Décidément la définition d’Audiard aurait pu être inspirée par Robert Ménard : « Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. » Le Maire de Bériers ose donc afficher un pistolet dans toute sa ville avec cette légende loufoque : « Désormais la police municipale a un nouvel ami - Armée 24h/24 et 7j/7 » et 365j sur 365 voire 366 les années bissextiles !
Non content donc de débaptiser une place du 19 mars 1962 pour lui donner le nom d’un officier putschiste, de débaptiser également un groupe scolaire Nelson Mandela pour lui donner le nom d’Yves Rouquette* et, après avoir invité Zemmour puis de Villiers, d’inviter une autre figure de la réacosphère, L. Obertone, dont Marine Le Pen brandissait un ouvrage sur tous les plateaux et dont Ménard déjà faisait la promotion - c’est vous dire qu’il faut libérer sa parole ! – le maire de Béziers affiche « Beretta, mon amour ».
Insensible à ce romantisme, l’écrivain Gilles Moraton a adressé cette "LETTRE OUVERTE à Robert Ménard, maire Front national de Béziers :
« Ami : Personne qui de la part d'une autre est l'objet d'un attachement privilégié ».
En personnifiant ainsi un instrument de mort, en le parant des atours de l'amitié, un sentiment réservé aux êtres humains, vous allez à l'encontre de l'idée de sécurité, vous installez l'idée du combat dans les mentalités, vous préparez la population à la guerre.
Car cette image est un appel à la violence légitime.
Elle justifie à l'avance toutes les bavures à venir – qui n'en seront plus puisqu'un « ami » ne veut que votre bien.
Elle est un appel à la haine, cette image. Vous voulez choquer, vous voulez qu'on parle de vous dans les médias nationaux, votre immense ego ne peut se satisfaire du silence et pour ce faire, vous n'hésitez pas à faire appel aux instincts les plus bas, à la part sombre des individus, la protection du clan contre l'ennemi. Mais l'ennemi, Robert Ménard, l'ennemi est surtout dans votre tête, vous êtes votre propre ennemi, et le fait que vous ayez reçu le pouvoir du peuple ne vous autorise pas à ramener le peuple dans la préhistoire."
Ménard, c’est ce qui fait sa force, n’a aucun surmoi comme disent les psy. Certains peuvent voir dans cette affiche grotesque la volonté une fois de plus de faire le bouze – et de fait il bouze fort le Ménard. Mais sa défense est très premier degré : « Il faut envoyer des messages efficaces. On veut prévenir les délinquants et rassurer les Biterrois. Je suis désolé, j'appelle un chat, un chat. ».
Décidément, il ose vraiment tout…
* Ce militant occitan a participé au mouvement Volèm Viure al País – vivre et travailler au pays ! On était dans les années Larzac dont le slogan était Gardarem lou Larzac. A l’époque au sgen-CFDT, dont j’étais un très temporaire secrétaire national, un fier occitan militait pour que des points soient accordés au barême de mutation pour permettre de retourner viure al Pais ; il n’avait pas apprécié que je clame un Gardarem lou barem.
Pour en revenir à Rouquette avant de mourir il avait défendu l’hideuse crèche que Ménard avait cru bon de dresser dans la Mairie. Un tel personnage mérite à l’évidence de chasser un Prix Nobel de la Paix sur le fronton d’un groupe scolaire.
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