Dernière minute : la tête à ZOZO a été libérée et défilera donc !
La conjonction des imbéciles, tel pourrait être le sous-titre de cette censure.
Tour commence par une automobiliste choquée qui découvre à un rond-point angevin, une « grosse tête » de Sarkozy, surmontant un petit corps d’homme préhistorique, enfermée dans une cage dorée. Ciel, mon président ! a-t-elle dû s’exclamer. Comme au dessus de la cage une pancarte indiquait « Bioparc, ZOZO de Doué », elle téléphone au zoo de Doué-la-Fontaine. Pas au courant. La direction du zoo téléphone donc à la mairie d’Angers, puis à la police !
Ni une, ni deux, la procureure est saisie. Pas débordée par ses dossiers qu’elle doit être, car elle lance les plus fins limiers angevins sur la piste des gaucho-anarcho-autonomes auteurs de ce forfait.
En guise de terroristes en puissance, modèles Tarnac, nos enquêteurs vont découvrir des bénévoles d’une association de quartier qui, comme chaque année, annonçait leur carnaval. Comme le thème choisi était la pub, ils avaient parodié celle du zoo douécin qui se dit « Bioparc ». Et, tout-à-fait dans l’esprit du carnaval où on se moque des puissants : « On est parti dans le délire du carnaval.” Zozo”, c’était de l’humour. On ne fait pas de politique, assure Louis-Marie Haury, le directeur de la Maison de quartier. L’an passé, on avait mis la grosse tête de Roselyne Bachelot avec une grosse seringue. Une autre année, ça avait été celle de Michèle Alliot-Marie. » Le plus cocasse est que cette tête a été achetée au Carnaval de Nantes où elle a donc pu défiler sans encombre.
Il n’en sera pas de même dans la cité du Bon Roi René : il a fallu démonter la grosse tête et l’emmener au commissariat !
La direction du zoo de Doué-la-Fontaine, décidément très mal inspirée, a décidé de porter plainte « Je considère ça comme une blague, mais […] on ne veut pas être associé à une insulte » dit un certain Michel Bondu, au sens de l’humour proche du zéro absolu.*
Le pauvre directeur de la Maison de quartier sera-t-il poursuivi pour « offense au chef de l’état » : « Pour l’instant, je n’ai pas pris ma décision. L’enquête est en cours. » déclare la procureure. Quelle enquête ? Soupçonne-t-elle des comploteurs aux ramifications souterraines, avec la Maison de quartier comme couverture ?
Voilà en tout cas qui va nuire sérieusement à l’image d’un Anjou Rabelaisien qui ne craint pas une certaine outrance dans la joyeuse humeur des libations.
* Cette réaction stupide était assez étonnante et ne semblait pas dans l'esprit des fondateurs de ce zoo, par ailleurs remarquable, dans un site troglodyte qui ne l'est pas moins. Le zoo a finalement décidé de ne pas aller plus loin.
Source Ouest-France et Le Courrier de l’Ouest