Après l'histoire, la géo mais
toujours le fond GB, avec un nouvel album.
Le petit Atlas de géographie moderne est l'œuvre de Eugène Cortambert qui, non content d'avoir été géographe du roi et du Duc d'Orléans, sous la Monarchie de Juillet, inventa Eugée, la muse de la géographie. Comme il est mort en 1881, son petit Atlas ne peut être postérieur à cette date. Il est sans doute l'abrégé d'un Atlas également de géographie moderne qu'un site anglo-saxon date de 1880 (mais ce peut-être une réédition). Il est en tout cas postérieur à 1871 puisque la France est amputée de l'Alsace et d'une grande partie de la Lorraine. La carte de l'Europe est évidemment très différente de l'actuelle avec l'Empire Allemand qui vient de se forger par sa victoire sur la France, l'Empire Austro-Hongrois et encore bien implanté l'empire Ottoman. Le continent Africain reste bien flou à l'intérieur.
Les colonies françaises n’ont pas encore pris une grande ampleur : mise à part l’Algérie, ce sont des « confettis » d’Empire ; les DOM et TOM actuels, un mince bande côtière en Afrique de l’Ouest, une Basse Cochinchine (le delta du Mékong) et surtout les cinq comptoirs de l’Inde chers à Guy Béart.
Dans le même style que les cartes historiques (De Vercingétorix à Chanzy) les départements. Les fanatiques du numéro 62 ou 85 seraient surpris de constater que ces chiffres désignaient le Puy-deDôme et la Haute Vienne. En effet la France était amputée de trois départements. A cette époque la Loire et la Seine n'avaient pas honte d'être inférieures et les côtes du Nord ; les Alpes ou les Pyrénées pouvaient être basses et il n'y avait pas besoin d'un Secrétaire d'état pour créer un grand Paris, le département de la Seine y suffisait.
Ces cartes sont, au plus tôt, de 1881, puisque c'est à cette date que Frantz Schraber commence sa collaboration avec Henry Lemonnier dans des ouvrages de Géographie scolaire. Il collaborera aussi avec Ferdinand Buisson pour la partie cartographie de son Dictionnaire Pédagogique (eh ! oui ! du temps de Jules Ferry, « pédagogique » n'était pas un mot honni, M. Darcos !).
Au recto une carte du département avec quatre couleurs pour différencier les arrondissements, carte entourée de sites et monuments remarquables. Pas de légende. Au verso, un descriptif où on trouve non seulement des éléments géographiques (superficie, relief, climat, cours d'eaux, population, économie) mais aussi un bref historique, les curiosités naturelles et monuments. Les « hommes célèbres » nous font découvrir un Cornudet des Chomettes né dans la Creuse, un Coffinhal du Cantal, un Chabrol de Volvic natif du Puy-de-Dôme, un Dupin Aîné de la Nièvre... mais pas de Joachim du Bellay en Maine-et-Loire et pas de chefs vendéens en Vendée : ils venaient des départements limitrophes (Deux-Sèvres, Maine-et-Loire, Loire Inférieure).