Nous le serine-t-on assez que nous laisserons à nos enfants une somme terrible liée à notre prodigalité insensée. Et les bons samaritains de nous inciter aux efforts nécessaires au nom d’un sacro saint devoir de solidarité avec les générations futures, notre propre progéniture. Évidemment le fait que cette exhortations pathétiques à faire des économies (drastiques, c’est le vocable à la mode) donc que ces exhortations nous viennent du monde de la banque et de la finance apparaît tout à fait normal. Après tout, notre argent, et celui de nos petits, c’est leur affaire et leurs affaires. Et ces bons apôtres, aidés en cela de nombreux médias toujours prêts à relayer les discours dominants et à se baigner dans le mainstream de la pensée économique du moment, ces bons apôtres donc de nous montrer le montant de la dette en train de s’affoler sur les compteurs de Bercy comme le montant d’une course en taxi dans les embouteillages de la Capitale. Dans ces exercices pédagogiques pour convaincre un vain peuple de la folie de ses dépenses, on use souvent d’une comparaison efficace assortie de principes du plus élémentaire bon sens. Comme un ménage, un pays ne saurait dépenser plus qu’il ne gagne. Donc sus aux fonctionnaires budgétivores, aux assistés de tout poil, aux profiteurs de la sécurité sociale et aux polygames prolifiques en quête de mirifiques allocations familiales. Et pourtant…
Quelques chiffres. La dette de la France est de 1.317 milliards fin 2011. Dont 40% environ 600 milliards est détenue par les Français. L’épargne des Français est d’environ 4.000 milliards (pourcentage record en Europe par rapport au P.I.B… Où l’on voit que les cigales ont des mœurs de fourmis). Enfin, le patrimoine du pays est évalué à 11.000 milliards d’euros dont une grande partie est détenue par des particuliers qui en feront profiter leurs rejetons. Chaque année nous payons en intérêts environ 45 milliards. 18 milliards sont payés à des avoirs français, banques, particuliers… Reste 27 milliards. Ces 27 milliards sont à mettre en comparaison avec les 100 milliards environ engrangés chaque année par l’épargne de 4.000 milliards. Autrement dit pour nos chers petits le solde est largement positif auquel il faut ajouter l’accroissement des valeurs patrimoniales. Il le serait bien davantage si en, 1973, Pompidou et Giscard n’avaient obligé l’Etat à se financer auprès des banques privées. Ce sont elles qui sont au pouvoir et tout le problème est là. Nous ne vivons pas au-dessus de nos moyens n’en déplaise à Apathie, Bayrou et consorts. En fait nous ne satisfaisons pas assez les appétits gloutons des financiers internationaux bien défendus par les penseurs libéraux qui squattent les émissions d’Yves Calvi.
Voir l’ouvrage, La dette publique une affaire rentable De Holbecq et Derrudder aux éditions Yves Michel.
Yoland Simon