La pêche fut bien pauvre ce matin, pour les traditionnels poissons d’Avril. Certes L’Equipe titrait « Paris trépasse par la Lorraine » et annonçait une défaite des qatari chez les lorrains en sabots, mais c’était trop gros, je n’en ai pas cru un mot ! Dans Le Monde, j’ai eu beau chercher, pas grand-chose, sauf peut-être un entretien avec Guano, trop caricatural pour être vrai. Schneidermann avait fait un notable effort dans @si, en nous assurant qu’El Kabash « avait décidé, tout simplement, de faire son métier » en posant de vraies questions au sortant. Mais c’était tellement invraisemblable, malgré la date prématurée (30 mars) que nul n’a dû marcher. De mes paresseuses lectures – je venais de prendre un sérieux coup de vieux la veille – surnagea un article de Rue 89 nous expliquant que le fameux « casse-toi pôv con » était un coup monté de Martinon qui avait foiré.
La gaule en berne, si j’ose dire… jusqu’à ce que je reçoive, grâce à Benoist Magnat, une dépêche AFP, annonçant un « Coup de tonnerre dans la présidentielle : Hollande renonce et appelle à voter Mélenchon ! » Le communiqué sonne clair le bon canular « L'équipe de campagne de François Hollande réunie hier soir à 22h20, à huis clos, vient de terminer ses débats, ce dimanche 1er avril à 7h35.À son issue, Pierre Moscovici directeur de campagne de François Hollande est venu lire à la presse une déclaration laconique : « François Hollande a décidé de renoncer à poursuivre sa campagne. Et il appelle dès maintenant les Françaises et Français à voter pour Jean-Luc Mélenchon. »
Mais hélas, après, ça pue le colin pas très frais, du bogô* dans le texte : « Ne s'estimant pas en mesure de conduire une véritable alternative politique, il a jugé que Jean-Luc Mélenchon était le mieux placé, et le seul, pour la réaliser ». Avec une cause réelle avancée du plus mauvais goût (« Sarkozy aurait un scandale à révéler sur le candidat Hollande, une affaire judiciaire du même acabit que l’affaire Carlton pour DSK » : plus puant, on meurt).
Eh quoi ! le poête Magnat, ne pouvait-il par exemple expliquer ce forfait, par des raisons moins idéologico-crapoteuses. Par exemple, « Frappé par la misère des sans-papiers comoriens, à Mayotte, François Hollande a décidé de jouer la mère Térésa laïque pour leur venir en aide » ; ou plus léger, « Séduit par les eaux turquoises de la Réunion, l’ex-candidat a déclaré : « Je suis un peu trop vieux pour me lancer dans les vagues sur une planche, mais, suivant les conseils de Jean-Luc, avec Valérie, je vais faire du pédalo. Je sais, la côte est infestée de requins, mais ça ne sera pas pire que Sarko, Copé, Fillon, Morano et les autres ». Apprenant cette nouvelle, J-L Mélenchon a appelé F. Bayrou, P. Poutou et F. Artaud à le rejoindre dans une large « Union du Peuple de France » pour se débarrasser du nuisible sortant dès le 22 avril ! »
* BOGÔ : petit BOurge qui se la pète vraie GÔche (autodécernée), en général plus acharné à faire perdre Hollande qu’à sortir le sortant ; sévit particulièrement dans les commentaires d’arrêt sur images ou du « plus » du Nel lobs.