Une nouvelle contribution de Yoland Simon
Quelques remarques sur l’interview sur France Inter du candidat du Modem (7/9 12/01/12).
Évoquant la nécessité d’une Union nationale, Bayrou invoque le précédent de 1945. Il convient de rappeler que le tripartisme réunissait
les communistes, les socialistes, l’U.D.S.R de François Mitterrand et de Capitant, les radicaux, toute une nébuleuse de petits partis plus ou moins centre gauche et enfin le Mouvement Républicain
populaire. Ce M.R.P. rassemblait des gaullistes et ce qu’on pourrait appeler des démocrates chrétiens. Tous ont accepté le programme du C.N.R. qui n’était pas d’inspiration vraiment droitière et
qui faisait dire à une droite plus dure que les chefs du M.R.P. étaient sans doute des poissons rouges mais qu’ils nageaient dans l’eau bénite, ce qui rassurait… un peu. Faut-il rappeler à Bayrou
que le reste de la droite s’était largement discrédité pendant la guerre ? N’en disons pas plus ? Parler d’Union nationale est donc assez fallacieux alors que l’un des blocs, les droites qui
s’assument comme telles, furent en fait laminées quand elles ne furent pas mises en cause par l’épuration.
Venons-en à ce qui pourrait ressembler aujourd’hui à une Union nationale sous la houlette du bon François. Il lui faudra bien sûr une
majorité parlementaire. Sauf à rêver une déferlante du Modem, voire un Modem installé dans un improbable groupe charnière, la gauche ou la droite aura la majorité. Pourquoi la partageraient-ils
avec le bloc minoritaire ? Imagine-t-on Copé, par exemple, à la tête d’une majorité de députés proposant de partager le pouvoir avec une gauche minoritaire, et sur quel programme ? Une fois de
plus Bayrou vend du vent.
Enfin ce matin, on l’a vu s’opposer à la redéfinition du quotient familial avec d’étranges arguments. Déclarant notamment que c’est à
l’impôt de rétablir la justice fiscale. Comme si le quotient en question n’était pas précisément une mesure fiscale. Une fois de plus le mot de Mitterrand sonne toujours aussi juste : « Le Centre
n’est ni de gauche, ni de gauche. »