Nouvelle contribution et nouveau contributeur. BA, comme il signe ses courriels, est un camarade syndiqué, passé lui aussi dans les rangs des pensionnés. Inutile de préciser que je ne partage pas sa critique du dernier livre de F. Hollande qui tourne souvent au réquisitoire.
Pour compléter quelques extraits du livre. Un article substantiel, donc.
Camarade,
Tu pardonneras certainement à l’ancien militant du PS le camarade et le tutoiement.
Je me suis efforcé de lire ton livre Changer de destin, et je ne le regrette pas, car si je m'étais contenté de ce qu'en dit la presse, le contenu de cette missive eût certainement été différent .
Ma première impression, en le refermant, c'est que tu ne pars pas à la légère, que tu as mûrement réfléchi et peaufiné ton projet et tes arguments.
La deuxième, c'est que tu ne réussis pas, à mes yeux, à faire oublier que tu faisais partie des dirigeants du PS quand il a tant déçu le peuple de gauche, ni à effacer toutes les contradictions de ton positionnement, qui apparaissent en outre au fur et à mesure que la campagne avance (comme la tranche d’imposition à 75%, qui a surpris tout le monde, pour ne citer qu’un exemple : ce qui me choque , ce n’est pas que l’on taxe les « riches », c’est que l’on puisse avoir de tels revenus !).
Certes on peut trouver dans ton livre quelques soupçons d'autocritique:
- sur la génération Mitterrand (J'en suis fier, même si j'ai parfois pris mes distances (p.12), J'ai adhéré au devoir d'inventaire que Lionel Jospin avait installé comme un préalable (p.152), les 35 heures appliquées parfois avec trop de rigidité (p.152))
- sur la compromission de la sociale-démocratie avec le néo-libéralisme (p.47: La gauche a fini par douter d'elle-même)
- sur l'échec de 2002 (p.14), et l'affaire du traité constitutionnel européen (p.96).
Mais rien sur ce qui a fait fuir nombre de militants: l’incapacité du PS à définir et appliquer une politique qui soit clairement de gauche, la bataille des égos et l'insuffisance de démocratie interne et d’exemplarité au sein du PS (même si tu dénonces le sinistre congrès de Reims (p.16)).
Les citoyens ont changé le regard qu'ils portaient sur moi, écris-tu p.18. Je t'en donne acte dans une certaine mesure. Mais bon sang là n'est pas la question!
Tu n’as pas encore réussi à me convaincre du fait que le Président d'un petit pays comme la France (oui, je sais, une grande nation, qui a marqué l’Histoire…) va à lui seul contrer l'oligarchie au pouvoir dans le monde et que ton projet, qui se refuse à "changer le logiciel" social-démocrate, va contrer les méfaits patents des excès du capitalisme!
Tu parais bien conscient du décalage entre l'immense espérance du peuple de gauche et la crédibilité des forces politiques qui se partagent les pouvoirs publics (La désespérance est si grande au sein du peuple (p.15), Je n'avais pas saisi toutes les colères des français (p.20), et La défiance s'est installée à un niveau rarement atteint (p.106)). Tu insistes sur le fait que la confiance est la condition de toute gouvernance. Mais pourquoi, après avoir été tant déçu par le PS, te ferais-je tout à coup confiance? Je te sais trop intelligent pour ne pas croire que l'électeur va te donner un chèque en blanc sur du déclaratif! Alors ta légitimité ne repose que sur une chose, d'ailleurs non négligeable: tu es le candidat désigné aux Primaires. Et comme les sondages te sont favorables, tu pourrais être tenté de croire que ton tour est venu, que tu n'as plus qu'à dérouler ton programme, et que l'affirmation forte de ce tu veux faire te suffira à trouver une majorité législative. Et ce sera reparti pour un tour, en oubliant une dimension essentielle de la politique, et qui explique tous les échecs jusqu'ici, la participation citoyenne et celle des forces vives de la société civile à l'élaboration et au contrôle des mesures politiques à mettre en œuvre ! Comme tu le dis, le président doit donner la direction, celle qui fait sens. Mais il ne peut et il ne doit pas arriver dans sa fonction avec un programme tout fait qui soit à prendre ou à laisser, car tu sais très bien que la conjoncture et les obstacles vont forcément le faire évoluer. Alors pourquoi ne pas te tenir à ce sur quoi tu ne transigeras pas: Ma mission consistera (...) à définir les grands objectifs (p.108) ? Et laisser ouverte la discussion et l'élaboration collective (p.10: Je crois en l'action collective), notamment dans l'économie, sur les mesures à prendre ? Tu l'envisages (p.123: Il existe évidemment d'autres propositions. La campagne est l'occasion d'en discuter.), mais pourquoi uniquement au cours de la campagne ? Dommage. Et une phrase m'a bien fait sourire: Je demande qu'on réfléchisse aussi à la politique proposée par mes concurrents (p.123), quand je vois comment tu les « assaisonnes » dans les pages qui suivent...
