Coup de massue, bien sûr, après les aveux de l'ex-ministre du budget.
Même si, comme le remarquait un commentateur, sa démarche d'aveux et d'excuses à l'états-unienne contraste avec les mensonges sempiternels des TIBERI qui, après des fraudes électorales massives et avérées, des années plus tard ne sont condamnés qu'à des peines bénines et pas définitivement, cette nouvelle est un coup rude pour la gauche de gouvernement. Même si la défaillance est individuelle, elle ne fait que conforter les néo-poujadistes de tout bord. (03/04/13)
A la manœuvre dans les deux cas, Mediapart, chevalier blanc, pourchassant le ministre coupable forcément coupable. Mais, pour l’instant, des éléments avérés pour Woerth, des accusations non (encore ?) étayées pour le Ministre du budget.
L’histoire, dit-on, ne se répète pas elle bégaie.
Flash-back sur l’affaire Woerth. Ce sont Sarkozy et Courroye qui ont créé l’affaire Woerth. Au départ, une histoire de famille : la fille, lasse de voir sa mère se faire plumer par un gigolo platonique, veut faire reconnaître que la maman yoyotte un peu de la touffe. Dans cette querelle, une partie du personnel, lasse du comportement du gigolo, se range du côté de la fille. Dont le majordome qui, armé d’un vieux dictaphone, enregistre les conversations de sa patronne avec son homme d’affaires, gestionnaire de sa fortune. Illégal, certes. Non destiné à une quelconque publicité. Mais pas inutile pour la défense de la fille pour plaider l’abus de faiblesse contre Banier.
Le procureur Courroye a laissé entendre à l'avocat de Françoise Meyers-Bettencourt, maître Olivier Metzner, que le Parquet resterait neutre. Aussi, quand le bouillant avocat apprend que le procureur courtisan essaie d’enterrer l’affaire (car Sarkozy semble avoir pris le parti de la mère), comme par hasard l’enregistrement du majordome se retrouve à Mediapart, mais aussi au Point. L’authenticité de ces 21 heures d’enregistrement, pour clandestines qu’il fut, n’a jamais été mise en cause.
S’agissant de celui qui vise Cahuzac, les conditions d’enregistrement sont encore plus rocambolesques. Une fausse manœuvre qui ferait que vous pourriez parler à l’un tout en étant enregistré sur le répondeur d’un autre. Et là les causes de la soudaine publicité faite à cette médiocre et courte bande sont mystérieuses. Eh quoi ! la conversation daterait de 2000 et jaillit en 2012 ! Le propriétaire du répondeur – « honorablement connu » selon Sud-Ouest – aurait "fait extraire [la conversation] de son répondeur par un expert, [puis l’]aurait fait déposer chez un notaire". Entre temps, Cahuzac, déjà député, est devenu Maire de Villeneuve-sur-Lot. En 2010, époque où il est censé avoir clos un compte en Suisse, il devient Président de la commission des finances et depuis un peu plus de 6 mois il est Ministre du Budget. On notera d’abord que Cahuzac qui, dans la conversation téléphonique de 2000, est censé se préoccuper de fermer ce compte clandestin mettrait dix ans pour le faire. Ensuite que le détenteur de la bande-son a, lui, mis 12 ans à la rendre publique.
Seul point commun, le caractère clandestin des enregistrements. Sinon, rien à voir. Action volontaire, d’assez longue haleine, mais dans un but explicite et dont la parution a des causes explicables, dans le 1er cas. Tout l’inverse dans le second : captation fortuite, quelques minutes, apparition inexplicable sans mobile apparent.
Rappelons aussi, que dans l’affaire Bettencourt, Woerth n’a cessé de s’emmêler dans des contre-vérités puériles, toutes démontées les unes après les autres. Alors qu’ici, le second élément à « charge », l’achat d’un appartement parisien a été démonté par l’accusé. Mediapart - reprenant les accusations d’un agent du fisc parlant de l’"appartement parisien situé avenue de Breteuil [acquis] pour le prix de six millions et demi de francs, financé comptant, en début de carrière, à hauteur de quatre millions dont l’origine reste douteuse" – avance donc ces 4 000 000 de francs d’apport personnel. Cahuzac donne le détail (prêt familial, fonds de son épouse, vente d’un appartement) qui fait passer cet apport a à peine 1 000 000 de francs.
Reste donc cet agent du fisc, aujourd’hui retraité, comme témoin à charge. Il prétendait dans un mémoire "daté du 11 juin 2008, qui dort actuellement dans les archives du tribunal administratif de Bordeaux" tenir des informations "de plusieurs sources extérieures à l’administration fiscale", qui "convergent vers les mêmes conclusions" : "Alors que [Cahuzac] exerce des activités au cabinet de Claude Évin, ministre de la santé, il ouvre un compte bancaire à numéro en Suisse",soit entre 1988 et 1990.
Comme ce fameux mémoire contient d’autres accusations plus que sujettes à caution – des biens à La Baule et à Marrakech – l’avocat du ministre ironise pourquoi pas une hacienda au Mexique ? Cette contre-attaque, comme celle de Cahuzac lui-même, est qualifiée de défense tapis de bombes par F. Arfi, le journaliste de Mediapart.
Journaliste qui se défend de « feuilletonner », tout en prétendant tenir de preuves… qu’il ne publie pas.
Donc, en attendant lesdites preuves, il faut rappeler à ceux qui somment l’accusé de prouver son innocence – et comment prouver que l’on n’a pas fermé un compte, en Suisse ou ailleurs, si on n’en pas eu ? –que c’est aux accusateurs de prouver la culpabilité.