11 juin 2008
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18:04
Ce matin (11/06/08), aux infos de France-Inter, il est question d’inondations, je ne sais plus où, suite à un violent orage. Un brave homme nous apprend qu’il y a deux mètres d’eau dans sa cave.
Or, le 3 juin, dans la commune de Grand Santi, des habitations avaient de l’eau jusqu’au toit. Soit j’ai mal écouté et regardé, soit il n’y a eu aucun écho, et les images – pour autant que le FR3 local en ait tourné – n’ont pu traverser l’Atlantique.
Un enfant disparu, plus de 1000 personnes abandonnant leur demeure, quelque part au bord du fleuve Maroni, selon la loi de proximité, c’est moins important que les caves de Trifouillis-les-Bruyères où les soldats du feu se sont transformés en shadoks et ont dû pomper toute la nuit.
La catastrophe Guyanaise qui touche aussi, en aval, Saint-Laurent-du-Maroni (c’est là et non à Cayenne que débarquaient les forçats, et l’île du diable où fut relégué Dreyfus se trouve en face de Kourou, mais cependant, dans notre imaginaire, Cayenne fut longtemps synonyme de bagne) n’aura donc pas les honneurs de nos radios ou télés hexagonales, fussent-elles du service public.
S’agissant de l’enseignement public, le même effet distance (et la totale ignorance des réalités guyanaises) joue. Il est vrai que, si en métropole Darcos peut arguer de baisses d’effectifs pour justifier(?) sa saignée drastique de postes, l’argument est balayé par les faits dans ce DOM américain où on estime à 3000 le nombre de jeunes relevant de l’enseignement obligatoire, non scolarisés. Le fameux fleuve Maroni en crue, bien qu’il soit d’une largeur qui ferait passer la Seine pour un aimable ruisseau, n’empêche pas les pirogues du Surinam de passer d’une rive à l’autre et c’est la même chose, à l’opposé, côté Brésil avec l’Oyapock. L’immigration est donc, proportionnellement, massive. Et de nombreux enfants n’ont pas le Français comme langue maternelle. D’où la nécessité de mettre en place des actions pédagogiques spécifiques.
Rien n’est fait ou presque, si bien que la situation scolaire est catastrophique et que les enseignants par des actions répétées tirent la sonnette d’alarme… en vain, jusqu’à présent. Et sans que les médias se fassent l’écho de leur action.
C’est bien loin, la Guyane !