Quant au vote utile, je laisse cet échappatoire à ceux qui refusent le débat sur le fond (et tu rentres dans ce jeu p. 128 : à revenir vers une gauche plus à gauche, on peut risquer de laisser la droite au pouvoir)! Jusqu'à l'isoloir du 22 avril, le devoir de la gauche est de débattre, avec ses adversaires, bien sûr, mais aussi à l'interne, et ce n'est pas l'appauvrir ou lui faire courir un risque, bien au contraire: c'est pour moi la seule façon de regagner la confiance populaire!
En conclusion, le prof que j’ai été te dit : encore un effort, camarade, tu es en bonne voie !
Bernard Arnaud, proviseur retraité, membre d'A gauche autrement.
P.S. : Ci-après, j’ai épinglé quelques phrases qui m'ont donné envie de réagir.
Sur les valeurs
C'est tout à ton honneur de vouloir moraliser la politique, et c'est sans doute pour cela que tu fais de la vérité la première des valeurs, avant le mérite, la solidarité n'arrivant qu'en troisième.
Malheureusement la vérité et le mérite sont des mots tellement ambigus et galvaudés que tout homme politique devrait s'interdire de les utiliser sans dire ce qu'il met derrière. De même pour la devise républicaine: il est clair que les extrémistes de tous bords n'ont pas la même conception de la liberté, de l'égalité (que tu distingues de l’équité) et de la fraternité.
J'apprécie beaucoup que tu déclares que nos principes de laïcité ne sont pas négociables (p.84).Mais pourquoi faire un cas particulier de l'Alsace-Lorraine, comme si certaines "provinces rattachées" pouvaient se soustraire à la loi commune? C'est pourtant toi qui martèles: La gauche (...) c'est la loi, toute la loi, rien que la loi (p.82).
Je veux surtout dire, mais je sais que je ne t'apprends rien, que le langage performatif n'a jamais fait advenir que des illusions. Le président sortant en est le champion.
De même, je ne suis pas du tout sensible à ta tirade sur le patriotisme (surtout qu’il semble se résumer à un républicanisme, cf. p.76), sur la grandeur de la France, et à tes références gaullistes et mitterrandiennes. L'expérience, et l'Histoire elle-même, prouvent qu'il n'y a pas de leçons de l'Histoire. On peut en faire beaucoup de lectures différentes, et c'est comme ça que les mêmes "grands hommes" sont cités par des adversaires politiques antipodiques. De Gaulle et Mitterrand ont incarné des moments marquants de notre histoire, mais de là à les statufier… Tu rappelles très bien que la société sous de Gaulle était une société corsetée, autoritaire, archaïque, que Mai 68 allait bousculer (p.11); tu es moins loquace sur les zones d’ombre de Mitterrand, dont la gauche ne peut être fière…
J'ai bien compris que tu retenais en de Gaulle l'homme d'honneur qui a redonné sa fierté à la France. Et en Mitterrand celui qui a fait pleurer de joie la gauche en mai 81. Mais comment oublier que cette joie a vite été remplacée par une déception qui n’a fait que s’amplifier au fur et à mesure des participations socialistes au gouvernement de la France ? Il n’est pas étonnant dans ces conditions de trouver un sondage qui indique qu'une majorité d'électeurs a perdu confiance en les politiques, de droite comme de gauche, pour améliorer leur vie. C'est ça le fond du problème.
