J’avais commis, sur Le Post (mais aussi sur mon deblog notes) un article fustigeant quelque peu Ferry, le pseudo philosophe permanenté et rappelant, après Arrêt sur
images, un article de L’Express narrant des boules puantes envoyées contre un
ex-ministre et les dénonçant explicitement.
Le 4 juin je reçois un message « Après lecture et analyse attentive de votre article du 01.06.11 21h11 par notre équipe
de modération, celui-ci a dû être retiré de la publication en raison de sa non-conformité vis-à-vis de la charte d'utilisation du Post.fr
Le motif de retrait de votre article est : Propos agressif »
Je demande donc des explications, pour, éventuellement, atténuer des propos jugés agressifs. Mais l’explication (06/06) déplace la
cause du retrait : « Le motif exact de retrait de votre article est : propos potentiellement diffamatoires (une erreur au niveau du serveur lors de l'envoi
automatique du message de notification).
En effet, et vu le caractère très délicat de cette affaire, jusqu'à ce que toutes ces informations aient été relayées par les grands médias ou soient considérées de notoriété publique, elles
demeurent potentiellement diffamatoires : aucun nom n'ayant été cité (ni par Mr Luc Ferry, ni par une enquête officielle), toute dénonciation relève, pour l'instant, de la
diffamation. ».
Or Madame le médiateur des réseaux sociaux du Monde a écrit sur son blog et repris par Le Monde papier du 04 juin (daté du 5 et 6) un article intitulé « Luc Ferry : dilemme du modérateur ». Il commence par l’affirmation que la diffamation est sujet sérieux : « aucun journaliste du Monde n’a cité de nom », après les misérables propos de Ferry au « Grand Journal ». Et elle nous assène la Loi du 29 Juillet 1881 : « Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou de la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation »
Moyennant quoi, le quotidien s’autocensure, les commentaires sont censurés, et l’annexe « Le Post » procède de même.
Or, et Le Monde l’a évoqué, il existe un article de L’express, de 2005 (article en ligne donc consultable par tous et chacun), qui se fait l’écho de la dénonciation par l’intéressé lui-même des bruits de ch….. dont il a été victime, dont l’un ressemble étrangement à la rumeur que Ferry a répandu : Maroc, ex-ministre arrêté, affaire de mœurs, exfiltration par l’Elysée (on notera au passage que ceux qui lançaient cette boule puante était dans l’entourage du locataire de l’Elysée de l’époque : ils avouaient donc que la présidence aurait couvert une affaire de mœurs).
Ainsi donc, selon l’interprétation faite par Le Monde de la Loi du 29 juillet 1881, il serait interdit de citer le nom d’une personne qui se défend des saloperies dont elle a été victime. La victime de calomnies infâmes ne doit pas être évoquée, avec les saloperies qu’elle dénonce, au nom de la diffamation.
Donner un nom, non pas sous forme « dubitative », mais négative – c’est un mensonge – alimenterait le fameux « pas de fumée sans feu », cher aux piliers de comptoir. Sauf que, et Le Post a pu le constater, un article d’un de leurs invités* qui consistait à donner la vidéo de l’extrait dénonciateur de Ferry (donc sans citer de nom) n’a pas empêché tous les beaufs calomniateurs de se déchaîner dans les commentaires infâmes contre celui qu’il ne faut pas nommer.
* A noter, qu’un ex invité du Post – Guy Birenbaum – a lui aussi fourni un nom, avec des extraits de livres, sur son blog…