Garder le cap, garder son calme, garder son sang froid !
C'est ce qu'aurait dit notre Ouf 1er, à propos de la crise actuelle. Outre le côté pléonastique des deux dernières prescriptions - et venant d'un personnage adulescent caractériel, ça ne manque pas de sel - le fameux cap européen (car c'est celui qui « fait président » de l'Europe qui parlait) est un peu perdu dans le brouillard.
En toute illogique, dans un mini-sommet, au lieu d'inviter tous les représentants de la zone euro, celui qui « fait président » réunit un groupe de quatre, excluant notamment l'Espagne et le Bénélux. Pour n'aboutir à rien, de surcroît.
L'Irlande, qui s'est gavée de subventions européennes, fait cavalier seul d'entrée au mépris de toute solidarité européenne. La chancelière allemande, à l'orée d'élections, ne veut pas entendre parler d'un fonds de solidarité européen. Chacun tire à hue et à dia !
Dernier écho du « parler creux » un relèvement des garanties bancaires à 50 000 € au niveau européen, alors que dans un discours notre Sarko (avant, sauf erreur, le cavalier seul de l'Irlande) avait promis une garantie totale. Promesse qui vaut celle qu'ont reçue les métallurgistes de Gandrange et que les salariés de Sandouville ont refusé d'entendre, faisant capoter l'opération poudre aux yeux du vibrion-président. Il n'en a pas moins clamé que le site de Sandouville serait maintenu, comme si c'était lui qui en décidait. Ghosn, comme Mittal, se contrefout de ces promesses pasquaiennes.
Un grand moment de parler creux fut le discours de Toulon où notre nabotléon eut des propos que n'aurait pas désavoués Olivier Besancenot pour dénoncer un capitalisme fou et immoral ! Et que dire de ce grotesque gag où, se retournant vers une Carla Bruni dont on va finir par douter de son intelligence, il déclame que, contrairement à elle, il n'a jamais été de gauche, mais qu'il a le sens de la justice. Les 15 milliards d'euros de cadeau fiscal aux plus favorisés sont là pour en témoigner.