Textes sacrés et sacrés textes
Quelques jours après la ‘journée des droits des femmes’, n’est-il pas nécessaire de remettre les choses en place avec des textes sacrés.
Tout homme qui prie ayant quelque chose sur la tête fait honte à sa tête.
Toute femme qui prie sans avoir la tête couverte fait honte à sa tête : c’est exactement comme si elle était rasée.
En effet, si elle ne se couvre pas, qu’elle aille jusqu’à se faire tondre ; et si c’est une honte pour la femme d’être tondue ou rasée, qu’elle se couvre.
L’homme, lui, ne doit pas se couvrir la tête, puisqu’il est image et gloire de Dieu, et la femme est la gloire de l’homme.
Ce n’est pas l’homme, en effet, qui a été tiré de la femme, mais la femme qui a été tirée de l’homme, et ce n’est pas l’homme qui a été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l’homme.
C’est pourquoi la femme doit avoir sur la tête un signe de sa dignité, à cause des anges.
En effet, de même que la femme a été tirée de l’homme, de même l’homme vient au monde par la femme, et tout cela vient d’Allah.
Jugez-en par vous-mêmes : est-il convenable qu’une femme prie Allah sans avoir la tête couverte ?
Eh quoi ? diront certains, style Riposte raciste, il nous assène des sourates sexistes, qui démontrent, si besoin était, que l’islam est incompatible avec notre belle République aux racines chrétiennes (car toute laïque que se prétend cette riposte, elle se réfère aussi à ces fameuses racines chères aussi aux de-souches qui résonnent comme des troncs creux).
Sauf que ces versets sacrés ne viennent pas du Coran, mais de la Bible (j’ai juste remplacé ‘dieu’ par ‘allah’ pour faire couleur locale, si j’ose dire) et pas de l’ancien testament, mais des épîtres de Paul (Corinthiens 11 3-15).
Et comment résister à la tentation de citer un extrait de l’épître qui, je l’espère, est encore lue aux messes de mariage :
« que les femmes soient soumises à leur mari comme au Seigneur, car le mari est la tête de la femme comme le Christ est la tête de l’Église, lui qui est le sauveur du Corps. Ainsi, de même que l’Église est soumise au Christ, que les femmes soient soumises en tout à leur mari. » (Ephes. 5, 22-33).
J’entends déjà les protestations vertueuses : c’est du passé, le christianisme, lui, a dépassé la lettre de ces épîtres pour n’en conserver que l’esprit sain et saint !
Allez donc en parler à Francisco Javier Martínez Fernández, archevêque de Grenade de son état !
En bonus celui de Matou
En complément :
Pas question, pour une femme chrétienne, de sortir tête nue, cheveux visibles.
« Qui que vous soyez, mère, sœur, fille, épouse, voilez votre tête. (…) Revêtez-vous des armes de la pudeur ; dressez devant vous le rempart de la modestie ; environnez enfin votre personne d’une muraille qui arrête vos propres regards ainsi que les regards d’autrui. » Et cela est valable partout, tout le temps :
« Ne vous affranchissez jamais de la discipline du voile, pas même un seul moment. »
En outre, le voile sera intégral.
Les chrétiennes doivent prendre pour modèles
« les femmes de l’Arabie (…) qui, non contentes de se voiler la tête, se couvrent aussi le visage tout entier, de sorte que, ne laissant d’ouverture que pour un œil, elles aiment mieux renoncer à la moitié de la lumière que de prostituer leur visage tout entier ».
Ainsi parlait Tertullien, premier Père de l’Eglise (env. 155-env. 225), dans un de ses 31 traités rédigé en latin, Du voile des vierges (De virginibus velandis). Cette nécessité du voile lui paraît si impérieuse qu’il y revient dans plusieurs autres livres – De corona, De oratione, Contre Marcion.
A cette époque, des siècles avant la naissance du prophète Mahomet, l’islam n’existait pas encore, mais les femmes arabes se voilaient déjà. Et Tertullien juge indispensable que toutes les chrétiennes en fassent autant. S’il faut soustraire leur corps aux regards, c’est parce qu’elles ont séduit les anges et causé leur perte, argument déjà présent chez Paul de Tarse.
Roger-Pol Droit Le Monde des livres
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