Le corral en question est une association éducative où après avoir commis de longues dates quelques articles dans sa revue et après avoir entendu dans son Assemblée générale, deux années de suite, évoquer la nécessité d'avoir un site, bêtement, histoire de faire mon intéressant sans doute, je m'étais lancé. Le site naissant avait été avalisé par les instances de cette association. Mais j'en étais resté seul maître d'œuvre. Cela me valut d'être accusé d'en faire « mon » site plus que celui de ladite association. Accusation peut-être juste, sauf que les instances ne se préoccupaient que très épisodiquement du site et aucun de ses membres ne s'y investissait. Les critiques étaient parfois un peu folkloriques puisque une des rares fois où le sujet avait été abordé, sans être prévu d'ailleurs à l'ordre du jour, le président, in fine, confia que, faute de temps, il ne regardait pas le site. Une autre fois, alors que je ne pouvais participer à cette instance j'avais envoyé un courrier pour m'inquiéter de la situation de l'association (baisse des adhésions, manque de vitalité, etc.), j'eus la surprise de découvrir dans un compte rendu très tardif, non pas une discussion sur ce courrier, mais une attaque en règle contre la façon trop personnelle dont je gérais le site... Cependant, ce site, à l'échelle d'une association de plus en plus modeste, rayonnait, avec des contributions, dans son domaine, relativement prestigieuses, des dossiers appréciés, des référencements variés, des visiteurs nombreux. Et entre temps, j'avais numérisé et maquetté des n° épuisés de la revue, coordonné un nouveau n°, plus quelques tâches plus ou moins obscures.
Mais, de fait, techniquement, le site ne permettait pas une grande souplesse d'utilisation. Sa construction empirique lui donnait une architecture baroque et surtout peu lisible au visiteur. Bref, l'avant-dernière assemblée générale adopta le principe d'un nouveau site. Passons sur une gestation un peu opaque. Mon refus de m'y impliquer lié à la fois à la crainte de ne pas dominer l'outil (crainte avérée car je fus, à ma grande honte, incapable d'insérer des images dans un article que je transférais d'un site à l'autre) et, il faut l'avouer, à mon dépit de n'avoir pas été informé du cahier des charges (info promise) et de ne pas avoir reçu de réponses sur des points précis, était dû aussi, tout simplement, au besoin de tourner une page et de laisser la place à des militants qui ne seraient pas encombrés par le discuté responsable du site précédent.
Toujours est-il que ce nouveau site finit par émerger. Restait donc à gérer le sort de celui qui devenait l'ex-site. Sans
être un monument, il comporte plusieurs dizaines de pages. Il est en partie la mémoire de l'association sur presque 7 ans (et même au delà, puisque une partie des textes divers produits
avant son apparition y avaient été inclus en archives). De mon point de vue, surtout après mon échec patent dans les transferts, c'était une dépense de temps superflue que de faire passer son
contenu sur le nouveau site. J'avais donc suggéré à la mi-janvier de le garder comme « archives », sans aucun écho.
Puis, tout récemment, l'actuel président me demande de le fermer au prétexte que si, sur google, on tape le nom de l'association, c'est l'ancien site qui apparaît juste avant le nouveau ! Alors même que si on clique sur cette affreuse première URL indiquée par google un lien nous renvoie sur la seconde ! Mais non, un message quelque peu excessif me parvient : « Le site de JFL est fermé mais est encore actif, il pollue* notre référencement sur le net. Launay [...] n'a qu'une seule chose à faire, à mon point de vue, c'est de faire disparaître son site. » Outre que ce site fut non pas le mien - j'ai un site personnel, auquel s'ajoute ce deblog notes - mais celui de l'association, tous ceux, je le répète assez prestigieux dans le domaine de l'éducation, qui ont apporté leur contribution ne l'ont pas fait pour mes beaux ( ?) yeux, mais pour une association qu'ils estimaient pour la plupart et qu'ils jugeaient, au moins, digne d'accueillir leur point de vue. Par ailleurs un site fermé encore actif semble une violation du principe de non contradiction.
Essayer de faire comprendre que la disparition complète de l'ancien site serait un jeu collectif de « perdant-perdant » était une cause... perdue.
Inutile d'entrer dans une argumentation qui, ici, serait d'un faible intérêt. Pour avoir traîné ma bosse dans les instance nationales d'un syndicat qui m'est cher, puis dans des instances départementales surtout et un peu régionales et nationales d'un parti auquel je reste fidèle, je n'ignore pas les jeux d'appareils pour des enjeux qui peuvent, vus de l'extérieur, paraître mesquins. Mais là, dans une association de taille modeste, l'enjeu de pouvoir joue d'autant moins que je ne m'y suis jamais impliqué. Non, on est pour certains dans une animosité à mon égard - compréhensible car beaucoup ne supportent pas qu'on émette un point de vue contraire au leur (Brassens l'a bien exprimé) - et d'autres se focalisent sur un classement dans google qui va nécessairement évoluer. L'audience d'un site associatif sur l'éducation ne se joue d'ailleurs que marginalement sur ce terrain, mais plutôt sur les citations faites dans les autres sites éducatifs, voire la presse, à commencer par le café pédagogique. Citations liées à la qualité de la production et à la publicité qu'on lui fait (courriels d'information, services de presse, etc.).
Pas d'illusion sur l'issue de ce règlement de comptes ! Delenda est situs malus** ! De profundis !
* C'est moi qui souligne : est-ce que cette pollution alourdit le bilan carbone ?
** Que les latinistes pardonnent ce latin à la Jean
Yanne.