RAPPELS :
Le principe premier est la liberté : le burkini n’est donc pas interdit sur les plages sauf « trouble à l’ordre public » (le trouble risquant plutôt d’être causé par les chasseurs de burkinis que par celles qui le portent).
Dans beaucoup de piscines, certaines tenues sont proscrites, burkinis mais aussi bermudas ou shorts de bains, non pas en se fondant sur la laïcité, mais sur l’hygiène et/ou la sécurité.
Rappelons au passage que la loi de 2010, dite « anti burqa », n’est pas fondée sur la laïcité, mais sur la sécurité publique et l’interaction sociale.
Donc ne mettons pas la laïcité à toutes les sauces.
PIOLLE : LA MÉTHODE PROVOC
Quel drôle de calcul a traversé l’esprit du maire de Grenoble en lançant et d’aussi bruyante façon le débat sur les modifications au règlement des piscines de sa ville avant les législatives ?
Certes, les attaques, d’une violence et d’une malhonnêteté totale dont il a été l’objet, ont été révélatrices. Mais avait-on besoin de ça pour savoir que Darmanin et Wauquiez étaient des salopards cyniques ou que Zemmour était une ordure.
Autrement dit, la révision du règlement pouvait attendre un mois de plus, mais M. Piolle a délibérément choisi la provoc avant les législatives.
« La laïcité impose la neutralité la plus stricte au service public et à ses agents, jamais à ses usagers. »
RENNES : LA MÉTHODE CONSENSUELLE
Dès 2018, et avec une quasi unanimité, Mme Appéré, maire de Rennes, a fait modifier le règlement des piscines rennaises. Mais sans provoquer, si on peut dire, tout ce ramdam à la Piolle. Et cette révision, même si elle a abouti à autoriser le burkini, n’a absolument pas été menée sous cet angle. Paradoxalement c’est justement sous l’angle de l’hygiène avec comme seule obligation que les tenues de bain « ne doivent pas avoir été portées avant l’accès à la piscine ».
Interpelée, par la faute de Piolle, au dernier conseil municipal, Nathalie Appéré, comme le dit Le Monde, a rapidement évacué le « non-sujet » du burkini. Elle a dit avoir pour « boussole » la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat : « La laïcité impose la neutralité la plus stricte au service public et à ses agents, jamais à ses usagers. »
La loi de 1905 n’a pas instauré une police du vêtement.
Pour compléter :
(Re)Lire "En finir avec les idées fausses sur la laïcité" Nicolas Cadène