Et fallait-il remonter jusqu'à la monarchie capétienne d'Henri IV, qui changeait de religion comme de maîtresse, pour trouver un modèle, sans se demander à quel prix il a réalisé l'unité du royaume de France?
Heureusement tu cites Jaurès, Blum, Jean Moulin et Mendès, figures historiques incontestables, et plus généralement les quarante-huitards, communards et autres soixante-huitards, dont tu retiens les aspirations démocratiques et républicaines (bien sûr dans l’acception populaire, et non péjorative, du suffixe –ard…).
De Mitterrand, tu retiens également la phrase: La France est notre patrie, l'Europe est notre avenir (p.145). Mais combien faudra-t-il de patriotismes avant que les hommes prennent conscience qu'ils sont citoyens solidaires d'un même monde dont ils sont coresponsables?
Sur le modèle social
Ainsi la social-démocratie serait la seule à même de conjuguer égalité et liberté (p.48). Mais au nom de quelles expériences, de quels pays où elle aurait réussi ce qui a échoué ailleurs? Ce que je vois, comme tous les observateurs qui essaient d'être objectifs, c'est que la crise atteint tous les pays et tous les soi disant modèles. Tu sembles en désaccord avec le constat d'un Pierre Larouturou (Pour éviter le krach ultime, dont j'extrais ceci de la préface: Non, la crise n’est pas finie et la crise financière n’est que la partie émergée de l’iceberg. Non, le chômage et l’accroissement des inégalités ne sont pas des conséquences de la crise ; ils en sont la cause fondamentale. Non, la mondialisation n’est pas coupable, même s’il est urgent de l’humaniser. Non, la croissance ne reviendra pas et il est vital d’inventer très vite un nouveau modèle de développement. Pour éviter que l’Histoire ne se répète).
Tu sembles vraiment avoir un problème (non résolu à ce jour) avec la richesse: Il faut aussi des riches dans une société, s'ils ont mérité leur fortune (p.22). Les fortunes acquises par le travail et l'investissement sont légitimes (p.23). Je ne me lancerai pas dans l'éradication de la richesse (p.131).Mais les millions de pauvres, qui sont majoritaires en France avec ta définition (fluctuante, selon les moments et les lieux...) de la richesse, ont-ils mérité d'être pauvres? Car, hélas, tu ne sembles traiter ici que la richesse de l'argent ou du pouvoir, comme si acquérir ce type de richesse était le but ultime de la vie, et comme s'il n'y avait pas d'autres richesses permettant aux humains de s'épanouir?
Et tu as aussi un problème avec le mérite (est-ce ton éducation?): La République, c'est la récompense du mérite (p.41). Et aussi: J'ai franchi, une à une, les étapes de la méritocratie française (p.11). Quel aveu! Le mérite suffirait-il à justifier les inégalités? La méritocratie française, comme tu dis, n'est-elle pas qu'une entreprise de reproduction (tu en es conscient: Je suis issu d'un milieu plutôt favorisé (p.22))? Et que signifie "avoir du mérite"? Qui l'évalue et sur quels critères? Ne pourrais-tu laisser ce concept flou à la droite, où il a une acception qui renvoie plus à la morale, à la culpabilité, et à l'arbitraire des inégalités individuelles?
Ton contrat social semble se limiter à deux principes: A chacun selon son travail (p.26) et Le travail doit conduire à une vie meilleure (p.41). Mais au moment où le toyotisme, cet avatar du taylorisme, fait des ravages chez les salariés des multinationales et des grandes administrations (où il s’appelle aussi RGPP…) ne crois-tu pas, sans revenir à l'aliénation dénoncée par Marx, qu'il faudrait réinterroger la valeur travail, et lui redonner toutes ses dimensions ?
Enfin crois-tu qu'il suffira d'une conférence nationale sur les revenus et d'une vaste réforme fiscale plus redistributive (p.54) pour changer de destin?
