Ouest-France du 30/11/12 met à la Une un commentaire d’un certain Pierre Cavret qui soutient les propos outrés de Mme Parisot, Présidente du MEDEF, contre le projet de nationalisation-relai d’A. Montebourg. "S'il s'agit par de tels propos, tout simplement d'exercer une pression, de faire du chantage, dans le cadre d'une négociation, c'est inadmissible." Dénonçant sur RTL "une expropriation", la patronne des patrons a appuyé la position du prédateur Mittal.
Marc Fiorentino, éditorialiste de La Tribune qui peut difficilement passer pour un économiste marxiste, a tenu, lui, des propos, sans doute inattendus, dans La Nouvelle Edition du 27/11/2012, sur la nationalisation de Florange.
Il a rappelé qu’en 2006*, le Groupe Arcelor, pépite européenne a été victime d’un hold-up financier où on a confondu libéralisme et laissez-faire. Les 150 milliards que l’état avait mis dans la restructuration sont partis à la casse. Cette OPA hostile a été réglée pour un tiers en cash et deux tiers en actions Mittal. Ceux qui parlaient de monnaie de singe ont été traités de racistes, disons donc que ça a été réglé en billets de monopoly, car les actions ont perdu de 40 à 80 % de leur valeur. Les engagements pris – maintien de l’activité et de l’emploi – n’ont pas été respectés.
Pour Fiorentino, cette nationalisation serait un avertissement clair aux nouveaux investisseurs étrangers : il y a des règles à respecter.
Il faut relativiser d’ailleurs. Il ne s’agit bien sûr pas d’une nationalisation style 1981. Ni même de la nationalisation de fait de General Motors par Obama. Mais d’une opération temporaire pour lever le blocage de Mittal qui empêche en fait les possibilités de reprise en refusant de vendre la « filière froide », alors qu’il s’agit d’un site intégré.
Le « jusqu’auboutisme » est le fait de l’affairiste Mittal et non du Ministre Montebourg. Pour Fiorentino, il n’y a aucun risque pour l’état qui achètera pour revendre. Des repreneurs sont sur les rangs.
La déclaration de Mme Parisot est donc une réaction purement idéologique et bornée.
* Le ministre du budget de l’époque était un certain Jean-François Copé qui a laissé commettre ce hold up.
NB Pour l’essentiel, je reprends sinon la lettre même, du moins le sens du propos de Fiorentino ; on peut le vérifier avec un extrait de l'émission.