Alors qu’une fois de plus Sarkel et Merko sauvaient l’euro donc l’Europe donc la planète, le crypto-candidat trouvait quand même le temps de participer à l’inauguration des locaux de Google à Paris. Le mastodonte des moteurs de recherche, en délicatesse avec la commission européenne, recevait donc un appui a priori inattendu.
Si l’on en croit Libé, le patron de google, Eric Schmidt, rendait ainsi hommage au sortant-candidat : "Je l’aime bien. Il est drôle, il a de l’esprit, il parle beaucoup et il sourit toujours aux femmes, c’est très français. Mais il a surtout le souci de permettre à la France de rester compétitive dans le nouveau monde globalisé. Je pense qu’il a raison." Il admettait même que son entreprise soit taxée pour faire participer l’Internet au financement de la culture(…) Je ne suis pas un voleur, je me conforme à la loi." Quasi le grand amour !
Pour ne pas être en reste celui qui fait président a porté au pinacle "La «liberté», le «partage», «la transparence» (…) un immense «progrès pour la démocratie» que représenterait Internet (ça doit être pour cela que de brillantes entreprises françaises* ont vendu à Kadhafi et vendent encore au Maroc, au Qatar et même en Syrie de coûteux dispositifs qui permettent au pouvoir local de rendre « transparente » à sa police secrète les échanges de ses sujets sur cet espace de liberté très surveillée – « partage » ? – d’Internet).
En prime, un certain Loïc Le Meur a accepté pour complaire au candidat de déplacer une manifestation, intitulée Le Web, de Londres à Paris pour lui permettre d’inviter les personnalités qui participent à ce rassemblement.
Il n’est pas sûr cependant que cette opération de drague des internautes porte tous ses fruits, pour autant que leurs disques durs cérébraux n’aient pas buggé. Sarkozy rime avec Hadopi !
Et il y a toujours des mauvais coucheurs, comme cet Olivier Ezraty, cité par Arrêt sur images, qui ose parler de Fouquet’s du numérique : "Le plus mauvais dans les symboles reste le président de la République. N’est-il pas étonnant d’apprendre que le 6 décembre 2011, il devrait inaugurer les nouveaux bureaux de Google rue de Londres à Paris, à deux pas des précédents, et en présence d’Eric Schmidt, venu aussi intervenir à LeWeb 2011? Tout cela parce que ce nouveau Googleplex va accueillir quelques dizaines de chercheurs en plus des équipes de la filiale française du géant de l’Internet. Alors qu’il n’est (quasiment ?) jamais allé visiter d’incubateurs, de startups ou d’entreprises innovantes du numérique français ? C’est un beau Fouquet’s du Numérique qui se prépare ! "
C’est vrai quoi, que n’a-t-il été visiter Amesys* qui a su exporter notre savoir faire en Lybie ?
* Si l'on en croit le Canard Enchaîné (07/XII/11), Amesys, ex-fournisseur de feu Khadafi, vient de décrocher un contrat avec le Maroc de 2 millions de dollars pour la fourniture de "hard" (ordinateurs, disques durs) mais surtout de "soft" (?) (logiciel d'interception et d'analyse du trafic Internet) ; même chose au Qatar ; c'est une autre société française qui oeuvrait en Syrie.