Le Québécois Bolduc est un peu à la peinture ce que le facteur Cheval fut à l’architecture.
Né le 1er janvier 1955 à Alma, au Québec (Canada). Il a vécu à Chicoutimi jusqu'en 1997. Vers huit ans, en regardant un film sur la vie de Van Gogh à la télévision, il aurait eu la révélation que dieu l’a envoyé sur terre pour transmettre son message aux humains à travers la peinture, si l’on en croit Patrick Cady. Le peintre dit « naïf » Arthur Villeneuve, qu’il rencontrait dans sa tournée, lui transmet les rudiments de la peinture. « J’avais une grande admiration pour ce peintre. J’ai passé le courrier chez lui, ou plutôt à côté de chez lui, mais souvent j’arrêtais pour lui parler, et c’est un peu ce qui m’a donné l’étincelle de départ pour commencer à peindre. » C'est le 4 janvier 1987, date anniversaire de la naissance d’Arthur Villeneuve, que Claude Bolduc commence à peindre en autodidacte. A l’instar de son maître qui exerça le métier de barbier pendant 30 ans, Claude Bolduc restera facteur.
L'artiste met alors en scène ses propres souvenirs autobiographiques et des sujets politiques ou sociaux, dans un style que l'on pourrait qualifier de naïf. Puis, dans ses peintures et dessins, des êtres étranges évoluent et interagissent dans une rêverie onirique sensuelle et vive, explorant les frontières entre les univers parallèles de la conscience et de l'inconscience.
En 1997, l’installation à Genève (Suisse) de Claude Bolduc le mène dans une recherche approfondie et non censurée de sa symbolique particulière. Dans un état d’esprit proche de Jérôme Bosch, sa réflexion s’étend alors aux grandes questions existentielles. Il explore à travers les thèmes éthiques contemporains les plus ambigus les avenues sombres, rendues accessibles par la progression exponentielle des récentes découvertes scientifiques : pollution, essoufflement des ressources, menace nucléaire, tentatives de contrôle absolu sur la vie et les maladies... Pour Claude Bolduc, le bilan du règne annoncé de l’Homme-Dieu est inquiétant. C’est pourquoi ses tableaux confrontent sans retenue Eros à Thanatos. Le peintre les oblige à une danse dans laquelle la symbolique judéo-chrétienne est revue à travers le prisme des visions singulières et exacerbées de l’artiste. (Gallerie Colline)
Outre ses qualités plastiques spécifiques, le travail de Claude Bolduc déploie, de fait, une grande richesse narrative. Le trait précis, voire ciselé, construit des univers interactifs complexes, peuplés de figurines étranges aux modus operandi multiples et fréquemment indéfinissables. L’œuvre picturale de Bolduc se prête ainsi, par plusieurs de ses aspects, à un compagnonnage avec l’écriture. D’abord les tableaux de Bolduc, qui sont souvent conceptualisés comme des récits visuels, font fréquemment l’objet de scripts ou de synopsis, rédigés par le peintre, antérieurement à la mise sur toile de l’œuvre. De plus, les œuvres de Bolduc, sont souvent des fresques polymorphes, faisant appel à un large héritage ethnoculturel. Mythologie, paganisme, imagerie judéo-chrétienne, tarots etc… toutes ces facettes visuelles et symboliques sont mobilisées et forment régulièrement le fond allusif ou la trame centrale des tableaux de Bolduc. Plusieurs des toiles se répondent entre elles, comme le ferait, par exemple, un chemin de croix ou une tapisserie médiévale. Claude Bolduc lui-même a, d’autre part, dans certains cas, produit des textes descriptifs et explicatifs visant à fournir le décodage herméneutique des fables ou des trames de ses propres œuvres. Parfois hermétiques, parfois explicites, il est indéniable que les tableaux de Bolduc sont logogènes (en ce sens qu’ils sont des déclencheurs de parole, verbale ou textuelle).
En 2010, Bolduc est retourné au Québec et continue de produire de nouvelles œuvres à un rythme rapide. Le peintre Claude Bolduc se réclame de l’Art Singulier. C’est à contre-courant de l’abstraction qu’il se pose en témoin caustique de son temps. Il adhère à la folie pure de l’Art Brut, mais ne renie pas pour autant les influences académiques puisées au hasard de ses précieuses trouvailles et dont il fait une relecture bien personnelle.
Dans le tableau La pondeuse, le peintre singulier Claude Bolduc installe un dispositif visuel imparable issu directement des développements de son imaginaire grafignant le monde. La femme, l’œuf cassé, la présomption de la ponte, le visage grimaçant de face, la figure statuesque de dos, sont tous immédiatement reconnaissables quoique ne renvoyant à rien d’immédiat, dans les faits. On a là un ensemble de conventions visuelles reconnues. Le figuratif est directement rejoint. Et pourtant rien de mondain n’est prosaïquement représenté. Le travail est exploratoire et largement autonome du quotidien. Il n’y a pas eu de séances de poses, pour cette toile. Nous sommes dans du cauchemardesque, du mental, de l’imaginaire, du transgressé. Chacune des altérations patafiguratives installées ici est sciemment décidée par l’artiste. Celui-ci n’aspire, ce faisant, qu’à associer toute l’imprégnation d’une hantise visuelle et narrative à la représentation picturale d’un étant qui n’existe pas, mais qui, fatalement, nous hante de façon décisive. On notera, corollairement, que le courant de l’Art Singulier, auquel Claude Bolduc s’affilie est plus un vaste mouvement polymorphe d’art exploratoire qu’une école formelle stricte, attendu que l’idiosyncrasie du peintre se déploie, imaginativement, dans la dynamique de cette tendance et ce, en toute autonomie doctrinale.
Né en 1955, il a dû subir le poids d'une église catholique au diapason de celle de Vendée dans les mêmes années, avec une éducation religieuse nourrie d'"histoire sainte" et de catéchisme : nombre d'oeuvres,intitulées Bible, Trinité, Commandemant, Révélation, Salut, Foi, Crucifixion, Saint-Suaire, etc. témoignent de cette imprégnation religieuse.
La référence à l'Art brut est explicitement assurée avec une série intitulée Psychopathias Sexualis.
Cette oeuvre intitulée "Rose cristal" est tiré d'une série intitulée "Tarot de Jézabel et Merlin".
Pour compléter :
https://www.honesterotica.com/illustrator/claude-bolduc
Le subconscient fertile de Claude Bolduc
Claude Bolduc, artiste-peintre
et, bien sûr, le site de l'artiste
Claude Bolduc va collaborer à 2 recueils de poêmes de Paul Laurendeau :
- dans le premier Rencontre onirique ce sont les tableaux du peintre qui engendrent les poêmes ;
- dans le second LOTUS -Poésie érotique passionnelle, ce sont les poêmes qui inspirent l'illustrateur.
Qui n'a rien à voir sinon la trompeuse homonymie - LA BOLDUC était née Mary Travers, mais peut-être que son époux, Edouard Bolduc, a un lointain lien de famille avec le facteur peintre ( ?) - mais un petit clin d'œil, avec cette chanteuse des années 30 du siècle dernier, à la chanson québécoise.