« Que les choses soient claires : il présentait toutes les caractéristiques de la pédale planquée. Il était gay avec ses amis proches (ceux qui méritaient de savoir), il s’amusait à faire la folle avec ses étudiants, les soi-disant futures élites de la République, mais il n’était pas gay pour le « gros du peuple » (ceux dont il n’avait rien à foutre en fait).
Comme beaucoup de pédés blancs, friqués, haut placés dans l’ascenseur social, Descoings semblait parfaitement à l’aise avec la notion de coming-out à deux vitesses : « homo for those who know, hétéro for those who don’t need to know » (« homo pour ceux qui savent, hétéro pour ceux qui n’ont pas besoin de savoir »). Gay à la cour des puissants parmi ceux qui décident, straight dans le monde réel, au milieu de ceux qui subissent. »
Tout le papier de ce minable terroriste verbal n’aurait pas mérité autre chose que la chasse d’eau, s’il n’avait été repris par RUE 89 et cité par @rrêt sur images.
« Qu’importe si le bilan de Descoings à la tête de Science-Po est plutôt positif et si ses anciens élèves la larme à l’œil tiennent mordicus à lui rendre hommage ».
En effet pour cet obsédé de l’orientation sexuelle de son prochain – et qui visiblement a beaucoup de problèmes avec la sienne – l’œuvre de Descoings à la tête de Sciences Po ne compte pas, ce qui seul compte est que Descoings n’ait pas clamé au « gros du peuple » (?) sa prétendue homosexualité.
Totalement obnubilé, il écrit : "Le plus fascinant (…) c’est que (…) les homos eux-mêmes prirent le parti de défendre le droit de Descoings à cacher sa sexualité. Ce qui, pour un homme à la tête d’une institution censée former les élites de demain, et payé avec nos impôts, a de quoi faire peur." Que répondre ? Peut-il même comprendre ce nombriliste que, comme le chantaient Font et Val – du temps où Val était fréquentable – de l’orientation sexuelle de X ou Y, « on s’en branle ! ». Que ce n’est pas parce que les gendarmes sont payés avec nos impôts que l’on doit leur demander d’afficher leurs orientations sexuelles. Oser parler de cette notion bâtarde de vie privée traduit une conception inquiétante de la vie en société dans une démocratie. Le droit d’afficher, de revendiquer même son homosexualité ne peut aboutir, sauf chez des esprits totalitaires, à l’obligation de le faire.
La citation finale d’une certaine Amélie Couture vaut son pesant de cacahuètes : « Finalement l’attitude de Descoings équivaut à dire au monde, à la société, que les histoires homosexuelles ne comptent pas, que son couple ne comptait pas, que l’amour ne compte pas. » Comment faire entendre à ces mal comprenants que, sans diriger un grand établissement comme l’IEP Paris, mais un plus petit comme un collège ou un lycée, que de fait ce genre d’histoires, pour les parents, pour les élèves, pour les personnels ne comptent pas. Non pas que ces parents, ces élèves, ces personnels soient totalement indifférents aux petits ragots et encore moins aux épisodes devenus publics de la vie d’un couple, comme le divorce, mais, en France, au moins, et jusqu’à présent, ils savent faire le partage entre vie publique et vie privée.
Ce qui compte vraiment, c’est le bilan de Richard Descoings à la tête de Sciences Po. Cette ouverture vers les lycées de ZEP, avec un recrutement différencié. Ce qui lui a valu les hauts cris de soi-disant « républicains » à la chasse à ce qu’ils appellent la « discrimination positive » (traduction maladroite de « affirmative action »). Ce développement et cette ouverture de « son » grand établissement, dont il a plus que doublé l’effectif, qu’il a fait rayonner en province avec des collèges à dominante linguistique (comme Nancy pour l’Allemand) qu’il a surtout doublement ouvert vers l’étranger avec 40% d’étudiants étrangers dans l’effectif et une année d’études à l’étranger dans la scolarité de l’école.
Comme l’ouverture aux lycéens de ZEP, la suppression de l’épreuve de culture générale à l’écrit a suscité la polémique. Parfois comique avec l’ « Adieu, Sciences-Po ! » de Pierre Bénichou (Nel Obs 12/01/12), mais globalement très à droite (voir Ivan Rioufol, Zemmour et les autres).
Richard Descoings fut un grand directeur de Sciences-Po. Espérons que la succession soit bien assurée. Et bannissons des sites d’information dignes de ce nom les sanies de ces intégristes de l’outing.