Eh oui, elle est comme ça Morano Nadine, notre Sarah Palin, elle ressent des sentiments. Mais à l’écouter, on sent comme un ressentiment.
"J'ai ressenti un drôle de sentiment hier soir lorsque je regardais la télé, mis à part le discours creux de François Hollande, c'était de voir la place de la Bastille avec très peu de drapeaux bleu, blanc, rouge, beaucoup de drapeaux rouges et puis également beaucoup de drapeaux étrangers.
Quand je vois ça, ça ne me rassure pas beaucoup et je me dis (...) quelle est la France qu'on va nous construire avec le droit de vote des étrangers ? Nous nous battrons parce que nous ne voulons pas de ce droit de vote des étrangers. J'ai trouvé que, franchement, cette démonstration hier n'était pas engageante ni réjouissante pour la France que nous avons à construire. D'où la vigilance que nous aurons à faire respecter nos valeurs, notre engagement, nos convictions à l'UMP".
Elle était évidemment au diapason de Louis Aliot qu’elle avait câliné à Canal + entre les deux tours : sur France Info il disait sa surprise de voir tant de drapeaux étrangers pour saluer la victoire de F. Hollande, "J'ai beaucoup vu de drapeaux algériens, ce qui prouve bien que la communautarisation de la société française n'est pas une utopie, ni une vue de l'esprit mais qu'elle est une réalité" Mais méchamment – pour sa « copine » Nadine – il prétend que "Ce sont les mêmes drapeaux étrangers que l'on a vus saluer la victoire de M. Sarkozy et [celle] de Jacques Chirac, en 2002."
Sur ce rappel du passé, il est approuvé par Manuel Valls : "Il y avait beaucoup de drapeaux, comme en 1995 ou en 2002. Il y a un sentiment de double appartenance qui existe. La Marseillaise a été entonnée par ces dizaines de milliers de citoyens, dont les jeunes des banlieues, ça m'a pris aux tripes. J'ai ressenti chez eux la fierté d'être français. Je n'avais jamais vu ça sauf dans les stades de foot, et encore. Nous sommes tous français (…) Ce n'est pas à Nadine Morano d'expliquer qui est français et qui ne l'est pas."
Nadine Morano est sans doute classée hors concours pour le franchissement du « mur du çon » cher au Canard Enchaîné. Et elle pour suit sur la lancée de la campagne quasi xénophobe du sortant entre les deux tours, agitant encore le vote des étrangers qui ne concerne que les élections municipales. Quant à la critique du discours de F. Hollande, venant d’une personne qui pratique l’éructation permanente en guise de propos, elle ne peut que faire sourire.
Contrairement à elle, on ne donnera pas dans l’attaque pavlovienne. Avec N. Domenach (« La nouvelle édition » canal +, 07/05/12), on peut considérer que le sortant a enfin prononcé, avec son intervention finale, le seul vrai discours présidentiel de son quinquennat. Qu’il en soit remercié.
En bonus : Coluche