Grâce à MS DS et à son marido BS, de retour d’Azrou, après un séjour à Tarifa, nous avons découvert Martín Muñoz de las Posadas, sa Plaza Mayor avec son église monumentale et un peu en retrait son Palais du Cardinal Espinosa.
La commune doit son nom à un chevalier originaire de Burgos qui, à la fin du XIe siècle, a participé au côté de Rodriguez Díaz de Vivar dit « El Cid » à la reconquête de Tolède sur les Musulmans reconquista dirigée par le roi Alphonse VI. Il reçut donc du roi mission de consolider la récupération de territoires en s’implantant dans une zone autrefois peuplée de mozarabes et de berbères. Cette cité, au Nord de Ségovie, était une étape sur la route royale entre Madrid et Valladolid d’où un certain nombre d’auberges (posadas).
Mais c’est le Cardinal Diego de Espinosa y Arévalo qui donnera à son village natal le Palais Renaissance à son nom et l’extension de l’église paroissiale. Ce Cardinal Diego de Espinosa fut président du Conseil suprême et royal de Castille (1565) et inquisiteur général (1566) sous Philippe II qui lui confia même la régence quand il partit régler les problèmes de la Flandre en 1567.
L’église Notre Dame de l’Assomption
L’église Notre Dame de l’Assomption résulte de l’évolution d’une antique construction du XIe siècle, d’abord au XIIIe siècle en style roman, puis au XVIe siècle en style gothique. Sur un socle de pierres rectangulaires, c’est, comme le Palais, une construction de briques avec deux portes monumentales en pierre et une porte secondaire en briques.
Une seule nef – avec cependant une chapelle secondaire où l’on a découvert une peinture murale – très sombre car quasiment aveugle ; seul le chœur est bien éclairé.
C’est grâce à Napoléon que cette église d’un modeste village a hérité d’un « Greco ». En effet, ce « Calvaire », attribué à Dominico Theotocópuli dit « El Greco », qui représente le Christ mort avec la Vierge Marie, Saint Jean et le commanditaire, a été planqué là au moment des guerres napoléoniennes en 1830. L’œuvre connaîtra ensuite 17 années de prison ! En effet, au moment de la restauration de l’église en 1983, le curé confia la toile, juste enveloppée de draps, à la garde civile qui l’entreposa dans une cellule. Et ce n’est qu’en 2000 que ce Calvaire revint dans l’église. Protégé par un verre blindé l’œuvre n’est visible que si on glisse une pièce pour l’éclairage, forme moderne du tronc paroissial.
Autre œuvre remarquable la sculpture du cardinal Espinosa (voir plus haut) réalisée par Pompeio Leoni.
Le Palais du Cardinal Espinosa
Le Palais, attribué à Gaspar de Vega fut terminé en 1572. C’est un cadeau de Philippe II. Il porte donc sur sa façade les armes royales. Son patio carré est entouré d’une galerie à deux niveaux avec un élégant escalier.
Un très bel Hôtel de Ville donne aussi sur la Plaza Mayor.