France 2, 2e partie du journal de 13 h, du 10 avril 2011 : invitées de Laurent Delahousse, Mmes Rama Yade et Aurélie Filipetti.
Rama yade, qui vient de suivre Borloo, donc de quitter (potentiellement) l’UMP a, tout naturellement, la vedette. Pensez, la dame Filipetti appartient au PS qui, lui, vient d’adopter des propositions : une broutille à côté des états d’âme de l’ex-groupie de Sarko.
Elle démarre bien, sobre et tout, Mme Yade : si elle suit M. Borloo, c’est, qui pourrait en douter, sur ses convictions. Elle les rappelle d’ailleurs : sur Khadafi, sur l’équipe de France de foot au mondial, non, rien de rien, elle ne regrette rien ! Sauf que Kadhafi avec sa tente plantée en face de l’élysée a bien pris la France pour le paillasson des « Droits de l’Homme » ! Sauf qu’en Afrique du Sud elle s’est totalement ridiculisée avec son histoire d’hôtel luxueux – légitime si l’équipe de branquignols faisait un bon parcours, scandaleux si, comme c’était prévisible, elle sombrait – alors qu’«on» lui avait retenu plus luxueux encore. Et, s’en souvient-t-elle ? – à chaque pseudo rébellion, elle a démenti ses propres dires. Ô courageuse Rama Yade : ses convictions pèsent le poids de ses intérêts du moment.
Plus de portefeuille, elle peut reprendre de la pugnacité… prudente. Car, si elle s’en prend à une certaine tentation de certains à l’UMP à s’allier au FN, elle en dédouane vite Copé et se garde bien de dire qui sont ces « certains ». Mais ses convictions l’ont amenée vers une droite humaniste et sociale, représentée par Borloo. Un Borloo, qui comme chacun ne sait pas, en tant que Maire de Valenciennes, ville où le chômage atteignait 25 %, l’a considérablement réduit. (De combien ? est-ce que c’est transposable à l’ensemble de la France ?). Elle va jusqu’à tenir des discours invraisemblables – pour une ex-sous-ministre de Sarko – sur le cap que les hommes politiques, au-delà du quotidien, devraient être capables de donner au pays.
Delahousse, que l’on a connu plus élégamment impertinent, la laisse abondamment dégoiser ses éléments de langage. Quand enfin la socialiste a la parole, la si charmante Rama, bien formée à l’école Sarko, l’interrompt à tour de langue. Quand Delahousse lui redonne la parole, elle ose encore proférer un « Ne m’interrompez pas ! » à sa vis-à-vis, qui pourra, quand enfin elle a un petit droit de s'exprimer, comparer ses méthodes à celles de Marine Le Pen.
Rama Yade a dévoilé sa vraie nature : opportuniste, arriviste.
Delahousse a fait preuve d’une extrême complaisance à son égard.
Cayrol aurait pu se dispenser du coup de pied de l’âne en attaquant, in fine, Filipetti sur un aspect du projet socialiste, passé à la trappe du débat.
Un 13 h 15 du dimanche à oublier…