Libération de Samedi 3/XI/07 publie un entretien intitule « L’école n’a pas le droit de faire silence sur le fait religieux » avec les auteurs d’un livre sur cette question.
http://www.liberation.fr/transversales/weekend/288981.FR.php
Les réactions à cet entretien relèvent parfois de la pathologie : quand je lis le mot religion ou religieux, je fais une crise de laïcardie (forme maligne de la tachycardie). Même pas besoin de lire l’entretien. On est dans l’acte réflexe.
Grand classique aussi : les attaques ad hominem : là, c’est une des co-auteurs qui est prise à partie, style ça ne m’étonne pas d’elle !
Plus intéressant sont ceux qui disent, certes le « fait religieux » mais pourquoi, alors, pas le fait astrologique ou le fait sexuel ?
Pour l’astrologie, faut-il rappeler que Madame Elisabeth Tessier est Doctoresse ès Sociologie : on est donc passé dans le domaine scientifique ! Bon, comme le point d’ironie n’existe pas, précisons que ce doctorat ne fait pas honneur à ceux qui l’ont délivré. Ajoutons que, sauf méconnaissance totale de notre héritage monumental, la part de l’astrologie « pure » ( ?) me semble quasi inexistante, en revanche les églises et cathédrales dignes d’intérêt pullulent. Et même là où les astres jouent un rôle (religions antiques ou d’Amérique précolombienne) ils sont déifiés et éléments de rites (et dans les religions antiques, c’est plutôt l’inverse : les dieux donnent leurs noms aux planètes et qui reprochera au prof d’histoire, en 6e, d’enseigner Mars ou Vénus ?).
Le fait sexuel est-il négligé : la cité des sciences tend à prouver le contraire. Mais ne trichons pas, même si la pudibonderie (laïque autant que catho, d’ailleurs) a reculé, il est plus vraisemblable d’avoir à expliquer Salomé plutôt que quelques poèmes à Lou d’Apollinaire, pour préparer le bac de français. Ce fait sexuel n’est d’ailleurs pas si éloigné du fait religieux. Sans aller chercher des exemples trop faciles dans la statuaire de l’Inde ou du Cambodge, on peut relire l’ancien et le nouveau testament, sans parler de la vie des « saints » (tout mystique est un érotomane qui s’ignore) sous cet angle.
Alors, oui – mais pourquoi faut-il être obligé de répéter une telle évidence ? – le rôle de l’école n’est pas de faire de l’instruction religieuse. Mais elle est, autant que faire se peut, de donner des clés de compréhension de notre culture d’abord et des autres cultures ensuite. Et même l’anti cléricalisme – faites lire « A bas la calotte » à des jeunes d’aujourd’hui – suppose d’être au fait du phénomène religieux,de ses rites et de ses pompes !
Sur ce sujet lire un entretien de J. P. Rioux, historien :
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