Monsieur fait un complexe... A certains moments, il prend sa vessie pour une
lanterne.
- Et alors?
- Et alors, il se brûle !
« Donc c’est possible. On peut tenir tête aux banques et aux « marchés » et refonder son pays, comme nous le proposons et comme sont en train de le faire les Islandais. » nous assène notre Imprecator, Mélenchon !
En mars 2010, la « révolution des casseroles » avait amené à un référendum où « les citoyens islandais avaient fait un pied de nez magistral aux pressions exercées par la Commission européenne et consorts » en rejetant par 95% des suffrages une loi votée par le Parlement, bloquée par le veto du Président. Quel miracle, en effet, les Islandais refusaient de rembourser les épargnants britiches et bataves (400 000) qui avaient investi près de 2,7 milliards d'euros dans la banque en ligne Icesave, filiale de Landesbanki (banque islandaise nationalisée après la crise).
Non content de cela, les révolutionnaires islandais ont voté en novembre pour élire une « assemblée constituante ». « Mais oui ! Tout juste comme dans le programme du Parti de gauche en France ! » commente Mélenchon ! Elle était composée de 25 simples citoyens. « Une autre façon de dire: "qu'ils s'en aillent tous". C’est le scénario proposé par mon livre… » Comme M. Jourdain faisait de la prose, les Islandais mélenchonnent sans le savoir !
Peut-on, avec le président de l'association France-Islande, Jean Le Tellier, relativiser un tant soit peu : « L'Islande, c'est 300 000 habitants, c'est moins que la ville de Metz. Comparer sa gouvernance à celle de la France ou des Etats-Unis n'a pas grand sens ».
Quand vient la crise, l’Islande n’injecte pas de sommes dans ses banques, elle les nationalise, et indemnise les déposants islandais. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas, qui ont aussi indemnisé leurs propres épargnants qui avaient succombé aux charmes d’une banque en ligne (filiale d’une des 3 banques nationalisées), présentent la douloureuse au gouvernement de centre-droit islandais. Le Parlement vote une loi pour ce remboursement à crédit (mais avec un taux sévère de 5,5 %). Le Président met son veto (geste rarissime), d’où le referendum. Le taux de participation sera de 60 %. Mais comme, l’Islande envisage de demander son adhésion à l’Union Européenne, il semble qu’un nouvel accord soit en discussion.
Les Islandais n’avaient pas de Constitution. Quand ils se sont séparés du Danemark, ils ont gardé la constitution danoise. « Les islandais avaient juste substitué le mot « président » au mot « roi » comme doivent le faire tous les peuples réellement majeurs. », car figurez-vous que pour l’ex-sénateur socialiste, les norvégiens, danois, suédois, espagnols, britanniques… ne sont pas des peuples réellement majeurs ! (ce qui prouve qu’il ne dit pas que des conneries… il en écrit aussi). Donc une « assemblée constituante » a été élue avec … 36 % de participation. Le tiers état ? Et ce groupe des 25 semble mis en cause.
« L’exemple islandais » relève donc du pur fantasme mélenchonnien. D’autant que les sociaux-démocrates élus après la fameuse « révolution des casseroles » sont tout-à-fait dans les clous du FMI.
De l’art d’essayer de nous faire prendre des vessies pour de lanternes. Mais c’est Mélenchon qui se brûle.
Sources : Blog de la Méluche et Rue 89