Les médias se sont largement fait l'écho du vidage du préfet de la Manche et du directeur départemental de la police, suite à la visite de notre Conducator à Saint-Lô, dont les esgourdes avaient résonné désagréablement avec les sifflets de manifestants.
Même les élus UMP avaient dénoncé ce « fait du prince ». "Je trouve parfaitement lamentable qu'on puisse utiliser un représentant de l'Etat comme si on utilisait un Kleenex. C'est scandaleux" disait le Président du Conseil Général, Jean-François Legrand (qu'avec la finesse qui le caractérise, notre « génie courtsurpattes » nomme Legrand con, si l'on en croit le Canard). Le député UMP Philippe Gosselin trouve également "très regrettable" la sanction prise à l'encontre du préfet. "C'est un mauvais signal politique".
En revanche, très peu d'articles sur la visite à Provins du « nombril sur pattes » (pour reprendre une formule d'un des chroniqueurs du « Fou du roi ») si ce n'est pour faire écho à cette formule qui le caractérise parfaitement « J'écoute mais j' tiens pas compte » ou encore à cette remarque nombrilesque et déplacée, à propos des garnisons naguère installées dans le Sud-Est : "On ne voulait pas l'armée italienne, on a eu Carla. C'est quand même plus agréable, en tout cas pour moi".
Il s'agissait pour notre Ouf 1er d'annoncer que pour compenser ce départ d'un régiment de Hussards, le site devrait accueillir d'ici 2010 les 330 employés du Service d'étude sur les transports, les routes et leurs aménagements (Setra) de Bagneux (Hauts-de-Seine).
Or, ce jour-là, à la sortie de l'autoroute A5, un car de tourisme est arrêté par les gendarmes qui contrôlent, non seulement les papiers du véhicule, mais l'identité des passagers.
"Les 55 voyageurs, fonctionnaires du Ministère du développement durable ont quitté la banlieue parisienne de bon
matin. Ils se dirigent vers Sourdun, proche de Provins, en Seine-et-Marne. Motif de cette virée : Sarko y est attendu pour vendre sa réforme de la carte militaire. La riante commune de
1 487 habitants perd son régiment de hussards et, « en échange », sa caserne désaffectée accueillera les fonctionnaires en question qui veulent manifester leur opposition à cette
délocalisation." (Le Canard Enchaîné 28/01/09).
L'opération était préparée depuis huit jours et le car pisté depuis la veille, confiera un gendarme.
Mais arrivé à Provins, c'est pire : car immobilisé, interdiction d'ouvrir les portes.
Finalement, nos 55 trublions potentiels, bien encadrés par des policiers, pourront aller jusqu'à la sous-préfecture d'où Ubu-président était déjà parti.
Ni le préfet de Seine-et-Marne, ni le sous-préfet de Provins n'ont été virés pour contrôles abusifs, séquestration arbitraire et violation manifeste du droit de... manifester.