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30 septembre 2016 5 30 /09 /septembre /2016 17:02
Buisson : quel pythie !

Ne boudons pas notre plaisir. Entendre les sarkozystes pur sucre – Wauquiez, Woerth, Estrosi et les autres – dire tout le mal qu’il faut de celui que leur idole avait choisi comme maître à penser est assez jouissif. Entendre Sarkozy lui-même se plaindre de la trahison de son gourou oubliant Pasqua ou Chirac qu’il a lui-même joyeusement trahis est jubilatoire. Et lire les propos peu amènes de l’oracle des Sables-d’Olonne sur celui qui l’a engraissé quelques années est un vrai régal.

Faut-il d’abord rappeler aux sarkozystes qui, avec une unanimité troublante, disent tout le mal qu’il faut penser de ce traître et de son livre médiocre, qu’il fut le maître à penser de leur leader de 2005 jusqu’à l’affaire du dictaphone en 2014 et qu’il a plus que contribué à décomplexer son discours ? Alors, si ce judas est aussi minable, que penser de celui qui en a fait son conseiller privilégié ? Quel manque de discernement ! Car, Copé ne se fait pas faute de le rappeler pour s’innocenter de Bygmalion, c’est le trio Buisson-Goudard-Giacometti qui pilotait la campagne présidentielle de 2012 et qui fit appel à Lavrilleux, le maquilleur obligé des comptes de campagne ! Et, devenu Président, Sarkozy a grassement payé ses conseils (1,5 million d’euros rien qu’en 2008).

Il peut chanter maintenant « J’ai réchauffé un serpent dans mon sein, j’ai réchauffé une vipère » et crier à la trahison après les révélations des enregistrements…

A l’inverse, comme le fait justement remarquer Nicolas Domenach, le félon se dévalorise lui-même quand il affirme aujourd’hui qu’il « n’a jamais été dupe du personnage, qui n’était pas son genre ». Et s’il vise juste quand il écrit que « Sarkozy n’a pas la moindre conviction, que son intérêt du moment et comme son intérêt change, il passe son temps à changer d’idées, en y mettant toute la force de ses sincérités successives ». Ou "Il a instrumentalisé le mal être identitaire des catégories populaires pour les replonger 5 ans plus tard dans une détresse plus grande encore", il oublie qu’il a servi cette girouette peu fiable pendant plus de dix ans.

Mais bouderait-on notre plaisir de le voir dénoncer son « narcissisme, son incontinence du moi… » prévoir que « ce ludion aux ray bans d’aviateur, ce trader court-termiste, ce nain politique, ce président selfie, » conduirait la droite à être « une nouvelle fois cocue s’il était réélu » et que « ce chef né pour cheffer est en réalité un fragile séducteur subjugué par ses conquêtes, un faux dur submergé par un état permanent de dépendance affective ».

Sous la plume d’un adversaire, ces propos, aussi justes fussent-ils sur le fond, seraient jugés comme relevant de la rhétorique polémiste. Ici, ce sont ceux de son gourou qui l’a côtoyé de 2005 à 2014.

Tous nuls, tous cons, sauf lui !

Les propos méprisants sur tous et chacun que Buisson met dans la bouche du mari de Carla Bruni sont d’autant plus vraisemblables qu’ils sont attestés par beaucoup. Ainsi Copé déclare que pour lui « On est tous des nuls, tous des cons, lui il sait tout… » (Le Monde 30/09/16)

Un vrai chamboule-tout bien mis en images par l’Huffington-Post :

 

C'était avant l'affaire du Sofitel et Sarko fait allusion à des affaires lilloises démontrant un espionnage de la vie privée à l'encontre d'un rival annoncé à l'époque.

 

Le pauvre Larcher a beau feindre de ne pas croire à ces propos, il sait bien qu'ils sont avérés.

 

Fillon, premier ministre, avait envisagé d'inaugurer une mosquée.

 

Si l'on en croit Sarko, sous ses apparences patelines, Bertrand serait un faux gentil !

 

Estrosi, le motodidacte, fidêle entre les fidêles, n'échappe pas aux sarcasmes !

 

Quant au petit Baroin, qui se rêve "collaborateur" dans un second mandat - autrement dit premier ministre - il a droit aussi au mépris du personnage.

 

Quant à l'éloge funèbre de Chirac, il est plus que prêt : Sarko a déjà mis la première pelletée sur le futur cercueil.

 

 

 

 

 

 

 

Buisson : quel pythie !

Ses petites saloperies ne sont quand même pas réservées qu'à ceux de son camp. Mais il est assez cocasse de voir Monsieur talonnettes se moquer des petites jambes de son vainqueur !

