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4 mars 2016 5 04 /03 /mars /2016 17:38
Surligné par M.G.

Surligné par M.G.

Figurez-vous qu’il y a de l’eau dans le « Marais mouillé » ! Beaucoup d’eau ! même que ça « inonde ». Le naïf lecteur pourrait se dire qu’un marais inondé quand il pleut beaucoup, ça n’a rien d’extraordinaire. Mais nos agriculteurs ne l’entendent pas de cette oreille. Et selon le bon principe privatisation des profits et socialisation des pertes, ils ne vont pas tarder à réclamer des indemnisations.

Le Marais Poitevin, si on en croit un spécialiste, se divise en quatre zones :

->Les terres "hautes" des îles : altitude inférieure à 20 m.

->La frange maritime : les prés salés, inondés aux grandes marées. 

->Le marais desséché sans arbres et réservés à la grande culture mécanisée. 

->Le marais mouillé, inondable, sur une surface sillonnée de canaux.

   

Et comme l’explique M. G.,  éminent prof de SVT (Sciences de la Vie et de la terre) « L'eau qui s'écoule dans le marais est en grande partie fournie par les nappes phréatiques de la plaine Luçon-Niort, les rivières étant déjà canalisées ; bien évidemment l'hiver, les précipitations abondantes font monter le niveau des nappes et alors la bordure du marais reçoit davantage d'eau : nos anciens avaient observé cela et prévue une zone d'écoulement, très lent étant donné la platitude du marais, avant la récupération de ces eaux au niveau des canaux dits de ceinture. Ainsi, par ces canaux de ceinture, ils ont délimité 2 zones de marais (pour faire simple) : une zone inondable appelée le marais mouillé, avec des prairies « humides » s'enrichissant des inondations hivernales et jouant un rôle de filtres pour l'eau, et une zone sans inondation entre les canaux de ceinture et les digues de la mer, propice aux cultures, en particulier céréalières. » A noter que les rendements céréaliers sont des plus élevés ! Et que cette petite Beauce se partage entre quelques gros agrariens.

Mais, les prairies du marais mouillé ont laissé de plus en plus la place à des cultures, en particulier du maïs avide d’eau.

On a en quelque sorte remplacé l’éponge végétale des prairies par l’évier d’un sol semé beaucoup moins perméable. Un pari rentable tant que les précipitations sont modérées et la nappe phréatique plutôt basse. Mais qui devient perdant quand la nappe phréatique étant rechargée, les précipitations sont plus abondantes.

« L'évaille de février vaut du fumier » ! ce dicton maraîchin ne semble pas du goût de nos agriculteurs vendéens qui, eux, mettent en accusation, l’évacuation, à leurs yeux insuffisante, des eaux vers la mer. Qu’importe si une trop forte arrivée d’eau douce nuirait aux conchyculteurs de l’anse de l’Aiguillon ! Les propos vengeurs de nos propriétaires contrastent avec le ton serein d’un article de la Nouvelle République dans les Deux-Sèvres où " l'évaille " s'installe dans une douce tranquillité. Mais il parle du marais qui appartient à tous et cette inondation, contrairement à ce que clament nos agriculteurs, est le présage d’une herbe abondante ; le pêcheur lui pense que la crue est propice aux brochets.

D’un phénomène classique, irrégulier comme tout phénomène climatique, mais prévisible, nos « agriculteurs du marais » veulent faire croire à une calamité. Et surtout due à une mauvaise gestion commandée par les écologistes qui imposent leur diktat. Ils réclament déjà des ouvrages adaptés à leurs propres exigences. Autrement dit, ils veulent profiter de tous les avantages que peut procurer le marais mouillé, mais sans en subir les aléas. Oubliant d’ailleurs que si le marais mouillé ne jouait plus son rôle tampon les catastrophes naturelles deviendraient bien calamiteuses.

Une logique productiviste agressive caricaturale. Et qui fait fi de l’intérêt général.

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11 juin 2008 3 11 /06 /juin /2008 18:04
Guyane, département (trop ?) d'outre-mer

Ce matin (11/06/08), aux infos de France-Inter, il est question d’inondations, je ne sais plus où, suite à un violent orage. Un brave homme nous apprend qu’il y a deux mètres d’eau dans sa cave.

 

Or, le 3 juin, dans la commune de Grand Santi, des habitations avaient de l’eau jusqu’au toit. Soit j’ai mal écouté et regardé, soit il n’y a eu aucun écho, et les images – pour autant que le FR3 local en ait tourné – n’ont pu traverser l’Atlantique.
Un enfant disparu, plus de 1000 personnes abandonnant leur demeure, quelque part au bord du fleuve Maroni, selon la loi de proximité, c’est moins important que les caves de Trifouillis-les-Bruyères où les soldats du feu se sont transformés en shadoks et ont dû pomper toute la nuit.
La catastrophe Guyanaise qui touche aussi, en aval, Saint-Laurent-du-Maroni (c’est là et non à Cayenne que débarquaient les forçats, et l’île du diable où fut relégué Dreyfus se trouve en face de Kourou, mais cependant, dans notre imaginaire, Cayenne fut longtemps synonyme de bagne) n’aura donc pas les honneurs de nos radios ou télés hexagonales, fussent-elles du service public.

 

 

S’agissant de l’enseignement public, le même effet distance (et la totale ignorance des réalités guyanaises) joue. Il est vrai que, si en métropole Darcos peut arguer de baisses d’effectifs pour justifier(?) sa saignée drastique de postes, l’argument est balayé par les faits dans ce DOM américain où on estime à 3000 le nombre de jeunes relevant de l’enseignement obligatoire, non scolarisés. Le fameux fleuve Maroni en crue, bien qu’il soit d’une largeur qui ferait passer la Seine pour un aimable ruisseau, n’empêche pas les pirogues du Surinam de passer d’une rive à l’autre et c’est la même chose, à l’opposé, côté Brésil avec l’Oyapock. L’immigration est donc, proportionnellement, massive. Et de nombreux enfants n’ont pas le Français comme langue maternelle. D’où la nécessité de mettre en place des actions pédagogiques spécifiques.
 
 
 
Rien n’est fait ou presque, si bien que la situation scolaire est catastrophique et que les enseignants par des actions répétées tirent la sonnette d’alarme… en vain, jusqu’à présent. Et sans que les médias se fassent l’écho de leur action.
 
C’est bien loin, la Guyane !
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