Depuis quelques temps des BÔGÔs – petits BÔurges qui se la pètent de GÔche – saturent touitteur avec leurs appels au vote utile, entendez au vote Mélenchon. Finie « l’ambiance de décomposition de la vieille gauche ! Les spasmes d’agonie du PS, du PCF, d’EELV » (Public-Sénat), finie la « direction communiste en perdition », et mieux encore ce « Vous êtes la mort et le néant » lancé au PCF, tout sucre, tout miel les responsables LFI invitent chaleureusement le camarade Roussel à… se retirer.
Vieux social-démocrate – social-traître dirait celui qui doit au PS d’avoir été élu plus jeune sénateur à son époque – ayant toujours pratiqué la discipline républicaine, il faudrait, hypothèse heureusement improbable que le « lider minimo » soit opposé à l’extrême-droite pour que j’envisage de glisser un bulletin à son nom dans une urne. Quant à voter pour lui au 1er tour, jamais !
L’agression de l’Ukraine est venue ranimer quelques douloureux souvenirs. Bien qu’il s’en défende maintenant bec et ongles, l’imprécateur a toujours été du côté de Poutine.
ALEP
Syrie
Quand on lui demandait s’il était "pour ce que Vladimir Poutine est en train de faire en Syrie", le coprésident à l’époque du Parti de Gauche répondait "oui". "Je pense qu'il va régler le problème". Alep dévastée, les couloirs dits humanitaires attaqués, les cessez-le-feu violés, écoles et hôpitaux systématiquement visés, lourd bilan pour maintenir le boucher Assad au pouvoir.
Mistral
Mistral perdant
L’annexion de la Crimée amène le président Hollande à annuler la livraison de deux navires de transports d’hélicoptères à la marine de guerre russe. Décision qui s’imposait (on n’ose imaginer ces deux « Mistral » participant aujourd’hui à l’attaque de l’Ukraine).
Avec sa modération habituelle, l’imprécateur clame que Hollande commet une trahison insupportable.
Il est vrai qu’il avait soutenu à tous crins l’invasion de la Crimée par le maître du Kremlin. Les Russes, annexant la Crimée « sont en train de prendre des mesures de protection contre un pouvoir putschiste aventurier, dans lequel les néonazis ont une influence tout à fait détestable ».
Et quand les séparatistes se déchaînent dans le Donbass, appuyés à peine discrètement par des mercenaires russes, Mélenchon dénonce « le caractère pitoyable des bandes armées ukrainiennes qui viennent d’être défaites dans l’est du pays en dépit de la sauvagerie de leurs actions. Tout repose donc à présent sur le sang froid de Vladimir Poutine et des dirigeants russes. Pas de guerre ! La patience, l’écroulement de l’économie ukrainienne, la désagrégation de ce pays qui a tant de mal à en être un, tout vient à point a qui sait attendre. » Et il prophétisait « si l’armée russe entrait en Ukraine à la suite des provocateurs nord-américaine, les forces qui tenteraient de s’y opposer seraient balayées en moins d’une semaine. »
Boris Nemtsov
L'assassinat de Boris Nemtsov, homme politique opposé à Vladimir Poutine, a lieu le
Avec sa logorrhée habituelle, il va instruire le procès de Nemtsov, qui, de fait, fut un artisan des privatisations de la période 1991-1993 sous le titubant Eltsine. Ledit titubant a d’ailleurs envisagé de faire de cet illustrissime inconnu (vice premier ministre) son successeur, avant de se raviser et de choisir un encore plus illustrissime inconnu, à l’époque, un obscur petit ex-lieutenant-colonel du KGB, devenu chef du FSB, le service secret qui a succédé au KGB, Vladimir Poutine. Boris Nemtsov, après s’être opposé à l’invasion de la Crimée, s’apprêtait à sortir un dossier montrant l’implication directe de l’armée russe dans le Donbass.
Constamment, du temps de sa députation européenne, il a défendu Poutine, travestissant d’ailleurs les textes auxquels il s’opposait : « 6 votes où l'eurodéputé Mélenchon a défendu les intérêts du régime de Poutine. »
Fin janvier, alors que 150 000 soldats russes s’étaient déjà massés à la frontière ukrainienne, Jean-Luc Mélenchon considérait que « ce sont les Etats-Unis qui sont dans la position agressive et non la Russie » (L’OBS)
Ses séides rappellent, à tout moment, que leur grand timonier a, de longue date, lancé une proposition d’une conférence des frontières. Ils oublient juste qu’en ce qui concerne l’Ukraine les “accords de Budapest”, signés en 1994 après la chute de l’URSS, stipulaient la dénucléarisation de l’Ukraine en contrepartie de la reconnaissance par la Russie de son indépendance.
Et alors que l’agression est lancée, Mélenchon prône une non-intervention qui rappelle cruellement celle de la France et du Royaume Uni, en 1936, en Espagne.
Il y a bien d’autres raisons pour ne pas voter Mélenchon. Même si, comme pour la campagne de 2017, il va nous jouer le candidat « force tranquille » voire enjoué, on n’oubliera pas qu’au lendemain du 1er tour il aura fallu lui tordre le bras pour qu’il appelle du bout des lèvres à faire barrage à la dame Le Pen. On n’aura pas la cruauté de rappeler le personnage écumant de rage lors d’une perquisition de son local. Non plus de rappeler sa complaisance constante avec les régimes cubain ou vénézuélien.
L’Ukraine suffit à le disqualifier.
commenter cet article …