« Tout quitter, les autres, sa vie…
Ils oublieront bien vite heureusement »
Voilà ce qu’écrivait maman, décédée lundi 17 septembre et qui a rejoint papa le 20, au côté aussi de Manu, sa petite fille.
Reprenant l’idée de Jean Rollet, cette page se veut comme une stèle virtuelle ; un témoignage pour qu’elle reste vivante dans la mémoire de sa famille, de ses amis.
Née en 1923, Janine pour l’état-civil, Nano, pour tous ou presque. Mis à part ses deux fils, tous, ses filles, belles-filles, gendres, petits-enfants, arrière-petits-enfants, en bref toute la famille et les amis, l’appelaient Nano.
Le texte qui suit est la synthèse des réactions de petits-enfants, lu pendant les obsèques.
Nano,
Humble, sans extravagance, c’est peut être cette simplicité qui te rendait si charmante et qui t’a permis de t’adapter à chacun d’entre nous des premières petites filles fin 60 aux derniers arrière-petits- enfants aujourd’hui. De la politesse que nous nous imposions instinctivement pour les plus grands au premier gros mot, entre parenthèses, comme pour effacer ce qu’il venait de dire, prononcé par Jérôme.
Tu t’intéressais discrètement à nous.
Qui d’entre nous n’a jamais été surpris de se rendre compte que, l’air de rien, tu suivais l’évolution de chacune et chacun ? Entrée au collège, lycée, baccalauréat, études…
Patiente, tu as supporté nos caprices de gamins, nos « je sais tout » d’adolescents ! Tu ménageais tes mots mais lorsque tu parlais tout ce que tu disais était pertinent, lucide et parfois moqueur ou cinglant mais sans jamais aucune méchanceté.
C’est grâce à toi, je pense, que nous avons tissé dans cette famille un lien très fort qui nous a poussés il y a deux ans à tous nous réunir oncles, tantes, cousins, cousines...pour un week-end de cousinades.
Cousinades : nostalgie peut être de ces Noël où nous nous retrouvions tous, où souvent nous découvrions, pour les filles, avec joie, le pull dont on avait toujours rêvé et que tu nous avais tricoté et …l’incontournable galantine. Nous aurions tous crié au scandale si tu ne l’avais pas préparée ! Et pourtant, tu jurais à tous les coups que c’était la dernière !
Nano les p’tits plats…Sans chichis comme d’habitude. Mais chacun garde en mémoire les gratins de macaronis, les purées maison où Emilie trempait son doigt pensant qu’on ne la voyait pas, la soupe à l’oseille que j’attendais avec une impatience certaine….
Nano les voyages : on ne peut pas parler de toi sans parler du Maroc, ton amour pour ce pays et les gens.
Cette capacité à t’émerveiller et t’enthousiasmer du monde qui t’entourait!
Nano, c’est aussi le camping : privilège des 3 grandes que nous étions Delphine, Manue et moi. Saint Hilaire de Riez, 10 ans, 15 ans nous avons profité de vacances en tête à tête avec toi.
Tu aurais sûrement rougi et protesté d’une telle description. Pourtant elle s’est écrite avec la contribution de chacune et chacun.
Enfin, comment parler de toi sans parler d’Adé ?
Nano et Adé ont toujours été là, présents, comme une évidence, deux repères identifiants, réconfortants, rassurants et nécessairement constructifs pour chacun d'entre nous les 2ème et 3ème générations. Nos fondamentaux familiaux.
Adé et Nano c’était aussi un amour fort et profond que nous avons tous ressenti et le seul réconfort que nous pouvons trouver c’est que tu nous as quittés pour rejoindre ton Amour.