Hollande t'es foutu !
Après les huissiers et les notaires - pour le bien des prolétaires ? - les pharmaciens sont dans la rue.
Prenez garde, oui prenez garde, les socialos, les potards sont en pétard !
Les huissiers et les notaires nous l'ont déjà expliqué : s'ils se rebellent contre l'éventuelle menace, très potentielle pour le moment, d'une relative fin de leur monopole, véritable rente de fonction, leurs offices d'ancien régime, ce n'est pas pour protéger leurs confortables prébendes, mais pour le bien des plus modestes.
Les pharmaciens, c'est pareil, s'ils ferment boutique, c'est pour préserver notre liberté de ne pouvoir acheter notre doliprane que chez eux et notre pouvoir d'achat en le vendant au prix fort !
Et bien sûr, pour notre sécurité, car ils apportent le conseil indispensable, qu'on ne trouverait pas dans les rayons de la grande surface.
Sauf que, question conseil, le "pharma 24/24" n'est peut-être pas très performant !
Que trouve-t-on dans l'odieux rapport de l'Inspection Générale des Finances qui suscite l'ire de nos potards et des professions libérales coalisées ?
Un constat d'abord :
Dans les 37 professions et activités examinées, le bénéfice net avant impôt représentait en 2010 en moyenne 19,2 % du chiffre d’affaires, soit 2,4 fois la rentabilité constatée dans le reste de l’économie. L’examen des bénéfices déclarés par les professionnels a permis de constater qu’au moins 32 de ces professions présentent des revenus médians supérieurs au revenu médian* des salariés français. Parmi les 37 professions examinées, le revenu médian dépasse en effet 3 000 € (nets) par mois pour 18 professions, 10 000 € (nets) mensuels pour 5 professions et 20 000 € (nets) mensuels pour 3 professions. Economiquement, les niveaux de revenus observés, souvent supérieurs à ceux que les usagers imaginent, ne s’expliquent pas toujours par la durée de la formation, l’ampleur des investissements à réaliser ni l’existence d’un risque d’échec économique de l’activité.
Parallèlement, il a été constaté qu’entre 2000 et 2010, les professions concernées ont vu leur valeur ajoutée agrégée augmenter de 54 % alors que le PIB ne progressait que de 35 %. Sur la même période, le bénéfice net de ces professions s’est accru de 46 % alors que les prélèvements obligatoires progressaient en valeur de 29 %.
* Le revenu médian est celui au-dessous duquel se situent 50 % des revenus et au-dessus duquel se situent 50 % des revenus. A distinguer du revenu moyen que les très hauts revenus, même peu nombreux, tirent vers le haut.
S'agissant des pharmaciens, les préconisations sont simples :
Les pharmaciens bénéficient d'un monopole sur la vente au détail de tous les médicaments, même de ceux portant sur de petites pathologies courantes (rhume, douleur, fatigue, mal de gorge, toux).
Pourtant, pour ces derniers types de produits, qui sont des produits courants, l’apport thérapeutique et les conditions d’utilisation sont généralement bien connus des consommateurs ou correctement expliqués dans les notices.
Par ailleurs, sur ces médicaments, le rôle de conseil et de prévention joué par le pharmacien, est limité dans les faits comme en attestent de nombreuses enquêtes de consommateurs, et il n’apparaît pas indispensable à la protection de la santé publique. La mission relève que le cadre législatif et réglementaire de la vente au public de médicaments reconnaît déjà ce fait de deux façons :
- - en application du code de la santé publique, la délivrance d’un médicament peut dès aujourd’hui être assurée par un préparateur en pharmacie, sous la responsabilité et le contrôle effectif d'un pharmacien, et non obligatoirement par le pharmacien en personne ;
- - depuis le 1er janvier 2013, les officines de pharmacies sont autorisées à vendre certains de ces médicaments sur leur site internet.
S’ils ne représentent pas une part majoritaire du chiffre d’affaires des officines (moins de 15 %), la mission a constaté l’existence de marges élevées sur ces médicaments (... ).
La mission n'a pas identifié de raison qui justifie l’interdiction faite aux commerçants, notamment dans la grande distribution, de commercialiser les médicaments à prescription médicale facultative. Ce constat (…) vaut également pour les dispositifs légers (pansements soignants, vitamines, produits d’entretien de lentilles de contact, autotests de grossesse...).
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