Emeutes en 2006

Mais l’accusation la plus grave concerne les émeutes qui ont accompagné les manifestations anti-CPE en 2006. Pour nuire à Villepin, Premier ministre et promoteur de ces CPE (Contrat première embauche), Sarkozy, Ministre de l’intérieur, a accompli une véritable forfaiture, à laquelle s’associe d’ailleurs Buisson : "Nous avions pris la décision de laisser les bandes de black et de beurs agresser les jeunes Blancs aux Invalides, tout en informant les photographes de Paris Match. Il était prévu que, dans un premier temps, les casseurs puissent s'ébrouer sans intervention de la police. L'émotion fut en effet à son comble, après la publication de photos dont l'opinion ne retiendrait qu'une chose: des hordes sauvages étaient entrées dans Paris". "Nous avions tremblé à l'idée qu'il puisse y avoir un blessé grave. Mais, au fond, ça valait la peine d'endurer pendant une demi-journée les sarcasmes des médias". Cynisme total, puisqu’ils envisageaient, sans vergogne, que leur laisser-faire puisse aboutir à des blessés graves.

Valeurs communes avec le FN

Fort habilement, Buisson se dédouane de lui avoir injecté des idées d'extrême-droite, en véritable sous-marin du FN, puisqu'il lui fait dire dès 2005 : «  Les valeurs du Front national sont celles de tous les Français ; c’est la manière dont le FN les exprime qui est choquante. Les Français n’aiment pas les plats trop pimentés qui emportent la gueule.  ». En 2007, il aurait demandé à un responsable de l'UMP de trouver les 50 signatures qui manquaient à J. M. Le Pen pour se présenter. Entre les deux tours, Sarkozy le charge de contacter Le Pen. Enfin, en 2012, quand Fillon affirmait que les valeurs du FN et de la droite républicaine étaient incompatibles, Sarkozy rétorquait «  Qu’est-ce qu’il raconte, Fillon ? Bien sûr que nous avons des valeurs communes avec le FN  » !

Buisson, le Maurassien, se méfie toutefois de son ex-poulain, malgré l’attirance pour les idées du FN qu’il lui prête : "Tout le pari de Sarkozy repose sur l’idée que l’électorat français de droite est toujours le plus bête du monde et aspire à le rester. Croire que, élu contre Marine Le Pen, avec comme premier ministre François Baroin, le déconstructeur de crèches*, Nicolas Sarkozy fera une politique de droite relève soit d’une insondable bêtise, soit d’une extrême candeur" (entretien à son ex-hebdo Valeurs actuelles).

Tout antipathique qu’il soit, il n’en reste pas moins que le portrait qu’il dresse de sarko, de sa "vulgarité", sa "prétention", son "inconstance" et son "inconsistance", ses "incohérences", ses "mensonges", son "mépris d’autrui", (cité par N. Domenach) est recoupé par tellement d’autres témoignages qu’il est plus que plausible.

 

 

* Baroin, un tant soit peu fidèle à la mémoire de son père ex Grand Maître d’une obédience maçonnique, en tant que Président de l'Association des maires de France, s’est prononcé contre l’érection de crèche de Noël dans les mairies.

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 17:46

 

 

Wild

 

Fille contre mère, chez les Bettencourt ! Fils contre belle-mère, chez les Wildenstein !

 

Or donc, la papa David Wildenstein décède en 2001. Les fils, d’un premier mariage font savoir à sa veuve que son riche et feu mari ne possédait plus que 42 millions d’euros. Tout juste le gros lot de l’avant-dernier tirage de l’« euro millions ». Ce qui, pour le vulgum pecus, serait déjà pas mal, mais qui pour ce grand collectionneur d’art, ce propriétaire d’une écurie de courses et autre babioles fait un peu misérable.

Mais, avec l’aide d’une avocate qui mène quatre ans d’enquête, la veuve découvre que la fortune réelle de son défunt mari s’élève à trois ou quatre milliards. Wildenstein avait en effet éparpillé son patrimoine (composé entre autres de tableaux de Van Gogh, Renoir, Picasso, Rembrandt...) dans des paradis fiscaux sous la forme de trusts familiaux.

Après plusieurs années de procédures, la justice rend une décision que l’on pourrait qualifier d’abracadabrantesque : un non-lieu pour les fils du collectionneur car "l'évasion du patrimoine dans les sociétés étrangères et des trusts, conforme à la tradition familiale de transmission des biens aux héritiers directs, ne leur est pas imputable".  La « tradition familiale » autorisant l’évasion fiscale et la spoliation de la veuve est une notion juridique surprenante pour un non initié. D’autant que la cour d'appel a de nouveau donné raison aux fils du collectionneur le 16 juin dernier.