Je t'avoue que j'ai du mal à voir à quel type de société tu aspires.
Sur le modèle économique
Tu dénonces l'empire de l'argent, et tu veux réindustrialiser la France. Bravo! Et ton credo est: Il n'y aura pas de redressement solide sans retour à la croissance (p.31). Aïe! Mais de quelle croissance s'agit-il? Tu en donnes ta définition p.131, une définition certes intéressante mais toute théorique. Toute la question est dans le comment on va pouvoir concilier la sauvegarde de la Terre nourricière avec une "croissance raisonnée" qui participe à une entreprise mondiale de codéveloppement (tu en parles à propos de l'Afrique p.147) dans le respect des droits humains? Cet enjeu considérable, cet impératif catégorique (comme tu le dis toi-même p.150) mériterait bien plus qu'une réforme de l'OMC (au passage comment ne pas dénoncer l'appartenance au PS de celui qui dirige l'organisation de la marchandisation capitaliste mondiale?) et la création d'une organisation mondiale de l'environnement (p.150).
Tu dis par ailleurs que le redressement ne viendra pas de l'austérité (p.135). C'est de bon augure, mais alors comment qualifier l'effort nécessaire de chacun pour redresser la France avant de se partager les fruits de la croissance?
J’ai bien noté que tu souhaitais privilégier le travail, et pas le capital, mais ne serait-ce pas plus facile à réaliser si on ne laissait pas au privé la propriété de tous les grands moyens de production ?
Et si la gauche, c'est la confiance dans le progrès (p.165), de quel progrès s'agit-il? Encore un mot-valise que tu ne devrais pas agiter sans en préciser le contenu. Claude Allègre croit au progrès, il n’est plus de gauche…
Et le reste ?
Tout ce qui précède, c'est sans compter sur ce avec quoi je suis globalement d'accord (sauf sur ton refus de programmer l’arrêt du nucléaire, et celui de la Vème république…), et qui n’est pas rien. C’est ainsi que j’approuve totalement ta priorité sur la jeunesse et l'éducation (en espérant que cela ne se limitera pas à des postes supplémentaires d'enseignants, et que tu ne réserveras pas le service civique, cette chance extraordinaire pour tous les jeunes d’expérimenter la citoyenneté en vraie grandeur, aux jeunes en échec scolaire (p.158)!
Changer de destin. Robert Laffont. 166 pages. 9 €.
Version numérique 6,99 €
"Changer de destin", le nouveau livre de François Hollande
Un livre pour présenter l'homme qu'il est et le président qu'il veut être. François Hollande vient de publier "Changer de destin", disponible en librairie depuis le 23 février. Il le présente ainsi :
« Pour que les Français me fassent confiance, ils doivent davantage me connaître. Ainsi, je veux leur parler franchement de mon parcours, de notre avenir et, surtout de mon projet pour la France. »
Dans cet ouvrage, le candidat évoque sa vocation politique, ses valeurs, son choix de se porter candidat, ses attentes pour les Français et la France. Et "surtout une volonté : celle de faire de la France un exemple parmi les nations". Voici quelques extraits.
Mon père, ma mère
"J'ai très tôt choisi de m'engager pour mon pays, peut-être à cause de mes parents qui ont sans le vouloir, déterminé cette vocation. Mon père parce que ses idées, à l'opposé des mienne,
m'obligèrent à construire ma pensée, à affuter mes arguments. Partisan de l'Algérie française, il profesait ses convictions qui heurtaient celles qui naissaient dans mon esprit. Sans doute est-ce
une éducation que d'aller contre celui qu'on aime. Mais au fond, je l'en remercie car cette confrontaton a aussi forgé mon caractère. Ma mère a rendu cette épreuve plus douce. (...) Elle a fait
plus que m'élever, elle m'a donné confiance. Elle m'a soutenu à chaque moment et je lisais dans son regard la fierté qu'elle éprouvait. (...) Elle ne connaîtra pas la suite de cette histoire qui
lui doit tant: elle est partie au moment où je prenais ma décision."
Changer le destin de la France, n'est-ce pas un but
inaccessible?
