De Max Gallo à Mona Ozouf, d’Alain Finkielkraut à Philippe Meirieu, c’est la mobilisation générale !
La patrie est en danger. L'union sacrée s'impose. Le moulin de Valmy, les taxis de la Marne et l’appel du 18 juin ne seront pas de trop pour inciter à lever l’étendard sacré de la Résistance avec un grand R ! Ceux-là mêmes qui rejetaient le grandéba bessonien, invoquent l’identité nationale en péril. « L’histoire en phase terminale » titre sans rire Libération.
Mais que se passe-t-il ? Rien que d’habituel ! Un « classique pour tous » ! Souvenez-vous, naguère, la bataille homérique pour la défense tout aussi sacrée de l’Orthographe en péril. Finkielkraut était déjà aux avant-postes, l’aimable Bernard Pivot se transformait en Super-Dupont pour sauver les accents circonflexes en péril et tous ces chausse-trapes qui font le charme de ses dictées ! N’oublions pas non plus la croisade des rétropenseurs pour le b a BA, b a BA en lecture. Là, la levée en masse a pour cause la suppression de l’enseignement de l’histoire-géo en terminale scientifique !
En fait, elle n’est pas supprimée, mais y devient optionnelle. Mais ce mot même – optionnelle – est une insulte à notre passé sacré. Les mânes de Michelet, de Lavisse et même de Mallet et Isaac, les Jacob et Delafon du manuel scolaire, naguère, sont invoqués. L’horaire augmente en première, qu’importe !
"Au moment où le président de la République et son gouvernement jugent urgent de lancer un grand débat sur l'identité nationale qui doit mobiliser le pays, cette mesure va priver une partie de la jeunesse française des moyens de se faire de la question une opinion raisonnée grâce à une approche scientifique et critique, ouvrant ainsi la voie aux réactions épidermiques et aux jugements sommaires". L’appel, on le voit, donne, comme il se doit, dans le style emphatique. Sauf que, parmi les signataires, un Finkielkraut, par exemple, illustre bien ce refus, que l’on n’ose qualifier de viscéral, de réactions épidermiques et de jugements sommaires, lui qui affiche une opinion ô combien raisonnée sur Internet, alors qu’il n’a même pas un ordinateur.
Les polémiques sur les vaccinations pourraient aussi inciter à développer une culture scientifique. Or, en terminale Littéraire il n’y a pas une seule heure de Maths, de Physique ou de SVT ! Vous avez bien lu, au moment où près de 200 pays se réunissent à Copenhague pour faire face aux enjeux de la Planète, ces élèves ne bénéficieront d’aucune approche scientifique pour se faire une opinion raisonnée sur ces enjeux ! Mais, il est vrai, une formation scientifique pas plus qu’historique, ne met à l’abri de toutes les dérives obscurantistes : les centaines de médecins emportés dans les courants sectaires en témoignent.
Parions, que si le nègre d’UBUprésident, Guaino, adepte d’une histoire « bling bling »*, où l’approche scientifique laisse place à l’image d’Epinal, poussé par Gallo, se rallie à la croisade, son maître ne va pas tarder à prendre le dossier en main et foutre en l’air le peu qui restait de la réforme du lycée. A la grande satisfaction, du SNES et du SNALC, des Lambertistes et du FN !
* L’histoire bling-bling N. Offenstadt Stock (autre petit pari, au passage, sans grand risque, gageons que Jacques Julliard, qui, en matière d’éducation n’est jamais en manque d’une finkielkrauterie, va nous consacrer sa chronique à cet horrible attentat, oubliant, comme la plupart des signataires d’âge chenu, que, jusqu’en 1976, époque où il était encore un affreux sguénard, cédétiste, l’hist-géo n’existait en C, équivalent des S d’aujourd’hui) que pour l'oral de rattrapage.
NB Une pétition autrement intéressante