Sur le « mur » d’un ex-collègue perdir, CGTiste,  grand admirateur de Cuba et du PCF, j’étais tombé sur un billet, imputant à un certain Klaus Schwab la volonté de nous ‘pucer’, volonté affichée dans un livre au titre révélateur « The great reset ».

Qui me rappelait le temps, hélas lointain, où, à Montaigu – oui le Montaigu de la chanson -, je glissais à ma CPE l’idée d’injecter une puce sous-cutanée aux élèves : un portail électronique à l’entrée et plus besoin d’aller récolter les absences dans les classes, quelques portails judicieusement placés dans les couloirs et les déplacements intempestifs repérés… Je sentais comme un doute dans l’esprit de cette excellente CPE : du lard ou du cochon ?

Là, le collègue s’appuie sur un article d’un site anarcho gauchiste britiche, Winter oak, chêne d’hiver (ça a peut-être un sens symbolique chez les rosbifs ?) pour dénoncer le Dr Schwab, un distingué économiste vivant en Suisse mais Allemand, le fondateur du Forum de Davos, un truc qui réunit les ‘grands’ de ce monde. Mais avec une pudeur que je n’ose qualifier de gazelle, il n’ose traduire les deux premiers paragraphes du logorrhéique article anglais.

Born in Ravensburg in 1938, Klaus Schwab is a child of Adolf Hitler’s Germany, a police-state regime built on fear and violence, on brainwashing and control, on propaganda and lies, on industrialism and eugenics, on dehumanisation and “disinfection”, on a chilling and grandiose vision of a “new order” that would last a thousand years..

Schwab seems to have dedicated his life to reinventing that nightmare and to trying to turn it into a reality not just for Germany but for the whole world.

Eh oui ! né en 1938, le Klaus, sauf erreur, avait 7 ans en 1945 ! Mais il a été tellement imprégné par ce régime policier bâti sur la peur et la violence, le contrôle et le lavage de cerveau, l’eugénisme, la vision d’un nouvel ordre qu’il a consacré sa vie à réinventer ce cauchemar en essayant de l’imposer, non pas dans la seule Allemagne, mais dans le monde entier. L’article est d’ailleurs illustré de photos du fascisme italien et de l’hitlérisme.

Ce fils de l’Allemagne d’Hitler a donc cosigné un essai, nommé The Great Reset, la « Grande Réinitialisation ». Bizarrement, point n’est fait mention du co-auteur, Thierry Malleret, pourtant bien suspect, lui-aussi, puisque ancien conseiller de Michel Rocard à Matignon !

Et si j’en crois le collègue, les auteurs suggèrent, dans ce livre, un certain nombre de mesures draconiennes pour contrôler la population sous l’égide de la « 4e révolution industrielle », y compris l’évaluation du risque des scintigraphies cérébrales pour franchir les frontières (?) et des puces implantables pour lire les pensées des gens. J’étais vraiment petit bras à me contenter de compter les présents ! Le mondialiste va également au-delà du simple fait d’exiger des certificats de vaccination pour voyager, laissant entendre que « même le passage d’une frontière nationale pourrait un jour nécessiter une analyse cérébrale détaillée pour évaluer le risque pour la sécurité d’une personne ».

Et comme un aussi diabolique projet nécessite des complices, il cite le canadien Trudeau, qui serait d’accord.

Mais le comique de l’histoire, c’est que nos anarcho-gauchistes de chez Bojo rejoignent une éminence catho très réac !

Comme nous l’apprend L’Obs, le premier à crier au feu a été un homme d’Eglise, l’archevêque Carlo Maria Viganò, ancien ambassadeur du Vatican aux Etats-Unis. Le 25 octobre dernier, il envoie une spectaculaire lettre ouverte à Donald Trump. Sa missive constitue la matrice de la théorie complotiste. « Le destin du monde entier est mis en danger par une conspiration mondiale contre Dieu et l’humanité », avertit le prélat. « Un plan global, détaille-t-il, appelé le Great Reset est en cours. Une élite mondialiste veut soumettre l’Humanité, en imposant des mesures coercitives destinées à limiter de façon draconienne les libertés individuelles. »  

Monseigneur Vigano croit même savoir que « la vaccination obligatoire sera accompagnée de l’obligation d’un passeport sanitaire et d’une identité numérique d’où découlera le traçage des contacts de la population du monde entier ». Résultat ? « Ceux qui n’accepteront pas seront confinés dans des camps de détention et tous leurs avoirs seront confisqués », affirme-t-il, sans jamais avancer la moindre preuve. Avant de conclure que seul le président Trump peut nous sauver de cet esclavage programmé « car celui qui occupe la chaire de Saint-Pierre [le pape François, NDLR] dès le début a trahi sa charge en donnant son soutien au programme d’une deep church, une Eglise profonde qui l’a choisi parmi les siens. »

Bien sûr tout cela est de la pure couillonnade !

« L’idée que nous défendons dans notre livre, explique le co-auteur, Malleret, est fort simple : la pandémie doit être l’occasion d’appuyer sur le bouton “reset”, afin de nous “réinitialiser” pour rendre nos sociétés moins inégalitaires et beaucoup plus respectueuses de la nature. En résumé, nous sonnons la fin prochaine de l’ère néolibérale. Une période durant laquelle la « société de marché » s’est substituée à l’économie de marché.» Sauf que, pour en arriver là, les deux experts plaident aussi pour une coopération internationale renforcée. « Sans une gouvernance mondiale, écrivent-ils, nous serons paralysés dans nos tentatives. »

« Gouvernance mondiale » ces deux mots ont déclenché les délires du chêne hivernal comme celles de l’anti-pape !

On retrouve un peu le schéma Bill Gates, accusé, lui, d’avoir fait fabriquer le virus, pour ensuite proposer le vaccin farci aux nanopuces qui permettront le contrôle des humains grâce à la 5 G. Là le milliardaire est remplacé par « le maître des maîtres du monde », Schwab, qui préside la fameuse conférence de Davos qui, une fois par an, réunit chefs d’Etats, grands patrons d’industrie et intellectuels, pour « penser le monde de demain ».

Et dans le complotisme, une certaine extrême-gauche et une extrême-droite certaine se rejoignent.