 

Le fisc sans réaction !

 

Affaire privée, direz-vous.

Sauf que, à chaque nouvelle découverte, les avocats de la veuve alertaient inlassablement le fisc. Ce concept d'évasion du patrimoine "conforme à la tradition familiale" aurait dû conduire l'administration fiscale à réagir. Et à l'époque, le ministre s'appelait… Eric Woerth.

"Membre fondateur de l'UMP, Guy Wildenstein rencontre fréquemment son ministre d'ami à Chantilly où les Wildenstein entretiennent des chevaux de course, explique le Canard Enchaîné. Ou rue La Boétie, à Paris, l'Institut Wildenstein jouxtant le siège du parti présidentiel". En 2007, Guy Wildenstein, habitant New York, avait d'ailleurs le titre de "délégué de l'UMP pour la côte Est des Etats-Unis" et avait été reçu par Eric Woerth, alors trésorier de la campagne. Et Guy Wildenstein est aussi membre du désormais fameux Premier cercle, qui rassemble les plus gros donateurs de l'UMP. Le Monde du 10 juillet donnait encore plus de détails sur Guy Wildenstein, indiquant qu'il est conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger, que Nicolas Sarkozy le consulte régulièrement et qu'il a été nommé commandeur de la légion d’honneur en 2009.

 

alain-vidaliesLa question fut soulevée à l’Assemblée nationale par Alain Vidalies le 6 juillet 2010 : « […] Au fil des révélations de la presse, les Français découvrent, effarés, les réalités des pratiques financières et fiscales d’une caste de privilégiés. Ces révélations ne s’arrêtent pas à l’affaire Bettencourt. Elles sont au contraire révélatrices d’un véritable système, encouragées par la politique fiscale du Gouvernement et son inertie dans le traitement des procédures.

Je prends l’exemple du dossier de la succession Wildenstein. Comme dans l’affaire Bettencourt, les Français découvrent que l’essentiel d’une fortune est dissimulée dans les paradis fiscaux – en l’espèce Guernesey et les Bahamas. Comme dans l’affaire Bettencourt, l’administration fiscale a été informée de l’existence de sociétés écrans. Comme dans l’affaire Bettencourt, la justice a pu constater « l’évasion du patrimoine dans des sociétés étrangères et des trusts ». Comme dans l’affaire Bettencourt, il est établi que M. Guy Wildenstein est membre du fameux premier cercle de collecteurs de fonds pour l’UMP  que, le 7 janvier 2007, il se trouvait à New York, aux côtés de M. Woerth, trésorier de l’UMP, pour récolter des fonds pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Comme dans l’affaire Bettencourt, l’administration fiscale est restée totalement inerte à ce jour. […] Le temps n’est plus aux médiocres contre-feux politiciens. Nicolas Sarkozy citait Jean Jaurès pendant la campagne électorale. Puisse cette phrase de Jaurès inspirer votre réponse : "Le courage, c’est de rechercher la vérité et de la dire." »  

Francois-Baroin-a-l-Assemblee-nationale-le-6-avril-2010Le gentil Baroin, successeur de Woerth au budget, commit une réponse assez indigne (prétendant qu’une telle question faisait le jeu de l’extrême-droite) montrant son incapacité à répondre sur le fond.

 

 

Un fisc alerté au plus haut niveau qui reste passif, un généreux donateur que le trésorier de l’UMP connaît bien, un ministre du budget (le même) qui clame « lorsque l’on est ministre du budget, on est responsable des finances du pays ainsi que du contrôle fiscal. Je n’ai pas vraiment le sentiment que, sur ce dernier sujet, quiconque puisse m’accuser d’être laxiste » mais qui bien sûr se garde d’intervenir (un faux-vrai rapport de l’IGF aura même pour but de nous assurer qu’il n’est pas intervenu, ce qui devrait plutôt être à charge qu’à décharge), et son successeur qui agresse l’opposition pour masquer son impuissance à répondre. Wildenstein, Bettencourt ou les eaux glauques des grandes fortunes UMPistes !

 

 

Sources : Le Canard enchaîné, Le Monde, Arrêt sur images, l’Assemblée nationale

 

P.S. Guy Wildenstein a été mis en examen le 06/07/11 pour recel d'oeuvres d'art (une trentaine d'oeuvres disparues ou volées ont été découvertes à l'Institut Wildenstein)

 

N.B. Encore un article censuré par Le Post

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