Un échange amorcé en 1993, entre le Lycée Charles-De-Gaulle de Saint-Louis du Sénégal et le Lycée du Pays-de-Retz de Pornic (44) a été victime de la bêtise de fonctionnaires français du consulat de Saint-Louis. Ils ont refusé le visa de 12 lycéens sénégalais qui devait passer deux semaines dans le lycée et des familles de lycéens de Pornic. Comme en 2010, 18 lycéens Pornicais avaient pu passer deux semaines à Saint-Louis sur le thème du développement durable.
Donc, dimanche 3 avril, les lycéens, parents et enseignants du Lycée de Pornic ont appris avec consternation et colère que les jeunes sénégalais qui devaient participer à ce 7e voyage avaient vu l’avion qui devaient les emmener à Paris décoller sans eux. L’enseignant, qui devait ensuite les guider jusqu’à la Gare Montparnasse, les a attendus en vain à l’aéroport.
En effet, une première demande de visas est refusée, une seconde également. Et, à chaque fois il a fallu verser 1000 € au consulat (caution remboursée en cas de refus ? ou sommes versées à fonds perdu ? même dans le 1er cas, il ne vaut mieux pas qualifier le procédé).
Toujours pour les mêmes motifs, que le proviseur du Lycée de Pornic récuse, « d'une part, absence de suffisamment de preuves de moyens de subsistance en France. C'est archifaux. Nous nous sommes engagés à honorer tous les frais et le certificat d'hébergement a été signé par le député-maire, Philippe Boënnec. D'autre part, absence de preuves de volonté de bien vouloir quitter le territoire à l'issue du séjour. C'est un procès d'intention ! Nous en sommes au septième échange, il n'y a jamais eu de problème ! » Il ajoute : « Je suis intervenu auprès de Philippe Boënnec, qui a pris contact avec les Affaires étrangères, l'Intérieur et l'Éducation nationale. » Le député-maire UMP s'avoue « surpris de cet excès de zèle du consulat. Avec la préfecture et les ministères, nous faisons tout pour que ça se règle. »
L’espoir de voir arriver les 12 lycéens n’est pas tout-à-fait nul. Sous réserve que le voyage annulé soit bien remboursé, puis qu’il y ait un vol disponible à brefs délais…
Mais cet « excès de zèle » n’est pas isolé. Ainsi, en 2010, la ville de Clamecy avait dû annuler une quinzaine culturelle Malienne, les visas ayant été refusés aux artistes invités. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Si excès de zèle il y a il est le résultat de consignes restrictives – fruit d’une politique portée par Besson, Hortefeux et maintenant Guéant. Elle va avoir comme conséquence d’éloigner peu à peu de la francophonie de futures élites africaines qui trouveront un meilleur accueil dans des pays prêts à concurrencer ce qui reste d’influence française.
Ou comment une vision bornée et électoraliste aboutit à se tirer une balle dans le pied.
Source Ouest-France
Source : Lycée de
Pornic