Arnaud Montebourg ou de l’art de gâcher une belle percée en se laissant griser par son verbe !
Ah ! il ne se sentait plus pisser – pardon parler – le bel Arnaud, invité de Pujadas. Ce n’était même plus cet air d’autosatisfaction un peu puéril qu’il affiche habituellement. Il le doublait d’un profond mépris pour les deux concurrents qui l’avaient pourtant devancé au 1er tour de la primaire citoyenne. « Les deux candidats impétrants », il nous l’a ressorti quatre ou cinq fois, avec une insistance qui prouvait qu’il avait préparé sa vacherie. Aubry, Hollande, ce n’était pas « bonnet blanc et blanc bonnet » mais « les deux faces de la même pièce ». Et il ajoute : " je ne sais pas s'ils sont capables, l'un comme l'autre, de se dépasser eux-mêmes et d’aller vers les Français qu'ils n'ont pas convaincus". La droite n’a même pas besoin de chercher des formules chocs contre la personne qui sera désignée dimanche prochain !
Question de se dépasser, il s’est surpassé avec un entretien à Libé ! « J’ai pu proposer des idées innovantes et des solutions nouvelles de nature de nature à faire bouger la gauche. La société s’est engouffrée(sic) dans cette offre politique. » Là ce n’est même plus un melon, mais une citrouille et les mollets ont dû faire craquer les bas de pantalons ! D’autant qu’il poursuit en prétendant avoir pris des voix au Modem, aux sarkozystes, au NPA, à Mélenchon, à Chevènement et même à l’extrême-droite et aux gaullistes, sans oublier des écologistes et des radicaux de gauche.
Et de se réjouir, vis-à-vis des deux finalistes : « Je les ai mis en minorité et ils sont tous les deux en difficulté ». Et jeu assez classique, alors qu’abandonnant toute la retenue dont il avait preuve pendant les débats, il tape à bras raccourcis sur Aubry surtout et sur Hollande, il joue les victimes. « Ils ont une vision retardataire de la situation économique et sociale », « Ce sont des dirigeants fermés aux idées nouvelles ! Ils risquent de faire perdre la gauche ! » Voudrait-il faire perdre le ou la candidat-e de la gauche désigné(e) le 16 octobre et, ainsi, ruiner la primaire citoyenne qu’il a lui-même initiée, qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
Ceux qu’il appelle « mes électeurs », il n’en est heureusement pas propriétaire, comme tous les participants du 1er tour, ils veulent eux que la gauche gagne pour les débarrasser de Sarkozy et sa clique !