« Je suis candidat pour changer le destin de la France. En écrivant ces lignes, je pèse la lourde responsabilité qui est la mienne. Changer le destin de la France ? N’est-ce pas un but
inaccessible ? N’est-ce pas une ambition présomptueuse quand tant de contraintes pèsent sur la nation ? N’est-ce pas hors de portée quand tant de mes concitoyens doutent de la politique ? Eh bien
non ! La France se trouve à un moment décisif de son histoire. Dix ans de pouvoir conservateur l’ont conduite là où elle est, c’est-à-dire au bord d’une rupture avec elle-même.
Elle doit changer de voie. Entre la fuite en avant dans les excès et le redressement dans la justice, elle doit choisir » (p.7-8)
La France est à la traine
« Cette politique aurait pu avoir une excuse si elle avait fonctionné. Or si l’on a dit : « Travaillez plus ! », on n’a rien produit…de plus. La croissance française depuis 5 ans est l’une des
plus médiocres en Europe. Le déficit extérieur atteint des niveaux records. Le pouvoir d’achat stagne pour toutes les catégories. Le chômage a atteint son niveau le plus élevé depuis douze ans.
La France est à la traîne. » (p.43)
La sécurité... une inégalité de plus
«Les classes aisées, même si la police fait défaut, proviennent tant bien que mal à se protéger par la technologie, par leur retrait dans des quartiers bien surveillés et par le recours de plus
fréquent aux officines de sécurité privées. J'ai été effaré d'apprendre il y a quelques années que ces entreprises officieuses employaient plus de salariés qu'il n'y a de vrai policiers en
France. Voilà une démission de la République, voilà une inégalité de plus." (p.112)
Je remplacerai la loi Hadopi
«Je remplacerai la loi Hadopi, qui
n'apporte rien aux créateurs et tend surtout à les opposer à leur public, par une lois qui signera l'acte 2 de l'exception culturelle française, élaborée en lien étroit avec tous les
professionnels du monde de la culture. Ma proposition repose sur deux idées: développer l'offre culturelle légale sur Internet en simplifiant la gestion des droits et imposer à tous les acteurs
de l'économie numérique une contribution au financement de la création artistique. (...)
Le sursaut est civique, d'où l'enjeu de l'école
« Ce qui nous menace, c’est moins une nouvelle révolte des banlieues, comme en 2005, que l’éclatement, la fragmentation, l’enfermement dans des espaces délimités. Bref un conflit de territoires,
une géographie de la stratification sociale et ethnique. Aucun citoyen ne doit s’en accommoder. Car cette dérive est mortifère pour la nation. Le sursaut n’est pas qu’économique. Il est civique,
d’où l’enjeu de l’école, l’insertion, de l’accompagnement vers l’emploi. » (p.78-79)
L'Europe ne se fera pas sans les Européens
« Voudra-t-on poursuivre dans la voie d’une Europe de marché sans autre garde-fou que les disciplines budgétaires ? Ou bien le bon sens et le respect de l’esprit démocratique finiront-ils par
l’emporter ? L’Europe, ses responsables doivent s’en convaincre, ne se fera pas sans les Européens. » (p.101)
Le président ne doit pas être au four et au moulin.
« Le président ne doit pas être au four et au moulin. Il ne doit pas interférer dans le détail du travail des ministères. Il n’a que faire des jacassements de la rumeur. Mon rôle ne consistera
pas à squatter ou à phagocyter par les moyens les plus incongrus, par les annonces les plus factices, les journaux télévisés en remuant l’air volatil de la communication. Ma mission consistera,
si les Français en décident, à définir les grands objectifs et à m’y tenir. A dire à la nation la vérité sur sa situation. A mobiliser les énergies du pays pour affronter les défis. »
(p.108-109)
« S’il est une mission décisive, s’il est une tâche présidentielle, s’il est un sens à l’action collective, c’est de rendre un avenir à cette génération qui en est tellement privée. Et s’il est une ambition sur laquelle je souhaite être jugé, à la fin de mon quinquennat, ce sera celle-là. Changer le destin donné aux enfants. Changer leur vie. » (p. 162)