Est-ce que vous croyez que j'ai une tête à être copine avec Bernard Tapie ?
Dite, avec ce délicat accent très seizième, par Christine Lagarde, cette question, pour se défendre de favoritisme, est d'une arrogance distinguée, d'un subtil mépris, expression d'une grande bourgeoise à l'encontre d'un manant issu du commun.
Mais cette question en soulève quelques autres : est-ce que j'ai une tête à être copine avec Jean-Louis Borloo ? qui dans la vulgarité qui se veut populaire le dispute à son ami Tapie. Est-ce que j'ai une tête à être copine avec un président bling-bling ? qui, après sa Rolex, étale sa Patek offerte par une épouse, certes de bonne famille, mais qui a fait mannequin et posé nue ! Est-ce que j'ai une tête à être copine avec Christine Boutin qui s'habille comme une épicière endimanchée du milieu du siècle précédent ? Ne parlons même pas de l'Angevine dont le mauvais goût vestimentaire n'a d'égal que son parler façon Madame Sans-Gêne.
Soyons sûr, cependant, que le Nanard, ne va pas se vexer pour autant. Car, ça y est, grâce à la pimbêche, il a décroché le pactole inespéré.
D'un ton pincé, elle a essayé de nous faire accroire que c'était, évidemment, de son plein gré, qu'elle avait abandonné une procédure judiciaire, certes longue, mais où la cour de cassation avait laissé augurer une issue positive pour le CDR (c'est à dire pour le contribuable), au profit d'une procédure arbitrale, écrite d'avance, en faveur de l'illusionniste. Non, jamais, N. S. n'avait influencé sa décision. Mais anticiper les désirs du maître, n'est-ce pas le comble de la courtisanerie ?
Le mépris, que je n'ose qualifier de « classe », pour masquer la souplesse d'échine : bravo Mme Lagarde !
Dessin prémonitoire emprunté à Agora Vox
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