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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 18:09

En annexe, en quelque sorte, du précédent article, un petit coup d’œil plus détaillé sur les résultats des élections professionnelles dans l’Éducation Nationale.


Même si, pour les personnels, ce sont les CAP nationale et académiques qui comptent, car directement branchées sur leurs carrières (mutations, avancement…), les comités techniques national et académiques ont un rôle plus éminent, puisque les questions d’organisation, de gestion des effectifs, de politique indemnitaire, de formation, de luttes contre les discriminations, d’hygiène et de sécurité, etc. leur sont soumis. Ils ont perdu le ‘P’ de Paritaire : seuls les élus votent. Le risque est donc grand qu’au lieu de chercher à présenter un front uni face à l’administration, ils se divisent.  Cependant, un rejet unanime d’un texte oblige à son réexamen. Mais les CT ne sont que consultatifs.


Comme ses membres sont élus par l’ensemble des personnels, ils mesurent la représentativité globale des organisations syndicales par le score obtenu en % et en nombre d’électeurs. Donc, une élection à faible participation nuit à la représentativité !


Ce qui ressort, avant tout, c’est cette baisse de la participation. Une chute de près de 23 points, de 61,3 % à 38,5 %.

 

EL2001_CTM_01bis.JPG

Le tableau publié par l’UNSA est assez parlant puisqu’il montre baisse (rouge) et augmentation (vert) des scores en %. Le grand perdant est incontestablement une Union pour l’école républicaine (UER), union de circonstance où le SNALC s’allie à la CFTC, qui passe de 7,06 % à 4,72, soit -2,34 %. Ensuite le FSU, qui perd 1,28 %, mais reste au dessus de 40 %.  Certes les syndicats dits réformistes progressent, l’UNSA surtout (+1,80), mais le sgen-CFDT, malgré son +1,54 %, est dépassé par FO, en progression (+2,79 %) et, d’une courte tête, en voix (10,09 % contre 9,99), FO qui peut difficilement être rangé dans le camp réformiste en ce qui concerne l’éducation.

EL2001 CTM 02

Le CTM(national) passe de 20 à 15 élus du personnel, par rapport à l’ex CTPM. C’est encore l’UNSA qui tire son épingle du jeu en gardant ses 4 sièges. Le sgen-CFDT en perd 1, la FSU 3, mais c’est conforme au nombre de sièges qu’ils auraient pu avoir en 2008, si la CTPM n’avait eu que 15 sièges. Le seul vrai perdant est le SNALC et son UER qui disparaît.


La FSU n’a plus la moitié des sièges, certes, mais c’est purement symbolique.

D’autant que, quand on examine les CAPN, on constate que chez les agrégés, avec une participation nettement moins dégradée (-13,3 %), le SNES et le SNALC, syndicats conservateurs s’il en est, progressent de presque 3 points. Chez les certifiés où là la baisse de participation est conforme à celle du CTM (-23,3 %), le SNES garde la majorité absolue à presque 51 % et le SNALC se maintient à 9 %. Seul FO progresse vraiment à +1,42 %. Chez les professeurs des écoles, le SNUIPP (FSU) a des positions plus nuancées que le SNES. On constate une nette progression de l’UNSA, FO confirme son implantation, mais le SNUIPP progresse aussi, quant au sgen-CFDT il perd encore un peu de terrain.


L’UNSA peut, à bon droit, se réjouir de ses résultats, d’autant qu’ayant récupéré le syndicat majoritaire chez les personnels de direction qui rafle 8 sièges sur 11 et atteignant près de 20 % chez les CPE, avec une majorité chez les IEN et IPR,  son assise n’est pas qu’enseignante. Le sgen-CFDT est sérieusement menacé par FO et en grand danger de marginalisation dans le 1er degré. Quant à la FSU, si elle perd quelques plumetis en CTM, elle est loin, très très loin d’être plumée.


Le rapport de forces n’a donc que peu bougé. Tout en sachant que le conservatisme constant du SNES par exemple n’a jamais empêché ses électeurs, voire ses adhérents, de s’impliquer dans des projets sur le terrain. Ce qui est sans doute le plus à craindre c’est le désenchantement qui gagne de plus en plus d’enseignants.


L’enjeu même de ces élections est hélas aussi à relativiser. La prétendue cogestion se limite aux CAPN-A, avec d’ailleurs des effets pervers ; le ministère tente arbitrairement de les contourner. En revanche sur les grandes orientations en principe soumises à l’avis des élus du personnel, les ministres s’en battent les flancs. Ainsi a-t-on pu voir de Robien, influencé par un groupuscule activiste, lancer un débat stérile sur les méthodes d’apprentissage de la lecture. La carte scolaire a été décrétée caduque, car tel était le bon plaisir du prince en son palais de l’Elysée. Darcos a pris la décision stupide de la semaine de 4 jours dans le primaire. Plus bénin, la pseudo expérimentation de classes à après-midi d’activités sportives, que l’on étend sans en avoir pu tirer quelque bilan que ce soit et en sachant qu’il est matériellement impossible de la généraliser…

Espérons que dans un avenir proche, le CTM ait vraiment du grain à moudre.


 

NB 1° Sur la CAPN des PLP, ma totale méconnaissance, non pas des enseignements qui s’y pratiquent, mais d’une vie syndicale marquée par l’implantation solide de FO et de la CGT, m’a amené à m’abstenir de tout commentaire.

2° L'emprunt du tableau et des graphiques à l'UNSA n'implique pas un changement de carte de ma part, cédétiste je fus, cédétiste je reste !

 

 

En complément :

Lelièvre : " Même si le diagnostic du décrochage d'adhésion aux syndicats est faux, il peut avoir un effet" 

Pour Claude Lelièvre, historien de l'éducation, la baisse du taux de participation aux élections professionnelles est un accident. Elle n'est pas due à une désaffection des enseignants envers leurs syndicats. Mais, si elle est vécue comme cela, ce ne sera pas sans conséquences réelles.  Lire la suite

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commentaires

B
<br /> Concernant les PLP, ce qu'il faut savoir, c'est que pour rester représentatif le Snetaa (Fen, puis Fsu, puis Eil) est passé avec armes et bagages à FO. Les oppossants à cette ligne se sont retrouvé<br /> au Snuep/Fsu ou au Se/Unsa. La percée de FO chez les PLP est donc assez artificielle.<br /> <br /> <br />
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