquer la sainte méthode Ogino ou, plus sûr, l’abstinence, et, en revanche, ne pas se livrer à des pratiques solitaires, ou, pire encore, à la sodomie ou à l’adultère, etc. De la même façon, l’église catholique ne sera pas obligée de bénir les mariages homosexuels s’ils deviennent légaux.

 

La liberté d’opinion autorise évidemment l’église, la libre pensée, les obédiences maçonniques, les laboratoires d’idées, etc. à défendre des points de vues, notamment sur des sujets délicats où la frontière de l’interdit est difficile à tracer. Le débat actuel sur la prostitution en est un exemple. Mais en ne confondant pas émettre une opinion et édicter un précepte.

 

Monsieur Vingt-trois, laissez au législateur le soin d’écrire la loi, sans essayer de la  lui dicter. Loi qui est faite non pour les croyants ou les agnostiques ou les athées, mais pour les citoyens. Lois qui peuvent ouvrir de nouvelles libertés offertes au libre choix de chacune et chacun. Lois qui peuvent reconnaître une égale dignité, aussi.

 

Je vous en prie, M. Vingt-trois, ne succombez plus à la tentation du cléricalisme.

 

J. F. Launay

Laïc laïque

 

 

* Ce cardinal est l'immortel auteur de cette déclaration : "Le plus difficile est d'avoir des femmes qui soient formées. Le tout n'est pas d'avoir une jupe, c'est d'avoir quelque chose dans la tête." Le tout n'est pas d'avoir une soutane...

 

 

    Pour compléter une excellente opinion de YESHAYA DALSACE Rabbin de la communauté Dor Vador à Paris : "Un débat qui ne concerne pas la religion" (Libération 05/10/12), dont voici un extrait :

 

"Mais je m’étonne surtout de l’immixtion de la voix religieuse dans un débat civil. La République française a inventé le mariage civil totalement détaché de sa dimension religieuse, il y a ajouté le divorce contre l’approbation de l’Eglise. Les citoyens qui le désirent peuvent compléter la dimension civile par un mariage religieux de leur choix, à la condition de répondre aux critères émis par cette religion. Du point de vue de l’Etat, cette cérémonie religieuse est une affaire privée. Il va de soi que les conceptions religieuses de la famille, de la sexualité, de la procréation, de l’éducation ne concernent que ceux qui s’engagent dans un mariage religieux et s’y reconnaissent. Le mariage civil républicain a lui-même évolué au cours de ses deux siècles d’histoire. C’est dans ce contexte que le débat sur le mariage homosexuel doit avoir lieu. L’Etat doit traiter de cette question en tenant compte de la réalité de la société et dans l’intérêt de la protection de ses citoyens, homosexuels compris, des conjoints et des enfants et non pour défendre une conception religieuse de la famille. Il en est de même pour la question du divorce. Libre aux religions de suivre ou non.

La véritable question n’est donc pas celle des tabous religieux qui ne sont pas concernés par ce débat civil, mais celle du bien-fondé d’une décision qui touche la parentalité et le droit de la famille."

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