Décidément, Hollande, c’est sa fête ! Après Mélenchon et le pédalo, la dame Joly sort de sa torpeur pour dire qu’il est du bois dont on fait les marionnettes. Et Bayrou en rajoute une couche.
« Le programme du PS (…) est insoutenable… : 300 000 emplois-jeunes, 70 000 postes d’enseignants, allocation générale d’autonomie pour les étudiants, retraites à 60 ans. » A noter d’abord qu’il n’hésite pas à charger la barque puisque F. Hollande a parlé de 60 000 postes à recréer dans l’éducation nationale, sur cinq ans. Faut-il rappeler à M. Bayrou que presque un quart des jeunes de moins de 25 ans en recherche d’emplois n’en trouvent pas ? En fait beaucoup plus galèrent de petits boulots en intérims ! Faut-il rappeler qu’il ne sert à rien – si ce n’est à déplacer les dépenses – de repousser l’âge de la retraite quand les plus de 55 ans sont jetés dehors comme des kleenex usagés . Rappeler aussi que le rétablissement du droit de partir en retraite à 60 ans ne concernera en fait que les travailleurs ayant commencé très tôt, le plus souvent ceux qui ont eu les boulots les plus pénibles.
Et cerise sur le gâteau au poivre, du Copé pur sur « l’accord PS-Verts sur le nucléaire et le partage des circonscriptions » fait « sur un coin de table » et évidemment déplacé. Assez curieusement il conclut : « D’un Président (il veut dire d’un candidat ?), les Français attendent qu’il propose sa vision, non qu’il négocie ». Il est vrai qu’il n’a pas grand monde avec qui négocier.
Mais lui, sur le nucléaire propose une vision très floue. C’est Hollande qui est né en Normandie, mais c’est le gascon qui pratique le « p’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non » : « Après un débat national,[…] le Parlement ou le peuple tranchera » Pour ou contre la sortie du nucléaire ? pour ou contre un referendum ? Lui seul le sait… et ce n’est pas sûr. Sur la TVA sociale – anti-sociale serait plus juste, même claire vison : « Autour de moi beaucoup de gens y sont favorables. Pour l’instant, ils ne m’ont pas complètement convaincu.[…] Mais le débat continue. »
Faute d’un très improbable « big-bang politique, Bayrou montre bien de quel côté il va tomber après le 6 mai… à droite, fatalement.