Les Shadoks apparaissent en effet sur les étranges lucarnes, presque au mois de mai 68 (29 avril, pour être précis). Courte apparition, puisque
devant l'afflux de lettres de protestations, la diffusion de ce dessin-animé, issu du service de la recherche de l'ORTF, fut interrompue le 13 mai (date fatidique, souvenez-vous du 13 mai 1958).
Elle reprit en septembre : mai était passé par là.
"C'était il y a très, très, très longtemps. En ce temps-là, il y avait...le ciel. A droite du ciel, il y avait la planète GIBI ; elle
était complètement plate, et elle penchait, soit d'un côté, soit de l'autre. A gauche du ciel, il y avait la planète SHADOK ; elle n'avait pas de forme spéciale...ou plutôt...elle changeait de
forme. Au milieu du ciel, il y avait la TERRE, qui était ronde et qui bougeait. Sur la Terre, il n'y avait apparemment rien...", annonçait de sa belle voix grave, Claude Piéplu.
La culture Shadok était-elle si étrangère à la nôtre ? "Au programme de la psychocybernétique différentielle et désintégrale, la mécanique adéquantique déondulatoire et permanente, l'épistémologie neurologique casuistique et gastrique, la télépathologie et les tomatocommunications de masse. Sans parler des arts et techniques libido-sexographiques, et j'en passe. Programme culturel assez chargé quand on connaît, comme vous et moi, les incapacités cérébrales naturelles de ces malheureuses bêtes. Mais ils avaient confiance, vous comprenez, parce qu'on leur avait maintes fois répété : la culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié. Et pour ce qui était d'oublier, alors là, ils étaient doués [...] Quand par maladresse, paresse ou inadvertance, le Shadok, dans un moment d'oubli en quelque sorte, se souvenait de quelque chose, l'antimémoire rappliquait dare-dare."

Pour commémorer - à mi chemin entre la première diffusion et la reprise - ce quarantième anniversaire un montage de quelques devises accompagnées parfois d'échantillon de leur langage.

Le hasard fait bien les choses : au lendemain de cette petite contribution au quarantième anniversaire des Shadoks, Guillaume Soulez éminent maître de conférences à l’Institut de recherches sur le cinéma et l’audiovisuel, ancien président des Pieds dans le PAF, donne une opinion dans Libé du 29/07/08 : Les Shadoks de 2012.