Le futur Traité sur le Fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) fait à son tour l’objet des assauts des intégristes d’une pseudo-laïcité.
Sont visés :
l’Article 15
1. L'Union respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les églises et les associations ou communautés religieuses dans les États membres.
2. L'Union respecte également le statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les organisations philosophiques et non confessionnelles.
3. Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l'Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces églises et organisations.
et l’Article 17bis
1. Sans préjudice des autres dispositions des traités et dans les limites des compétences que celui-ci confère à l’Union, le Conseil, statuant conformément à une procédure législative spéciale à l’unanimité et après approbation du Parlement européen, peut prendre les mesures nécessaires en vue de combattre toute discrimination fondée sur le sexe, la race ou l’origine ethnique, la religion ou les convictions, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle.
Péché mortel : son préambule placerait l’Europe dans un héritage culturel et religieux ! Il est vrai que l’athée convaincu, que je suis, risque de se casser la gueule régulièrement en fermant les yeux devant la cathédrale de l’évêché crotté si peu cher à son prestigieux évêque Richelieu. Quand arrêtera-t-on de dire de telles couillonnades ? eh ! oui ! qu’on prenne l’histoire de France et de l’Europe sous un angle ou sous un autre, il nous faudra bien admettre qu’elle a reçu, ne serait-ce que sur le plan des monuments, un héritage religieux.
Est-ce aussi pécher contre la laïcité que de dire qu’elle est, peut-être, un peu la lointaine descendante du « libre examen » prôné par la religion « réformée » ?
Là où ça devient franchement malhonnête c’est quand nos pseudos laïques citent l’abominable article 15-3 en oubliant le 15-1 et le 15-2 (procédé, il est vrai plus qu’usé pendant le débat pré-référendum). Si on le remet dans le contexte, le caractère anti-laïque de ce 15-3 est rien moins qu’évident.
Quand à crier à l’amalgame quant à la lutte contre les discriminations fondées sur le sexe, la race ou l’origine ethnique, la religion ou les convictions, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle, cela est très révélateur d’un état d’esprit aux antipodes des principes de la loi de 1905.