Quelques centaines de personnes (avec des bateaux il est vrai) bloquent les ports, bloquent des accès routiers, voire dévastent des chargements, pillent des rayons de super marchés, balancent même des fusées de détresse sur la tronche des CRS, en toute impunité. Leur ministre s’empresse de recevoir leurs représentants et leur donne un cadeau, en essayant de tenir compte de règles communautaires que ledit ministre connaît bien, puisqu’il a été commissaire européen (la mode est de dire « c’est la faute à Bruxelles », en oubliant que les règlements européens découlent de décisions prises à l’unanimité de leurs membres).
Des milliers et des milliers d’enseignants se mettent en grève : non seulement leur ministre ne les reçoit pas, mais ils ont droit à une provocation en règle de notre Ouf 1er sur un service d’accueil, dont même les municipalités de droite ne veulent pas. Ils ont fait grève en toute légalité, leurs manifestations n’ont donné lieu à aucune violence : réponse donc, le mépris !
500 000 à 700 000 personnes manifestent sur toute la France. Et le gouvernement de se réjouir : le service minimum dans les transports a bien fonctionné (à Paris, tout au moins, car ce qui se passe dans les villes de province n’intéresse guère nos gouvernants). Donc il fait la sourde oreille aux revendications. Des centaines de milliers de personnes défilent dans la rue, en toute légalité, sans violence : réponse donc, le mépris !
Si le pouvoir voulait faire passer le message : démontrez votre pouvoir de nuisances et vous serez entendus, il ne s’y prendrait pas autrement. Que les manifestants salariés, tels des agriculteurs en colère, bloquent les voies ferrées, les routes et autoroutes et, à l’occasion, prennent d’assaut quelques administrations pour les saccager : ils auront peut-être une chance d’obtenir satisfaction !