"On n'est pas la veille des années 30 en France. Nicolas Sarkozy n'est pas Adolf Hitler" : propos de Julien Dray, très critique envers les manifestations du 4 septembre contre la dérive xénophobe de Sarkozy et ses féaux, sur Radio J, le 5.
Il est vrai que le Juju, depuis qu’il a été lâché par certains camarades quand il a été victime d’une sombre manip, donne dans la défense aveugle de ceux qu’il estime victime d’une « cabale ». Ainsi jugeait-il, en octobre 2009, à propos de Jean Sarkozy, "injuste le procès qui lui est fait parce qu'il s'appelle Sarkozy et qu'il a 23 ans", lui reconnaissant "un certain talent".
Mais sur le coup, le désaveu des manifs dont le mot d’ordre était « Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité ! »allait encore plus loin dans la complaisance envers Sarkozy.
D’où mon courriel le 5 septembre 2010, au député de l’Essonne : « Depuis que grâce à […] quelques sbires […] votre signalement par "TRACFIN" a fait l'objet d'échos dans lémédias, même si finalement ça a abouti à constater que les investigations n'ont pas mis « en évidence un train de vie personnel dispendieux de la part de Julien Dray », vous jouez le rôle de défenseur de tous ceux qui, dans ce camp adverse, qui ne vous a pas épargné, sont à leur tour soupçonnés. […]
Le discours de Grenoble ne semble pas vous émouvoir puisque, le jour même d'une mobilisation citoyenne (que l'ex fondateur de "Touche pas à mon pote" semblait devoir soutenir à 100 %) vous commettez cette ânerie : "Sarkozy n'est pas Adoph Hitler". Qui a dit cela ?
Il serait peut-être temps d'arrêter de vous contempler un nombril outragé par le faible soutien de vos camarades dans l'épreuve, et de vous regarder dans la glace !
Ou alors, changez de crémerie (je sais l'heure n'est plus à"l'ouverture", mais sait-on jamais ?) »
Le lendemain, la réponse arrive : « Je réponds à votre lettre en vous faisant remarquer que michel rocard a comparé les lois actuelles à celle de 1933. Mais passons votre information peut etre partiale, ce n'est pas moi qui brandit l'anathéme. Pour le reste monsieur j'ai été le premier à dire que monsieur woeth devait demisionner, et je fus un des rares cet été à prendre la parole pour dénoncer le discours sur la sécurité du gouvernement. Donc en conclusion je n'admets pas vos remarques méprisantes, je ne donne pas de leçons mais quand j'en reçois de docteur es opposition autant quelles soient justes et honnetes. Pour le reste passons sur les sirenes je ne vous connais pas c'est une chance pour vous car comme çà vous pouvez me caricaturer dans l'ombre mais moi j'ai tout donné à mes combats et j'en suis fier. Pour finir je vous dis simplement que les méthodes staliniennes m'ont toujours ecoeuré... »
Le Monsieur est visiblement colère, vu son style un peu décousu, mais pointe bien sûr une vacherie envers Rocard. Réponse : « Vous n'avez pas lu Michel Rocard (pas plus que celui qui fait président qui, dans son funeste "discours de Grenoble", ne cite que la moitié de la phrase sur la France qui ne peut accueillir toute la misère du monde) " La loi sur les mineurs délinquants passe de la responsabilité pénale individuelle à la responsabilité collective. On n’avait pas vu ça depuis Vichy, on n’avait pas vu ça depuis les nazis. Mettre la priorité sur la répression, c’est une politique de guerre civile". Il ne compare donc pas "les lois actuelles à celle de 1933" »
Pas calmé pour un rond, le député de l’Essonne : « Monsieur et pas camarade(sic), votre citation exacte ne fais que confirmer mes propos...C'est par ailleurs vous qui m'avez insulté en insinuant que j'étais une sorte ou de recrue possible pour sarko ou que j'avais à payer une dette...[d’où il sort cette "dette" ?] Si çà ce n'est pas une insulte alors ...Par ailleurs comme vous êtes un militant j'aurai aimé avoir un mot gentil de votre part dans des temps plus rudes...Vous n'êtes pas donc un citoyen lambda mais quelqu'un qui est déjà dans la bataille politique. Je vous ai répondu et j'en resterai là car en fait vous êtes pour moi vos remarques me confirment dans mon combat contre une forme de culture autoritaire qui veut que l'on parle tous de la même voix. Vos amis de la majorité actuelle avaient moins de scrupules. Moi je n'ai pas triché dans les congrés, j'ai été 17 ans minoritaire.Je n'ai pas trahi le vote des militants et je n'ai pas tiré contre ma candidate dans une campagne alors les leçons... […]» La syntaxe est assez chaotique, comme la pensée.
Dernière réponse donc : « Outre que vous me faites dire ce que je ne dis pas […], je me permets de vous signaler respectueusement que dès que votre nom est apparu, j'ai commis un article sur mon déblog notes, le 19 décembre 2008 (Dray, la FIDL : la grande manip ! Copé nous enfume !)
Je ne vois pas en quoi la citation exacte de Rocard confirme vos propos erronés (où alors les mots n'ont pas le même sens pour vous : lecture symptomale en quelque sorte). Elle ne vous autorise pas à laisser entendre que Rocard a posé l'équationSarkozy=Hitler ! »
Dray ne s’est visiblement pas remis de l’odieuse campagne dont il a été victime et surtout du non soutien de ses camarades PS (ce puéril regret d’un « mot gentil » de la part d’un obscur – « dans l’ombre » - militant est symptomatique).
Son allusion aux « méthodes staliniennes », quand il s’agit de rappeler que les obscurs militants de base en ont un peu marre de voir leurs votes majoritaires bafoués par des éléphanteaux qui tirent contre leur camp (Valls en est un autre exemple), dénote une conception de l’adhésion (libre) à un parti démocratique singulière. Et, pour le seul plaisir de se payer Rocard en lui faisant dire n’importe quoi, bafouer la protestation citoyenne initiée par la Ligue des Droits de l’Homme, est, à mon humble avis, plus qu’une faute, une grossière erreur.
Pour le reste, ce qu’il dit sur « son » parti est dérisoire. « L’antisarkozysme ne fait pas un programme » ! Vérité de La Palice, comme on dirait à La Rochelle. Mais, l’un n’empêche pas l’autre.
S’opposer et proposer !