Près de 260 personnes rassemblées, sous une pluie incessante, devant les grilles fermées du Rectorat de Nantes, voilà, qui, a priori, n’est guère impressionnant. Sauf que cela représente la moitié des personnels appelés à se rassembler. Si on considère que, dans les collèges notamment, il est difficile au chef et à l’adjoint de partir en même temps (la Zone A étant la dernière à bénéficier des congés d’hiver, les élèves sont assez excités), la mobilisation est exceptionnelle. Et traduit d’abord un ras-le-bol.
Ras-le-bol des effets d’annonce. Ainsi, Luc Chatel, alors que des négociations sont en cours, après la prime à la casse pour les Recteurs, parle d’une prime au mérite pour les personnels de direction. Ce que le SNES traduit par prime à la servilité. Or aucun des trois syndicats représentatifs n’a signé quelque accord que ce soit. Et les personnels de direction ne méritent pas l’opprobre infligé à cause de cette annonce unilatérale. Mais ce sont surtout ces fausses expérimentations, lancées à l’improviste, comme la concentration des cours le matin pour réserver l’après-midi aux sports et activités culturelles, qu’on se propose de généraliser sans avoir pu en tirer quelque conclusion que ce soit, qui épuisent l’énergie des équipes de direction.
Energies d’autant plus épuisées que les moyens se réduisent de dotation globale en dotation globale. Dans les collèges, la norme n’est plus de 25, mais de 28 élèves par division. Dans les lycées la norme de base est de 35, y compris dans les sections technologiques pour des enseignements généraux uniformisés.
Et si vous voulez détruire l’image du service public pas besoin de grands discours libéraux à la Madelin. Des suppressions de postes proportionnellement moitié moindres dans le privé. Des remplacements non assurés ou assurés tardivement. Sans parler de personnels débutants sans formation et du recours à nouveau grandissant à des contractuels.
Et en première ligne, sur le terrain, les équipes de direction qui doivent d’abord supporter loyalement la colère des personnels et parents devant la diminution constante des moyens. Puis jongler avec des contraintes de plus en plus lourdes pour que ça tienne dans l’enveloppe. Sans marge de manœuvre. Ce qui n’empêchera pas ministre, voire président, de proférer des discours totalement irréalistes sur le suivi des élèves, une orientation personnalisée, etc.
Les personnels de direction de l’Académie de Nantes ont donc voulu dire STOP à la dégradation du service public de l’éducation nationale. Et quelques honoraires ont tenu à leur apporter leur soutien.
Voir aussi des images de ce rassemblement
Pour compléter :
http://www.sgencfdtpaysdeloire.org/2010_2011/file/2010_2011/EDEN/lettre_recteur_21022011.pdf
http://www.sgencfdtpaysdeloire.org/2010_2011/file/2010_2011/EDEN/declaration_college_eden.pdf
PS J'eusse aimé y ajouter l'intervention du SNPDEN-UNSA, mais ni le site (quasi vide) ni
le blog ne donnent quoi que ce soit (mais peut-être ai-je mal cherché)...